DÉCENTRALISATION DES ROUTES
NATIONALES
M. le président. La parole
est à M. Hervé Mariton, pour le groupe UMP.
M. Hervé Mariton. Monsieur
le ministre de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la
mer, nous voulons la décentralisation pour plus de proximité, pour plus
d'efficacité et pour plus de vigilance dans l'usage de l'argent public. Ce sont
des règles politiques auxquelles la gauche ne croit pas, ou en tout cas qu'elle
ne pratique guère.
Oui, monsieur
le ministre, le changement, le mouvement nourrissent souvent des questions, mais
aujourd'hui la gauche déforme certains de vos projets et sème l'inquiétude : je
veux parler de la décentralisation des routes nationales. J'ai lu et relu le
projet de loi, c'est clair : il n'y a aucune raison pour que le moindre
kilomètre de route nationale devenant départementale, de gratuite devienne
payante. Mais la rumeur, la désinformation, l'intox sont à l'oeuvre.
M.
Charles Cova. Eh oui !
M. Hervé Mariton. Certains
crient même au retour de l'octroi. Excusez du peu ! Je vous demande donc,
monsieur le ministre, de justifier et d'expliquer de nouveau votre projet ici,
devant nous. (Applaudissements sur quelques bancs du
groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le
président. La parole est à M. le ministre de l'équipement, des
transports, du logement, du tourisme et de la mer.
M.
Gilles de Robien, ministre de l'équipement, des
transports, du logement, du tourisme et de la mer. Monsieur Mariton, c'est
en effet clair et vous avez bien lu le projet de loi. D'abord, le Gouvernement
n'a pas l'intention d'installer des péages sur les routes nationales. Ensuite,
dans le projet de loi qui va venir en discussion, le Gouvernement a l'intention
de transférer aux départements environ 20 000 kilomètres de routes nationales
qui deviendraient départementales...
Plusieurs députés du groupe
socialiste. Qui va payer ?
M. le ministre de l'équipement, des
transports, du logement, du tourisme et de la mer. ... mais cette
décentralisation s'accompagnera d'un transfert des moyens financiers et humains
correspondants.
M. Jean-Yves Le Bouillonnec.
Et dans dix ans ?
M. le ministre de l'équipement, des
transports, du logement, du tourisme et de la mer. S'agissant de la
question des péages, je vous rappelle que l'article 14 du projet de loi
permet aux collectivités locales gestionnaires d'un réseau routier d'avoir
accès, comme l'Etat, aux concessions, uniquement pour les routes nouvelles. Mais
je ferai deux remarques. D'une part, cette disposition présente un caractère
exceptionnel. En effet, l'usage des routes express est en principe gratuit, dit
l'article 14. (Exclamations sur les bancs du groupe
socialiste.)
M. Bernard Roman. En
principe !
M. le ministre de l'équipement, des
transports, du logement, du tourisme et de la mer. D'autre part, le
péage devra toujours être la contrepartie d'un service supplémentaire rendu. En
résumé, monsieur le député, le réseau départemental actuel et le réseau
transféré restent gratuits. (Applaudissements sur les
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour
la démocratie française. - Exclamations sur les bancs du groupe
socialiste.)
M. André Gerin.
Menteur !