RÉNOVATION DE LA MAISON D'ARRÊT DE
MULHOUSE
M. le président. La
parole est à Mme Arlette Grosskost, pour exposer sa question, n° 118,
relative à la rénovation de la maison d'arrêt de Mulhouse.
Mme Arlette
Grosskost. Monsieur le secrétaire d'Etat aux programmes immobiliers de
la justice, vous avez présenté le 21 novembre dernier un plan de
construction d'établissements pénitentiaires qui prévoit, notamment, de
renforcer la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur des établissements et
d'améliorer les conditions de travail des personnels pénitentiaires.
Sécurité et conditions de travail :
voilà précisément les deux points sur lesquels je souhaite appeler votre
attention aujourd'hui, à propos de la situation de la maison d'arrêt de
Mulhouse, que j'ai pu visiter il y a quelques semaines, et où j'ai rencontré
notamment les représentants du personnel.
Etablissement centenaire construit
en plein centre-ville et jouxtant le tribunal de grande instance de Mulhouse,
cette maison d'arrêt est devenue, au fil des années, une prison vétuste et
vulnérable : les locaux ne sont pas fonctionnels, la porte d'entrée n'est pas
sécurisée, les vitres des miradors ne sont pas blindées, et plusieurs incidents
récents ont mis en évidence le risque lié à l'absence de filets
antiprojections.
Par ailleurs,
si la réinsertion des détenus passe, notamment, par le travail qui peut être
donné par concession, le manque d'espace adapté empêche aussi de répondre à la
demande des entreprises.
A cela
s'ajoutent des problèmes de gestion des personnels de même nature que ceux
connus en région parisienne : fort taux de rotation annuelle, 30 % de jeunes
sortant des écoles, recrutement local très difficile compte tenu de la proximité
des bassins d'emploi suisse et allemand. Et je ne parle pas de la mise en place
des 35 heures sans effectifs supplémentaires.
Voilà, brossée à grands traits, la
situation de la maison d'arrêt de Mulhouse, dont on ne connaît pas l'avenir,
puisqu'un audit est en cours, mais dont le présent est, malheureusement, bien
connu, notamment pour ce qui concerne les conditions de travail des personnels
de l'administration pénitientiaire. Avant de parler de rénovation et de
constructions nouvelles, il paraît donc vraiment nécessaire de prendre à court
terme quelques mesures que je qualifierais d'utilité publique, comme la pose de
filets anti-projections.
Je vous
remercie, monsieur le secrétaire d'Etat, de la suite concrète que vous pourrez
donner à mon intervention et vous invite à venir prochainement à Mulhouse, pour
constater de visu la situation sur le terrain.
M. le président. La
parole est à M. le secrétaire d'Etat aux programmes immobiliers de la
justice.
M. Pierre Bédier, secrétaire d'Etat aux programmes immobiliers de
la justice. Madame la députée, je vous remercie d'abord d'avoir rappelé le
plan d'envergure que le Gouvernement a établi pour la construction de 13
200 places nouvelles, dont certaines concerneront l'Alsace avec un
établissement pénitentiaire pour mineurs que nous pensons localiser dans la
région de Strasbourg et, sans localisation précise pour l'instant, un nouveau
centre de détention.
Réhabiliter
un établissement pénitentiaire est toujours difficile et l'on s'engage
généralement dans des opérations à tiroirs. Néanmoins, nous devrons envisager,
après la construction de ce nouveau centre de détention en Alsace, des mesures
et des aménagements spécifiques pour la maison d'arrêt de Mulhouse, dont nous
connaissons les problèmes, même si elle a bénéficié de plus de 2 millions
d'euros d'investissements ces dernières années : reconstruction d'un mirador,
rénovation du quartier de semi-liberté, et j'en passe. Nous avons d'ailleurs
entamé une réflexion sur la réhabilitation de cette maison d'arrêt.
Vous devez cependant comprendre
que, si nous pourrons réaliser rapidement certains aménagements - je m'y
engage et je viendrai, à votre invitation, sur place pour donner le coup d'envoi
des opérations -, des travaux plus lourds ne pourront intervenir que
lorsque le nouveau centre de détention aura été réalisé en Alsace, car il faudra
transférer des détenus pour pouvoir les effectuer. Il nous appartient également
de réfléchir au devenir de cette maison d'arrêt, dont vous avez fort justement
souligné qu'elle se trouve en plein centre-ville, à côté du palais de justice,
ce qui, je le sais, donne quelques idées à certains magistrats et, sans doute, à
certains élus.
M. le président.
L'ordre du jour appellerait la question de M. Yannick Favennec à M. le
garde des sceaux. Mais son auteur est absent et n'a pas désigné de collègue pour
le suppléer.
La question ne sera
donc pas appelée.