FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 12368  de  Mme   Robin-Rodrigo Chantal ( Socialiste - Hautes-Pyrénées ) QE
Ministère interrogé :  santé
Ministère attributaire :  santé
Question publiée au JO le :  17/02/2003  page :  1186
Réponse publiée au JO le :  23/11/2004  page :  9274
Date de changement d'attribution :  31/03/2004
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  rougeole
Analyse :  vaccination. conséquences
Texte de la QUESTION : Mme Chantal Robin-Rodrigo appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole). En effet il apparaîtrait qu'une étude réalisée par des scientifiques irlandais, publiée dans la revue Molecular pathology, mettrait en évidence un lien possible entre le virus de la rougeole et des formes d'autisme et de désordres intestinaux. Le virus décelé dans les intestins aurait été retrouvé dans 83 % des échantillons provenant d'enfants atteints d'autisme ou de maladies des intestins et dans seulement 7 % des échantillons provenant d'enfants sains. Cela aurait amené les scientifiques à conclure que le vaccin ROR pouvait servir de « immunologique ». Cette étude alimenterait la controverse qui entoure le vaccin en Grande-Bretagne. En effet, certains parents estimeraient que les trois vaccins administrés en une seule injection seraient responsables de trop d'effets secondaires et ils refuseraient par conséquent de faire vacciner leurs enfants. Aussi, elle aimerait connaître son point de vue sur cette question.
Texte de la REPONSE : L'hypothèse selon laquelle l'administration du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole chez les jeunes enfants pourrait favoriser le développement de troubles autistiques a été émise pour la première fois en 1998, au Royaume-Uni. Depuis cette publication, de nombreuses études, conduites dans plusieurs pays, n'ont pas abouti à mettre en évidence un lien entre cette vaccination et l'apparition d'autisme. L'étude à laquelle il est fait référence conclut à la présence plus fréquente du virus de la rougeole dans des prélèvements intestinaux d'enfants atteints à la fois de troubles du développement et d'une forme particulière de pathologie inflammatoire, par rapport à des enfants ne présentant pas cette association de troubles. Or cette nouvelle forme de pathologie intestinale inflammatoire (hyperplasie lymphonodulaire iléocolique) a été identifiée dans cette cohorte d'enfants présentant un trouble du comportement. L'hypothèse que cette maladie intestinale puisse être une réaction à la persistance de l'antigène viral au niveau de l'intestin a été émise. L'observation faite dans cette étude ne démontre pas de lien de causalité entre ces événements. En particulier il est difficile de savoir si la présence du virus a précédé les troubles intestinaux et du développement ou si elle en est, au contraire, une conséquence. Plus généralement, l'examen des données de pharmacovigilance dénombrent cent soixante-sept cas d'autisme au décours de l'administration de l'un des trois vaccins commercialisés en France, sur des périodes d'observation d'environ six ans pour chaque vaccin et pour plus de 200 millions de doses vaccinales distribuées. L'analyse de l'ensemble de ces données associées à celles de la littérature, permet de conclure à une tolérance globale satisfaisante des vaccins contre la rougeole, que ce soit chez l'enfant ou l'adulte. Fièvre, rash et réactions locales transitoires prédominent parmi les effets indésirables rapportés et les réactions graves (en majorité des convulsions fébriles pouvant apparaître dans les minutes suivant l'injection du vaccin) sont exceptionnelles.
SOC 12 REP_PUB Midi-Pyrénées O