FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1277  de  M.   Warsmann Jean-Luc ( Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes ) QG
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  28/04/2004  page : 
Réponse publiée au JO le :  28/04/2004  page :  3112
Rubrique :  industrie
Tête d'analyse :  pharmacie
Analyse :  Aventis. OPA. perspectives
DEBAT :

FUSION SANOFI-AVENTIS

    M. le président. La parole est à M. Jean-Luc Warsmann, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
    M. Jean-Luc Warsmann. Ma question s'adresse à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et a trait à la réorganisation de l'industrie pharmaceutique française et européenne.
    Cette question importante concerne l'ensemble de nos concitoyens, d'abord parce que ce sont dans les laboratoires des entreprises pharmaceutiques que des chercheurs mettent aujourd'hui au point de nouveaux médicaments dont nous avons l'espoir que, demain, ils permettront de mieux lutter contre de nombreuses maladies, ensuite parce que la fabrication de ces nouveaux médicaments représente des emplois. Dans l'industrie pharmaceutique aussi, il nous faut nous battre contre les délocalisations, pour conserver les centres de décision en France.
    Concrètement, hier, le groupe français Sanofi-Synthélabo et le groupe franco-allemand Aventis ont annoncé leur fusion, laquelle entraîne la création de la première entreprise pharmaceutique européenne, devenue numéro trois mondial.
    Je souhaite donc, monsieur le ministre, vous poser trois questions.
    Premièrement, estimez-vous que la création de la nouvelle société issue de cette fusion est une bonne nouvelle pour l'industrie française et européenne ?
    M. Jacques Desallangre. Elle en est surtout une pour le patron d'Aventis !
    M. Jean-Luc Warsmann. Deuxièmement, quelle a été votre action, ces derniers jours, pour permettre la réalisation de cette fusion ?
    Troisièmement, quel message adressez-vous à l'ensemble des salariés de ces sociétés qui souhaitent être rassurés quant à la sauvegarde de leur emploi ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
    M. le président. La parole est à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
    M. Nicolas Sarkozy, ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur le député, tout d'abord, que se serait-il passé si la fusion n'avait pas eu lieu ? Le risque aurait été double : qu'Aventis soit victime d'une OPA extérieure et que Sanofi se retrouve isolée. Qu'auriez-vous dit, les uns et les autres, si nous avions laissé ces deux groupes, l'un français, l'autre franco-allemand, dans une telle situation ?
    Par ailleurs, si, à la suite de la prise de position du Premier ministre et à sa demande, le Gouvernement n'était pas intervenu, le risque existait d'une fusion inamicale et contrariée.
    M. Pascal Terrasse. C'est virtuel !
    M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Le Gouvernement était donc dans son rôle en demandant à deux grandes entreprises de discuter. Selon notre conception de l'action politique et de l'intérêt national, un gouvernement n'a pas à rester les bras croisés sous prétexte que l'on est dans une économie de marché. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.) Le Gouvernement a le droit d'avoir des convictions et d'agir avec conviction !
    M. Maxime Gremetz. Nationalisez !
    M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Troisièmement, concernant l'emploi, vous avez raison, monsieur Warsmann : la seule solution consiste à encourager la création de champions nationaux, européens et mondiaux. C'est le cas avec la fusion Sanofi-Aventis. Celle-ci est donc une bonne nouvelle pour les salariés et pour l'industrie française.
    Enfin, qu'il s'agisse de l'industrie pharmaceutique, de l'énergie ou des TGV avec Alstom, la politique industrielle du Gouvernement, que je mène avec Patrick Devedjian, est volontariste, car nous ne pouvons accepter comme seule politique la libéralisation des marchés. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire - « Ah ! » sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
    M. Henri Emmanuelli. Bravo !
    M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Celle-ci n'a de sens que dans la mesure où elle est accompagnée d'une politique volontariste qui encourage la création de grands groupes industriels français. C'est ce que nous avons fait hier. Il s'agit donc une bonne nouvelle pour la recherche, pour l'emploi et pour l'intérêt national ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française.)
    M. Francis Delattre. Ce n'est pas du Jospin ! Ce n'est pas de l'eau tiède !

UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O