FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1306  de  M.   Richard Dominique ( Union pour un Mouvement Populaire - Maine-et-Loire ) QOSD
Ministère interrogé :  sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille
Ministère attributaire :  sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille
Question publiée au JO le :  18/10/2005  page :  9594
Réponse publiée au JO le :  19/10/2005  page :  5360
Rubrique :  famille
Tête d'analyse :  divorce
Analyse :  médiation familiale. exercice de la profession
Texte de la QUESTION : M. Dominique Richard souhaite attirer l'attention de M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille sur la situation des candidats à l'exercice de la médiation familiale, au regard de la reconnaissance de la validation des acquis de l'expérience (VAE) des médiateurs dépendant de ces centres. En effet, la situation issue des différents textes de 2003 (décret du 2 décembre), 2004 (arrêté du 12 février et circulaire du 30 juillet) et 2005 (décret 2005-198 du 22 février et arrêté du 10 mars), prévoit, pour les médiateurs déjà en activité, la possibilité de se voir attribuer le diplôme grâce à une équivalence permettant la VAE. En revanche, le problème demeure entier en matière de VAE pour les candidats à la médiation familiale, placés sous la responsabilité de ladite fédération nationale. Parmi eux, l'on trouve des professionnels du droit dont l'expérience doit pouvoir être prise en compte pour exercer cette fonction, sous la recommandation de la fédération nationale, constituant ainsi une sérieuse garantie pour le ministère. C'est pourquoi il lui demande dans quelle mesure les critères de VAE pourraient être harmonisés et ce, plus particulièrement au moment de l'entrée en vigueur de la loi réformant le divorce, qui prévoit expressément le recours à la médiation.
Texte de la REPONSE :

CONDITIONS D'EXERCICE
DE LA MEDIATION FAMILIALE

M. le président. La parole est à M. Dominique Richard, pour exposer sa question, n° 1306, relative aux conditions d'exercice de la médiation familiale.
M. Dominique Richard. Monsieur le ministre délégué à la sécurité sociale, depuis le 1er janvier, la loi réformant le divorce encourage le recours à la médiation dans le règlement des litiges. Ainsi, après injonction du juge de rencontrer un médiateur familial, les époux peuvent soumettre à son homologation des conventions réglant les conséquences de leur divorce. Dans ce contexte de développement de la médiation familiale, le Gouvernement a créé, par décret du 2 décembre 2003, un diplôme de médiateur familial requis pour exercer cette activité.
Parmi les personnes déjà en fonction dans les cinquante-trois centres existants ou susceptibles de devenir médiateur familial, on trouve de nombreux professionnels du droit - avocats, huissiers, notaires, experts comptables -, mais aussi des travailleurs sociaux. Aussi, la prise en compte de la validation des acquis de l'expérience pour l'obtention du diplôme de médiateur familial est-elle essentielle. Or cette validation est presque impossible à mettre en oeuvre du fait de l'imprécision des textes en vigueur. Il est donc nécessaire et urgent d'harmoniser les pratiques, actuellement laissées à l'appréciation de chaque direction régionale des affaires sanitaires et sociales, en définissant des critères identiques de validation des acquis de l'expérience sur l'ensemble du territoire, en concertation étroite avec la profession, notamment avec la Fédération nationale des centres de médiation, qui compte plus de 1 200 médiateurs sur l'ensemble du territoire.
Il est admis que les candidats âgés de plus de quarante ans justifiant d'au moins dix années d'expérience professionnelle ad hoc doivent pouvoir prétendre à une équivalence de 400 heures sur les 560 heures d'une formation classique. Les 60 heures de formation initiale dispensées par les centres de médiation familiale aux médiateurs actuellement en poste pourraient également être prises en compte pour la validation de cette formation. L'obtention du diplôme de médiateur familial pour ces professionnels pourrait alors être conditionnée à la validation des unités de formation contributives - droit, psychologie, sociologie - prévues par les textes.
Il est vraiment urgent d'agir, monsieur le ministre. Alors que le recours à la médiation familiale est encouragé depuis le 1er janvier 2005, les premiers étudiants pouvant justifier des 560 heures de formation et d'une expérience suffisante ne seront pas en fonction avant plusieurs mois. Il conviendrait donc de reconnaître l'expérience et la qualité des médiateurs en poste et le travail de formation entrepris par les centres de médiation familiale.
C'est pourquoi je vous serais particulièrement reconnaissant de bien vouloir m'indiquer aussi précisément que possible les décisions que le Gouvernement entend rapidement prendre pour parvenir à l'harmonisation des pratiques et à la validation des acquis de l'expérience pour les médiateurs déjà en fonction.
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille.
M. Philippe Bas, ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. Monsieur le député, le Gouvernement partage votre intérêt pour la médiation familiale. L'une des forces de l'institution du mariage est que les obligations contractées par les époux subsistent après le divorce, notamment l'exercice conjoint de l'autorité parentale vis-à-vis des enfants. Malheureusement, dans bien des cas, ce dernier est rendu difficile par la crise qu'ont traversée les époux et qui s'est terminée par le divorce. La médiation familiale intervient donc au bon moment pour faire en sorte que les conséquences du divorce sur la relation entre parents et enfants, et sur la relation entre ex-époux vis-à-vis des enfants, puissent être maîtrisées.
Le diplôme d'État de médiateur familial a été créé par décret du 2 décembre 2003 et organisé par arrêté du 12 février 2004. Face à l'évolution des modes de vie, à l'augmentation des divorces et à la nécessité de ne pas judiciariser à l'excès les conflits, la création de ce diplôme s'est inscrite dans le cadre des mesures de médiation prévues par la loi relative à l'autorité parentale du 4 mars 2002 et la loi du 26 mai 2004 relative au divorce. Elle vise à répondre à ces nouveaux besoins sociaux et familiaux, ainsi qu'aux besoins de qualification du secteur en réaffirmant l'identité professionnelle du médiateur familial par une exigence forte de professionnalisation.
Les textes précités créant et organisant le diplôme d'État de médiateur familial prévoient bien que ce diplôme peut être obtenu, soit par la voie de la formation, soit, en tout ou partie, par la validation des acquis de l'expérience. Ces textes précisent également les conditions requises pour l'obtention du diplôme, tant par la voie de la formation que par la voie de la VAE.
S'agissant de la VAE, les conditions exigées sont bien harmonisées puisqu'elles sont rigoureusement identiques et s'appliquent sans distinction à chacun des candidats qui aspire à obtenir le diplôme d'État de médiateur familial par VAE. En outre, ces conditions sont conformes à la loi du 17 janvier 2002, qui a instauré et qui encadre la VAE. Ces conditions prévoient notamment que " Peuvent être prises en compte, au titre de la validation, l'ensemble des compétences professionnelles [...] en rapport direct avec le contenu du diplôme ou du titre. La durée minimale d'activité requise ne peut être inférieure à trois ans. "
En tout état de cause, la demande d'un candidat visant à obtenir un diplôme par VAE est une demande individuelle et il appartient au jury de décider de l'attribution du diplôme, comme il le fait pour les autres diplômes. Il peut, certes, y avoir des écarts d'appréciation d'un jury à l'autre, mais les textes eux-mêmes ont déjà réalisé l'harmonisation des conditions.
Par ailleurs, le décret du 22 février 2005 et l'arrêté du 10 mars 2005, qui sont des textes d'application de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, n'ont en rien modifié l'organisation du diplôme d'État de médiateur familial puisque l'État, plus précisément le ministre chargé des affaires sociales, a conservé sa compétence de création, d'organisation et de délivrance des diplômes de travail social.
L'harmonisation des critères d'obtention du diplôme de médiateur familial par la validation des acquis de l'expérience est donc déjà inscrite dans nos textes. Il faut maintenant la mettre en oeuvre de manière uniforme sur l'ensemble du territoire national, ce à quoi je veille actuellement.
M. le président. La parole est à M. Dominique Richard.
M. Dominique Richard. Je vous remercie, monsieur le ministre, de rappeler l'attachement du Gouvernement à la médiation familiale, qui permet aux familles de sortir le moins mal possible de périodes particulièrement douloureuses. Si les textes prévoient bien la possibilité de la validation des acquis de l'expérience, le Gouvernement serait bien inspiré de rappeler aux directions régionales des affaires sanitaires et sociales tout l'intérêt qu'il y a à s'engager résolument dans cette voie, afin d'avoir une montée en puissance du dispositif aussi rapide que possible.

UMP 12 REP_PUB Pays-de-Loire O