FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1319  de  M.   Dehoux Marcel ( Socialiste - Nord ) QOSD
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  budget et réforme de l'Etat
Question publiée au JO le :  06/12/2005  page :  11120
Réponse publiée au JO le :  07/12/2005  page :  7907
Date de changement d'attribution :  06/12/2005
Rubrique :  traités et conventions
Tête d'analyse :  convention fiscale avec la Belgique
Analyse :  avenant. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Marcel Dehoux interroge M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la convention fiscale de 1964 entre la Belgique et la France, en cours de rediscussion depuis plus de 2 ans. Cette convention concerne 20 000 frontaliers français qui se rendent journellement en Belgique pour y travailler. Ces transfrontaliers paient leur impôt sur le revenu dans leur pays de résidence depuis cette convention de 1964, initialement demandée par l'Etat belge et qui convenait parfaitement. Or, à la demande de la Belgique, des négociations ont été engagées pour revenir sur cette convention et, donc, faire payer les impôts dans le pays où le frontalier travaille en non-résidant. Le taux d'imposition étant plus élevé en Belgique, la perte de revenu serait d'environ 25 %, ce qui serait insupportable tant pour les intéressés que pour le commerce et les collectivités frontalières. Toutefois, après plus de cinq années de discussions, il semblerait que de nouvelles avancées de la part des négociateurs belges soient constatées. Il lui demande s'il peut l'informer sur l'Etat de ces négociations, sur le calendrier prévisionnel et lui donner la position du Gouvernement.
Texte de la REPONSE :

PERSPECTIVES DE LA CONVENTION FISCALE
AVEC LA BELGIQUE

M. le président. La parole est à M. Marcel Dehoux, pour exposer sa question, n° 1319.
M. Marcel Dehoux. Je voudrais, par cette question, interroger à nouveau le Gouvernement sur le régime fiscal des frontaliers français travaillant en Belgique.
Ce sont plus de 20 000 personnes qui, de Dunkerque à Longwy, s'interrogent sur l'état de la nouvelle convention actuellement négociée entre la France et la Belgique pour remplacer celle du 10 mars 1964. L'impôt en Belgique est supérieur au nôtre et l'on estime à 25 % la perte de revenu que subiraient ces frontaliers s'ils devaient payer l'impôt dans le pays où ils travaillent, et non là où ils vivent.
Il semblerait que, à la demande de la Belgique, un pré projet ait été établi. Pouvez-vous, monsieur le ministre, faire le point sur la position du Gouvernement à ce sujet ?
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État.
M. Jean-François Copé, ministre délégué au budget et à la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement. Comme vous le savez, monsieur Dehoux, je suis personnellement très engagé sur cette question. Nous avons d'ailleurs, il y a quelque temps, rencontré à ce propos l'ensemble des parlementaires, toutes tendances confondues. Je vais donc bien volontiers faire le point sur ce dossier.
En janvier 2003, à la demande de la Belgique, des négociations ont été engagées sur la convention fiscale qui lie nos deux pays. À cette occasion, l'État belge a fait part de son souhait de supprimer le régime des travailleurs frontaliers.
Ce régime spécifique prévoit que les travailleurs frontaliers ne sont imposables à raison de leurs salaires, que dans l'État où ils sont fiscalement domiciliés.
Comme vous l'avez souligné, la suppression de ce dispositif entraînerait une augmentation très importante de la charge fiscale pour les 20 000 travailleurs frontaliers résidents de France, dans la mesure où ils deviendraient imposables en Belgique sur leurs salaires.
C'est pourquoi, la France a agi en concertation avec les associations représentatives des travailleurs frontaliers et les élus des régions concernées afin de rechercher une solution qui préserve les intérêts des travailleurs frontaliers résidents de France. C'est ainsi que j'ai eu l'occasion, il y a un an exactement, de mener une réunion de travail avec les députés membres du groupe d'amitié France-Belgique, à l'initiative de son président, Patrick Delnatte.
Les négociations prévoyaient initialement comme mesure transitoire - et une bonne partie du sujet est là - le maintien du régime pour les travailleurs frontaliers résidents français pour une durée de quinze années. J'ai demandé, après en avoir parlé avec vous, que ce délai soit porté à vingt-cinq ans. C'est pour moi une condition impérative de l'accord qui pourrait être obtenu, et je puis vous assurer que, sur ce sujet, ma détermination est totale.
Nous attendons désormais les propositions belges. Tant qu'aucun accord conventionnel ne sera intervenu, le régime actuel des travailleurs frontaliers continue à s'appliquer.
J'espère que nous parviendrons à un accord avec nos amis belges. En tout cas, vous le savez, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les en convaincre.
M. le président. La parole est à M. Marcel Dehoux.
M. Marcel Dehoux. Je vous remercie, monsieur le ministre, pour cette réponse.
Je me fais l'interprète des travailleurs frontaliers pour vous dire : hâtez-vous lentement, et tenez bon sur les vingt-cinq ans !
M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État. J'applique cette consigne de mon mieux !

SOC 12 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O