FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1331  de  M.   Meyer Gilbert ( Union pour un Mouvement Populaire - Haut-Rhin ) QOSD
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  industrie
Question publiée au JO le :  06/12/2005  page :  11122
Réponse publiée au JO le :  07/12/2005  page :  7907
Date de changement d'attribution :  06/12/2005
Rubrique :  télécommunications
Tête d'analyse :  téléphone
Analyse :  portables. zones d'ombre. réduction
Texte de la QUESTION : M. Gilbert Meyer appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le problème que rencontrent les usagers du téléphone mobile dans les zones frontalières du Haut-Rhin. Les communes situées au bord du Rhin sont actuellement très mal desservies par les opérateurs téléphoniques français. Les abonnés vivant dans ces communes se retrouvent ainsi très souvent branchés sur l'opérateur allemand lorsqu'ils utilisent leur téléphone portable. De nombreuses personnes sont donc dans l'impossibilité de pouvoir se servir d'un outil aujourd'hui devenu particulièrement indispensable. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer dans quel délai une solution satisfaisante pourrait être trouvée dans le secteur géographique susvisé.
Texte de la REPONSE :

COUVERTURE DU HAUT-RHIN
EN TELEPHONIE MOBILE

M. le président. La parole est à M. Gilbert Meyer, pour exposer sa question, n°1331, à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Gilbert Meyer. Monsieur le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État, je souhaite interroger le Gouvernement sur le problème que rencontrent les usagers du téléphone mobile dans les zones frontalières du Haut-Rhin. Quelques communes bas-rhinoises étant confrontées au même problème, je pense, monsieur le président, pouvoir m'exprimer également pour vous. D'ailleurs, qui ne répond consent... (Sourires.)
Les communes situées au bord du Rhin, dans un secteur très large autour de Neuf-Brisach sont actuellement très mal desservies par les opérateurs téléphoniques français. Les abonnés de ces communes se retrouvent ainsi branchés sur le réseau allemand lorsqu'ils utilisent leur téléphone portable. Ce transit par le réseau international est à l'origine d'une gêne pour la numérotation et provoque des surcoûts très importants de facturation. Peut-on accepter, en 2005, de devoir passer par le réseau allemand, avec obligation de chiffrer le 33 - l'indicatif international de notre pays -, pour téléphoner à un correspondant sur notre propre territoire ? En outre, ce transit provoque une avalanche de messages publicitaires non souhaités, car la réglementation allemande est beaucoup moins rigoureuse en la matière.
De nombreuses personnes sont ainsi dans l'impossibilité de se servir d'un portable, devenu aujourd'hui indispensable. Cette situation pénalise fortement les particuliers, mais aussi les entreprises locales. Le téléphone mobile doit être accessible à tous, sans subir les contraintes que je viens d'évoquer. Dans quel délai une solution satisfaisante pourra-t-elle être trouvée dans ce secteur géographique ? Je vous remercie par avance de votre réponse.
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État.
M. Jean-François Copé, ministre délégué au budget et à la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement. Monsieur Meyer, vous soulevez une question essentielle. Je ne voudrais pas me faire le porte-parole du président Yves Bur, mais j'ai cru comprendre que s'il ne disait mot, c'est que sa qualité de président de séance le lui interdisait, et j'imagine que lui aussi se sentait concerné.
Nous sommes déterminés à apporter des réponses concrètes à ce problème et M. François Loos, ministre délégué à l'industrie y travaille activement.
Vous soulignez que la couverture des zones frontalières rhénanes suscite des difficultés, notamment parce que les petites communes de ces zones sont moins rentables et suscitent donc moins d'intérêt de la part des opérateurs. Je ne peux pas vous dire que je m'en réjouisse, c'est même une démarche contraire à l'esprit de service public, mais il est important de regarder les choses telles qu'elles sont, pour apporter les solutions qui s'imposent.
Le Gouvernement a engagé un plan très ambitieux de couverture des zones dites blanches, c'est-à-dire celles où le téléphone mobile n'est pas capté. Le 15 juillet 2003, une convention nationale pour la couverture en téléphonie mobile a été signée entre le Gouvernement - j'étais d'ailleurs signataire -, l'AMP, l'ADF, l'ART et les trois opérateurs de téléphonie mobile. Il est ainsi prévu de couvrir de manière accélérée et prioritaire les centres bourgs, les axes de transport prioritaires, ainsi que les zones touristiques à forte affluence. L'État consacre à ce plan plus de 60 millions d'euros, notamment au moyen d'un abattement de TVA accordé aux collectivités territoriales. Quelque 2 000 sites seront ainsi équipés, permettant la couverture en téléphonie mobile de 3 000communes. Début novembre, 932 sites ont fait l'objet d'un accord entre opérateurs et collectivités locales sur leur lieu d'implantation et 74 protocoles départementaux ont été signés. D'ici à la fin de l'année, plus de 500 communes seront ainsi couvertes de façon opérationnelle.
Vous évoquez par ailleurs le fait que les abonnés de certaines communes, s'ils n'y prennent garde, se trouvent connectés au réseau d'un opérateur allemand. De fait, la propagation des fréquences radioélectriques ne s'arrête pas aux frontières et celles utilisées par les opérateurs allemands pénètrent à l'intérieur du territoire français. Il n'y pas de procédure automatique qui permettrait de résoudre cette difficulté. La seule solution consiste donc pour l'abonné à sélectionner manuellement son opérateur français ou à interdire au terminal de sélectionner les opérateurs allemands.
C'est un des sujets que Bercy va mettre à l'ordre du jour de la prochaine table ronde entre opérateurs et consommateurs qui se tiendra au ministère des finances au début de l'année 2006. En effet, une communication particulière auprès des consommateurs au sujet de cette solution manuelle pourrait être entreprise. Les opérateurs devraient mieux informer leurs clients dans leurs points de vente et une information adaptée pourrait également être diffusée par les maires des communes concernées. Tout cela fera donc l'objet de décisions début 2006.
M. le président. La parole est à M. Gilbert Meyer, pour une brève réponse.
M. Gilbert Meyer. Monsieur le ministre, je ne sais si cette réponse me satisfait. Je m'inscris naturellement dans la démarche en cours depuis 2003, mais nous sommes en 2005 et deux années viennent de s'écouler sans que certains secteurs aient pu être équipés.
Il est anormal que l'Alsace, région d'une largeur de 30 kilomètres soit pénétrée par le réseau allemand sur une profondeur de 10 kilomètres. Cela signifie que les relais allemands desservent les abonnés français pour un tiers de la surface.
Vous indiquez que les zones touristiques seront desservies plus rapidement. Mais l'Alsace, ce n'est pas le désert, la densité démographique y est très élevée. Nous devons trouver très rapidement une solution pour assainir la situation, car aujourd'hui personne ne comprend.

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