Texte de la REPONSE :
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FERMETURE DE L'USINE KODAK DE VIENNE M. le président. La parole est à M. Jacques
Remiller, pour exposer sa question, n° 1337. M. Jacques
Remiller. Monsieur le ministre délégué à la promotion de l'égalité des
chances, en matière d'emploi, de grandes difficultés touchent la circonscription
iséroise dont je suis l'élu. Vous la connaissez bien : vous étiez à nos côtés à
la fin du mois de juillet pour la première signature de la charte de la
diversité, dont il faut reconnaître qu'elle a donné des résultats, au regard des
récents problèmes dans les banlieues, et vous avez naguère joué au football à
Vienne, où vous avez également enseigné. Votre réponse sera donc d'autant plus
pertinente. Si elle n'est pas encore officielle, la fermeture de l'usine
Kodak de Vienne semble inéluctable : des employés nous ont confié qu'ils savent
d'ores et déjà qu'ils seront au chômage à compter du 6 janvier prochain. Au
total, 148 personnes verront leur emploi supprimé au retour des fêtes. Cette
fermeture fait suite à celles des usines de Nantes et de Toulouse, au printemps
dernier, et il est improbable que les deux sites restants, celui de Créteil et
celui de Châlon-sur-Saône, qui doit d'ailleurs lui aussi fermer d'ici trois à
cinq ans, permettent le reclassement des ouvriers licenciés. Kodak est en effet
victime de la progression du numérique et de l'effondrement de l'argentique : de
25 millions de pellicules développées, il y a quelques années encore, la société
est passée à 6 millions. Plus largement, la crise de l'industrie française
touche l'ensemble du bassin viennois, qui a connu nombre de fermetures et de
restructurations ces dernières années : en 2003, Yoplait à Vienne avec 88
emplois ; en 2004, Sthal à Saint-Clair-du-Rhône, avec 147 emplois ; Coton Lem à
Pont-Evêque, avec 21 emplois ; Lejaby à Vienne, avec 72 emplois ; Chaussures
Rodoz à Pont-Evêque, avec 25 emplois ; les Salaisons viennoises, avec 25
emplois. Au total, près de 600 emplois ont été supprimés et certaines
entreprises, comme Hewlett-Packard, se trouvent dans des situations très
délicates. Aussi aimerais-je connaître les mesures que le Gouvernement compte
prendre en faveur de ce bassin d'emploi. Je souhaiterais également savoir s'il
dispose de nouveaux éléments concernant le dossier de Kodak. M. le
président. La parole est à M. le ministre délégué à la promotion de
l'égalité des chances. M. Azouz Begag, ministre délégué à
la promotion de l'égalité des chances. Monsieur le député, comme vous le
savez, la situation de l'emploi connaît actuellement une embellie significative
dans le département de l'Isère ainsi que dans le reste du pays. Le taux de
chômage dans votre département s'établit à 8,5 % de la population active contre
8,7 % un an plus tôt. En septembre, la baisse du chômage y était de 7,4 % en un
an contre 2,6 % pour l'ensemble de la France, Le bassin de l'Isère rhodanienne,
dont fait partie la ville de Vienne, connaît toutefois une évolution plus proche
de la moyenne nationale avec une baisse de 3,3 % contre 12 % dans le bassin
grenoblois. Dans ce contexte encourageant, la menace de fermeture du site
Kodak à Vienne apparaît comme un élément discordant, auquel le Gouvernement est
particulièrement attentif. Annoncée par la presse locale le 23 septembre 2005,
cette fermeture n'a pas été démentie par la société, qui n'a pourtant ni fait
d'annonce officielle, ni engagé de consultations ou de négociations avec les
représentants élus du personnel. Les laboratoires Kodak dans leur ensemble
vivent une période difficile depuis deux ans. Cette situation résulte du
développement rapide de la photographie numérique au détriment du film
argentique. De ce fait, cette société perd 35 % de ses parts de marché chaque
année depuis deux ans. L'année 2006 sera marquée par une baisse au moins
équivalente, du fait de la perte de la clientèle des supermarchés Cora. Le
cabinet de Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, au travail et à
l'insertion professionnelle des jeunes, devrait prochainement recevoir, à votre
demande, les représentants des syndicats du site Kodak de Vienne, puis de la
direction de Kodak-France. Soyez assuré que mon collègue ne manquera pas de vous
informer du résultat de ces entrevues. M. le président. La
parole est à M. Jacques Remiller. M. Jacques Remiller. Vous
indiquez, monsieur le ministre, qu'aucune procédure n'est encore engagée : il
reste donc un espoir, fût-il très limité. Il va de soi que je ne cherche pas à
opposer l'emploi à Créteil et l'emploi à Vienne, mais il est sûrement plus
facile de se reclasser à Créteil ou en région parisienne qu'à Vienne, dont
l'économie souffre énormément, comme vous l'avez rappelé. Je remercie M. Larcher
de s'être saisi du dossier. J'observe qu'à moins d'un aménagement, le site de
Créteil ne peut pas développer l'ensemble des pellicules. Je souhaite donc que,
malgré tout, Kodak conserve les deux sites. En tout état de cause, si celui de
Vienne devait fermer, je demande que des conditions exceptionnelles de
reclassement soient mises en place pour le personnel.
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