FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1399  de  M.   Domergue Jacques ( Union pour un Mouvement Populaire - Hérault ) QG
Ministère interrogé :  industrie
Ministère attributaire :  industrie
Question publiée au JO le :  02/06/2004  page : 
Réponse publiée au JO le :  02/06/2004  page :  4272
Rubrique :  énergie et carburants
Tête d'analyse :  produits pétroliers
Analyse :  prix. conséquences
DEBAT :

HAUSSE DU PRIX DU PÉTROLE

M. le président. La parole est à M. Jacques Domergue, pour le groupe UMP.
M. Jacques Domergue. Ma question s'adresse à M. le ministre délégué à l'industrie.
Dès dimanche, au lendemain de l'attaque contre le complexe pétrolier d'Al-Khobar, les autorités de l'Arabie saoudite se sont efforcées de rassurer les marchés pétroliers et les principaux acteurs de l'extraction du pétrole. (Exclamations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.) En effet, cet attentat a nourri les inquiétudes des marchés, et le cours du baril a de nouveau approché les 40 dollars. (Exclamations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Ces inquiétudes sont aussi ressenties en France, tant par nos concitoyens que par les industriels, (" Voilà ! " sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.) qui craignent de devoir supporter durablement un prix du pétrole élevé.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole, l'OPEP, qui se réunira la semaine prochaine à Beyrouth, s'attachera sans nul doute à rassurer les marchés.
Monsieur le ministre, quel sera, à terme, l'impact de cet acte terroriste sur la production et les exportations pétrolières ? Quelle est, par ailleurs, votre analyse de cette hausse du prix du pétrole et de sa durée ? Comment, enfin, limiter les conséquences de cette hausse pour nos industries et pour nos concitoyens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Exclamations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué à l'industrie.
M. Patrick Devedjian, ministre délégué à l'industrie. Monsieur le député, la crise du pétrole a des causes bien connues. (" La TIPP ! " sur plusieurs bancs du groupe socialiste.) C'est, d'abord, la très forte augmentation de la demande chinoise. C'est aussi celle de la demande américaine, les Etats-Unis, ayant entrepris d'accroître leurs stocks stratégiques. C'est également la spéculation internationale, dont le sommet d'Amsterdam - où le Gouvernement était représenté - a évalué l'impact à 8 à 10 dollars par baril.
Courageusement, l'Arabie saoudite a annoncé qu'elle allait augmenter sa production de deux millions de barils par jour. Peut-être y a-t-il une relation entre cette annonce et l'attentat terroriste commis dans ce pays. Nous avons le devoir d'affirmer notre solidarité avec l'Arabie saoudite, qui a le courage d'affronter ces difficultés et de tenter de dissuader la spéculation internationale, très vive.
L'instabilité de la situation au Proche-Orient ajoute, évidemment, à la spéculation. Nous devons, d'abord, nous féliciter de la politique du Président de la République (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), qui vise à la stabilisation du Proche-Orient. Nous devons aussi nous féliciter des choix faits par la France dans les années 1970 en faveur du nucléaire, qui nous ont permis de réduire d'un tiers, depuis cette époque, notre dépendance énergétique. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Enfin, même si les effets sont équilibrés, la solidité de l'euro limite, dans les onze pays de la zone, l'impact du prix du baril, ce qui permet à la France de faire face à la situation actuelle. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Nous n'en espérons par moins qu'au sommet de l'OPEP, qui se tiendra dans deux jours à Beyrouth, seront annoncées des mesures propres à dissuader la spéculation.
Plusieurs députés du groupe socialiste. Et vous, que faites-vous ?
M. le ministre délégué à l'industrie. En tout état de cause, si le prix du pétrole restait au niveau qu'il a atteint - niveau artificiel, je le répète, et résultant de la spéculation -, l'impact sur le taux de croissance ne dépasserait pas deux dixièmes de point. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)

UMP 12 REP_PUB Languedoc-Roussillon O