Texte de la REPONSE :
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AVANCEMENT DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DU TRAMWAY DE
MARSEILLE M. le président. La parole est à
M. Frédéric Dutoit, pour exposer sa question, n° 1499, relative à l' avancement
des travaux de construction du tramway à Marseille. M. Frédéric
Dutoit. Monsieur le ministre des transports, j'aimerais appeler votre
attention sur le dossier de la construction du tramway de Marseille. La
première tranche des travaux devrait être achevée au cours du mois de novembre
2007 avec la pose de onze kilomètres de rails, dans la perspective d'une mise en
service pour le début de l'année 2008. Le projet d'ensemble, validé par tous
les partenaires et inscrit dans le plan de déplacement urbain de la communauté
urbaine de Marseille, prévoyait la réalisation d'une ligne entre la place
Castellane et le quartier de Saint-Antoine. Il manque encore des kilomètres de
rails pour que le projet atteigne sa destination finale, la gare de
Saint-Antoine, dans le quinzième arrondissement de Marseille. Ce projet
d'ensemble, à proximité immédiate d'une offre de transports maritimes,
autoroutiers et aériens digne des grandes métropoles, est un projet phare pour
Marseille. Il constitue un défi majeur pour le rayonnement de la cité phocéenne
et de son avenir au coeur de l'Arc méditerranéen. Malheureusement, ce projet
souffre du désengagement financier de l'État, lequel a déjà entraîné des
retards, notamment dans les quartiers Nord de la ville. C'est pourtant ici qu'il
y a urgence à accélérer la cadence. Pourquoi les quartiers Nord de Marseille,
me direz-vous ? Tout simplement parce qu'ils représentent aujourd'hui la
nouvelle centralité urbaine de la métropole phocéenne. C'est ici qu'il y a les
plus grandes réserves foncières, ici qu'il y a le plus de projets, ici qu'il y a
le plus d'attractivité. Il est donc essentiel de penser de manière globale et
cohérente l'aménagement du territoire de l'aire métropolitaine marseillaise et
les obligations qui en découlent. Au nord de Marseille, manque objectivement
une offre dynamique de transports collectifs. C'est pourquoi, monsieur le
ministre, j'insiste auprès du Gouvernement afin qu'il favorise activement le
lancement des études de faisabilité relatives au prolongement de la ligne en
site propre dite Bougainville-Saint-Antoine, entre le sud et le nord du
quinzième arrondissement de Marseille. Cet arrondissement compte l'un des
plus grands centres commerciaux de France, de grandes cités HLM, bien sûr, et
des établissements scolaires encore mal desservis. Des projets d'envergure y
sont en cours de réalisation : je pense ainsi au doublement de la voie SNCF
Aix-en-Provence -Marseille, à la réouverture de la gare de Saint-Antoine, à la
création d'un pôle multimodal et à la construction d'une médiathèque qui
compléteront l'aménagement du noyau villageois ; je pense aussi aux zones
d'aménagement concerté Saint-Louis et Le Châtelier et au nouveau projet urbain
Mardirossian. Une nouvelle dynamique est lancée dans les quartiers Nord de
Marseille. Permettez-moi de citer quelques exemples éclairants comme l'École de
la deuxième chance, le Centre national des arts et métiers, les écoles
d'infirmières, la Cité des arts de la rue, une nouvelle école privée catholique,
un nouveau collège, une nouvelle zone franche, les services administratifs
d'Électricité de France, le pôle logistique nord des services de la ville de
Marseille et de la communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole. Et ces
projets validés généreront des créations d'emplois, de nouvelles constructions
de logements et de nouveaux déplacements. D'autres grands projets sont dans
leur phase de réflexion, comme la création d'un pôle régional de formation et
d'apprentissage ou la construction d'un centre culturel et cultuel pour les
Marseillais de confession musulmane. Vous le voyez, l'attractivité des
quartiers Nord de Marseille booste toute la cité phocéenne. Dans ces
conditions, ne pas accélérer la mise en oeuvre d'un nouveau mode de transport
public collectif à la hauteur de ces nouveaux enjeux serait dommageable pour les
habitants, qui souffrent des embouteillages et de la faiblesse de l'offre à leur
disposition, dommageable pour les nouveaux habitants et pour l'ensemble des
salariés qui fréquentent ces quartiers. Ce serait également dommageable pour
l'activité économique en général, le commerce de proximité en particulier. Ce
serait enfin dommageable pour les projets que je viens de citer qui, pour voir
le jour et fonctionner convenablement, ont impérativement besoin du prolongement
du tramway jusqu'au Nord de Marseille. Il est vraiment urgent d'intégrer les
études de faisabilité de la deuxième phase de travaux du tramway de Marseille
aux études d'aménagement urbain de ces quartiers Nord en mutation. Toutes ces
études forment un ensemble indissociable et il convient de les mener à leur
terme dans les meilleurs délais. Monsieur le ministre, prenez-vous donc ce
matin l'engagement de lancer ces études de faisabilité et de programmer
immédiatement les financements adéquats ? Quel est l'engagement de l'État en
faveur d'un projet qui concerne certes les quartiers Nord de Marseille, mais
également la nouvelle dynamique qu'ils assurent à l'essor de la deuxième ville
de France ? M. le président. La parole est à M. le ministre
des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer. M.
Dominique Perben, ministre des transports, de l'équipement, du
tourisme et de la mer. Monsieur le député, je tiens à rappeler quels sont
les engagements de l'État à l'égard des transports en commun marseillais, et
notamment les transports en site propre, qui sont d'une importance
exceptionnelle. C'est bien parce que le Gouvernement a conscience qu'il est
fondamental, pour le développement de la ville de Marseille et pour son
équilibre tant économique que social, d'améliorer le système de déplacements
dans l'agglomération, que l'État a pris en faveur de Marseille des engagements
d'une ampleur exceptionnelle par rapport aux autres villes équivalentes. En
2004, 10 millions d'euros ont été consacrés à la phase 1 du réseau de tramway,
qui couvre 9 kilomètres. Ont suivi, sur le budget 2006 de l'AFITF, des
engagements supplémentaires de 15 millions d'euros pour le tramway et de 20
millions pour le prolongement du métro. Tout récemment enfin, le Premier
ministre Dominique de Villepin, lors d'un déplacement à Marseille, a annoncé une
enveloppe supplémentaire de 15 millions d'euros pour les travaux du tramway.
L'ensemble s'élève donc à 40 millions d'euros pour le tramway et 20 millions
d'euros pour le métro, soit à 60 millions d'euros pour l'ensemble du système de
transports en commun, ce qui montre la détermination de l'État à accompagner les
autorités marseillaises dans leur politique d'amélioration des transports en
commun dans l'agglomération. Avec cette aide financière, il appartient aux
autorités locales, responsables de l'organisation des transports, de définir les
priorités de développement du réseau. M. le président. La
parole est à M. Frédéric Dutoit. M. Frédéric Dutoit.
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre réponse. Il est vrai que je
n'avais pas cité les montants, que vous avez rappelés, des sommes données par
l'État en vue du financement des transports publics de Marseille. Toujours
est-il que, si 40 millions d'euros ont été donnés pour le tramway et 20 millions
pour le métro, aucun de ces millions n'a été, à ce jour, affecté à la partie
Nord du réseau du tramway. Vous renvoyez certes la balle aux autorités
locales, c'est-à-dire au président de la communauté urbaine et au maire de
Marseille. Je prends acte de votre réponse, mais vous comprendrez que je n'en
sois pas satisfait, du moins pour ce qui concerne les perspectives des
transports collectifs dans le Nord de Marseille.
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