FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1499  de  M.   Dutoit Frédéric ( Député-e-s Communistes et Républicains - Bouches-du-Rhône ) QOSD
Ministère interrogé :  transports, équipement, tourisme et mer
Ministère attributaire :  transports, équipement, tourisme et mer
Question publiée au JO le :  21/03/2006  page :  2878
Réponse publiée au JO le :  22/03/2006  page :  2077
Rubrique :  transports urbains
Tête d'analyse :  tramways
Analyse :  construction. Marseille
Texte de la QUESTION : M. Frédéric Dutoit appelle l'attention de M. le ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer sur le dossier du tramway de Marseille. Il indique que la première tranche des travaux devrait être achevée courant novembre 2007 avec la pose des onze kilomètres de rails, la mise en service du tramway étant annoncée pour le début de l'année 2007. Il rappelle que ce projet phare pour la cité phocéenne a souffert du désengagement de l'État, lequel a déjà entraîné des retards dans sa réalisation, notamment dans les quartiers nord de Marseille. Il lui demande de favoriser activement le lancement immédiat des études relatives au prolongement de la ligne en site propre, dite Bougainville-Saint Antoine, entre le sud et le nord du quinzième arrondissement de Marseille. Il souhaite ainsi que le Gouvernement accélère, y compris par de nouveaux engagements financiers, la finalisation de ce projet d'ensemble et facilite directement la mise en oeuvre de la deuxième phase de travaux à l'entrée de la nouvelle centralité urbaine de Marseille.
Texte de la REPONSE :

AVANCEMENT DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION
DU TRAMWAY DE MARSEILLE

M. le président. La parole est à M. Frédéric Dutoit, pour exposer sa question, n° 1499, relative à l' avancement des travaux de construction du tramway à Marseille.
M. Frédéric Dutoit. Monsieur le ministre des transports, j'aimerais appeler votre attention sur le dossier de la construction du tramway de Marseille.
La première tranche des travaux devrait être achevée au cours du mois de novembre 2007 avec la pose de onze kilomètres de rails, dans la perspective d'une mise en service pour le début de l'année 2008.
Le projet d'ensemble, validé par tous les partenaires et inscrit dans le plan de déplacement urbain de la communauté urbaine de Marseille, prévoyait la réalisation d'une ligne entre la place Castellane et le quartier de Saint-Antoine. Il manque encore des kilomètres de rails pour que le projet atteigne sa destination finale, la gare de Saint-Antoine, dans le quinzième arrondissement de Marseille.
Ce projet d'ensemble, à proximité immédiate d'une offre de transports maritimes, autoroutiers et aériens digne des grandes métropoles, est un projet phare pour Marseille. Il constitue un défi majeur pour le rayonnement de la cité phocéenne et de son avenir au coeur de l'Arc méditerranéen.
Malheureusement, ce projet souffre du désengagement financier de l'État, lequel a déjà entraîné des retards, notamment dans les quartiers Nord de la ville. C'est pourtant ici qu'il y a urgence à accélérer la cadence.
Pourquoi les quartiers Nord de Marseille, me direz-vous ? Tout simplement parce qu'ils représentent aujourd'hui la nouvelle centralité urbaine de la métropole phocéenne. C'est ici qu'il y a les plus grandes réserves foncières, ici qu'il y a le plus de projets, ici qu'il y a le plus d'attractivité. Il est donc essentiel de penser de manière globale et cohérente l'aménagement du territoire de l'aire métropolitaine marseillaise et les obligations qui en découlent.
Au nord de Marseille, manque objectivement une offre dynamique de transports collectifs. C'est pourquoi, monsieur le ministre, j'insiste auprès du Gouvernement afin qu'il favorise activement le lancement des études de faisabilité relatives au prolongement de la ligne en site propre dite Bougainville-Saint-Antoine, entre le sud et le nord du quinzième arrondissement de Marseille.
Cet arrondissement compte l'un des plus grands centres commerciaux de France, de grandes cités HLM, bien sûr, et des établissements scolaires encore mal desservis. Des projets d'envergure y sont en cours de réalisation : je pense ainsi au doublement de la voie SNCF Aix-en-Provence -Marseille, à la réouverture de la gare de Saint-Antoine, à la création d'un pôle multimodal et à la construction d'une médiathèque qui compléteront l'aménagement du noyau villageois ; je pense aussi aux zones d'aménagement concerté Saint-Louis et Le Châtelier et au nouveau projet urbain Mardirossian.
Une nouvelle dynamique est lancée dans les quartiers Nord de Marseille. Permettez-moi de citer quelques exemples éclairants comme l'École de la deuxième chance, le Centre national des arts et métiers, les écoles d'infirmières, la Cité des arts de la rue, une nouvelle école privée catholique, un nouveau collège, une nouvelle zone franche, les services administratifs d'Électricité de France, le pôle logistique nord des services de la ville de Marseille et de la communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole. Et ces projets validés généreront des créations d'emplois, de nouvelles constructions de logements et de nouveaux déplacements.
D'autres grands projets sont dans leur phase de réflexion, comme la création d'un pôle régional de formation et d'apprentissage ou la construction d'un centre culturel et cultuel pour les Marseillais de confession musulmane.
Vous le voyez, l'attractivité des quartiers Nord de Marseille booste toute la cité phocéenne.
Dans ces conditions, ne pas accélérer la mise en oeuvre d'un nouveau mode de transport public collectif à la hauteur de ces nouveaux enjeux serait dommageable pour les habitants, qui souffrent des embouteillages et de la faiblesse de l'offre à leur disposition, dommageable pour les nouveaux habitants et pour l'ensemble des salariés qui fréquentent ces quartiers. Ce serait également dommageable pour l'activité économique en général, le commerce de proximité en particulier. Ce serait enfin dommageable pour les projets que je viens de citer qui, pour voir le jour et fonctionner convenablement, ont impérativement besoin du prolongement du tramway jusqu'au Nord de Marseille.
Il est vraiment urgent d'intégrer les études de faisabilité de la deuxième phase de travaux du tramway de Marseille aux études d'aménagement urbain de ces quartiers Nord en mutation. Toutes ces études forment un ensemble indissociable et il convient de les mener à leur terme dans les meilleurs délais.
Monsieur le ministre, prenez-vous donc ce matin l'engagement de lancer ces études de faisabilité et de programmer immédiatement les financements adéquats ?
Quel est l'engagement de l'État en faveur d'un projet qui concerne certes les quartiers Nord de Marseille, mais également la nouvelle dynamique qu'ils assurent à l'essor de la deuxième ville de France ?
M. le président. La parole est à M. le ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer.
M. Dominique Perben, ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer. Monsieur le député, je tiens à rappeler quels sont les engagements de l'État à l'égard des transports en commun marseillais, et notamment les transports en site propre, qui sont d'une importance exceptionnelle. C'est bien parce que le Gouvernement a conscience qu'il est fondamental, pour le développement de la ville de Marseille et pour son équilibre tant économique que social, d'améliorer le système de déplacements dans l'agglomération, que l'État a pris en faveur de Marseille des engagements d'une ampleur exceptionnelle par rapport aux autres villes équivalentes.
En 2004, 10 millions d'euros ont été consacrés à la phase 1 du réseau de tramway, qui couvre 9 kilomètres. Ont suivi, sur le budget 2006 de l'AFITF, des engagements supplémentaires de 15 millions d'euros pour le tramway et de 20 millions pour le prolongement du métro. Tout récemment enfin, le Premier ministre Dominique de Villepin, lors d'un déplacement à Marseille, a annoncé une enveloppe supplémentaire de 15 millions d'euros pour les travaux du tramway. L'ensemble s'élève donc à 40 millions d'euros pour le tramway et 20 millions d'euros pour le métro, soit à 60 millions d'euros pour l'ensemble du système de transports en commun, ce qui montre la détermination de l'État à accompagner les autorités marseillaises dans leur politique d'amélioration des transports en commun dans l'agglomération. Avec cette aide financière, il appartient aux autorités locales, responsables de l'organisation des transports, de définir les priorités de développement du réseau.
M. le président. La parole est à M. Frédéric Dutoit.
M. Frédéric Dutoit. Monsieur le ministre, je vous remercie de votre réponse. Il est vrai que je n'avais pas cité les montants, que vous avez rappelés, des sommes données par l'État en vue du financement des transports publics de Marseille. Toujours est-il que, si 40 millions d'euros ont été donnés pour le tramway et 20 millions pour le métro, aucun de ces millions n'a été, à ce jour, affecté à la partie Nord du réseau du tramway.
Vous renvoyez certes la balle aux autorités locales, c'est-à-dire au président de la communauté urbaine et au maire de Marseille. Je prends acte de votre réponse, mais vous comprendrez que je n'en sois pas satisfait, du moins pour ce qui concerne les perspectives des transports collectifs dans le Nord de Marseille.

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