Texte de la QUESTION :
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M. Jean-Luc Warsmann attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la situation des soins psychiatriques dans notre pays. On estime en effet à 45 000 aujourd'hui les personnes souffrant de troubles psychiatriques, et notamment dans le milieu carcéral, où il a été constaté que 80 % environ des détenus présentent des pathologies psychiatriques. En outre, l'actualité de l'année dernière, tels le drame de Nanterre ou encore la tentative d'assassinat dont a été l'objet le Président de la République, a fourni des exemples qui montrent les dangers de laisser sans prise en charge digne de ce nom des personnes présentant des troubles psychiatriques avérés. Par conséquent, il lui demande des précisions sur l'état actuel des soins psychiatriques, et sur la place qui leur est accordée dans la politique globale de la santé publique.
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Texte de la REPONSE :
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Dans son rapport 2001 sur la santé dans le monde, l'OMS rappelle qu'une personne sur quatre présente un ou plusieurs troubles mentaux ou du comportement au cours de sa vie, quels que soient les pays considérés. En France, en 1997, plus d'un million de personnes adultes et plus de 370 000 enfants souffrant de troubles mentaux sont suivis annuellement par les équipes de psychiatrie publique. En outre, un quart des patients qui consultent en médecine générale présente une souffrance en relation avec un problème de santé mentale (troubles du sommeil, anxiété, dépression...). Les usagers du dispositif de santé mentale et leurs familles, de plus en plus constitués en associations dynamiques et reconnues, sont demandeurs d'une évolution des modalités de prise en charge susceptibles de les relayer dans leur difficile parcours. L'évolution des attentes des usagers, la multiplication des troubles pour lesquels sont désormais sollicitées les équipes de psychiatrie ainsi que le nombre des personnes concernées, imposent de repenser la politique de santé mentale pour englober les besoins des personnes dans leur dimension sanitaire, sociale, familiale et professionnelle. Dans ce cadre, la réorganisation institutionnelle du dispositif de santé mentale en cours doit se poursuivre et viser l'amélioration de l'accessibilité, de la continuité et de la qualité des soins dans le respect des principes autour desquels a été construit le secteur psychiatrique. La rénovation de la politique relative à la psychiatrie et à la santé mentale prend appui sur quatre axes : la réorganisation de l'offre de soins en promouvant le partenariat entre les différents intervenants et le travail en réseau, la prise en charge des troubles des enfants et des adolescents, l'évolution des pratiques professionnelles au travers d'une clarification des métiers et le développement de la recherche et de la formation. Pour mener à bien les changements nécessaires à la réalisation de ces différents chantiers, une mission a été confiée au docteur Clery-Melin qui a rendu son rapport le 4 octobre 2003.
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