FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1542  de  M.   Brunhes Jacques ( Député-e-s Communistes et Républicains - Hauts-de-Seine ) QG
Ministère interrogé :  emploi
Ministère attributaire :  emploi
Question publiée au JO le :  13/10/2004  page : 
Réponse publiée au JO le :  13/10/2004  page :  7751
Rubrique :  politique sociale
Tête d'analyse :  lutte contre l'exclusion
Analyse :  perspectives
DEBAT :

POLITIQUE ÉCONOMIQUE ET COHÉSION SOCIALE

M. le président. La parole est à M. Jacques Brunhes, pour le groupe des député-e-s communistes et républicains.
M. Jacques Brunhes. Monsieur le Premier ministre, un chroniqueur économique d'un célèbre quotidien du soir écrivait récemment qu'il est une chose absolument sécurisée dans ce monde de dangers, c'est le profit des grandes multinationales. (" Ah ! " sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Elles sont tellement sécurisées, disait-il, qu'elles se retrouvent au sommet de considérables tas d'or dont elles ne savent plus que faire. Et de conclure que les entreprises ne font pas leur devoir ni par la baisse des prix, ni par l'augmentation des salaires : elles profitent de la croissance mondiale sans la nourrir.
Or malgré ce grave constat, malgré le rapport du Conseil des impôts qui invalide votre campagne de baisse de la fiscalité des entreprises et de l'impôt de solidarité sur la fortune, toute votre politique, à travers votre budget, est de plus en plus inégalitaire. Jamais l'écart n'a été aussi grand entre les catégories les plus riches et les plus pauvres.
Vous avez, au surplus, engagé la destruction systématique des acquis sociaux de ces soixante dernières années. Du jamais vu en matière de régression sociale et démocratique.
Et le pire reste à venir, avec 6 milliards de prélèvements supplémentaires dans votre budget.
Bref, tout augmente, sauf les salaires, sauf le pouvoir d'achat !
Cette politique favorise l'exclusion, les inégalités. Elle est stérile pour l'emploi, comme l'atteste la persistance du chômage de masse et de la précarité. Vous creusez le dangereux fossé entre les profits des financiers ou des grandes entreprises et les besoins de l'immense majorité des Français.
Peut-on penser, monsieur le Premier ministre, qu'après les avertissements que vous lancent depuis des mois nos concitoyens, vous soyez enfin à leur écoute ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale.
M. Jean-Louis Borloo, ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, le devoir de la France est de se doter d'une économie moderne, qui se développe, d'accueillir des investisseurs étrangers, de soutenir et son industrie et ses services.
Mais le devoir de la France est aussi, c'est vrai, de promouvoir une meilleure cohésion sociale, d'offrir à nos concitoyens des contrats d'avenir - ce que nous nous apprêtons à faire en faveur des familles qui vivent du RMI -, de dégager des moyens considérables pour accompagner nos jeunes vers l'activité. Car vous le savez : nous avons le taux d'activité des jeunes le plus faible d'Europe.
M. Gilbert Biessy. C'est du travail qu'il faut leur donner !
M. le ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale. Ces thèmes feront l'objet de la loi de cohésion sociale - qui est une loi lourde, voulue par les élus locaux et par les partenaires sociaux. J'espère que le groupe auquel vous appartenez saura soutenir ce texte. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Jacques Desallangre. Nous, nous avons un peu plus d'ambition !

CR 12 REP_PUB Ile-de-France O