Texte de la REPONSE :
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AMENAGEMENT DE LA RN 141 ENTRE LIMOGES ET SAINT-JUNIEN EN
HAUTE-VIENNE M. le président. La parole
est à M. Daniel Boisserie, pour exposer sa question, n° 1542, relative à
l'aménagement de la RN 141 entre Limoges et Saint-Junien en
Haute-Vienne. M. Daniel Boisserie. Monsieur le ministre des
transports, Mme Pérol-Dumont, présidente du conseil général de la Haute-Vienne,
s'associe à ma question. Depuis 1997, un comité regroupant les parlementaires
et les élus locaux suit attentivement le projet de mise à deux fois deux voies
de la route nationale 141 entre Saint-Junien et Limoges, où les accidents sont
quotidiens et les morts trop fréquentes. Sur cet axe, qui constitue la
principale voie d'accès de l'Auvergne et du Limousin vers l'Atlantique, le
trafic des poids lourds et des véhicules particuliers est particulièrement
dense. Des travaux de mise à deux fois deux voies ont été réalisés depuis
plusieurs années, mais leur finalisation a été mise à mal par les coupes
budgétaires, malgré les financements complémentaires importants apportés par le
conseil régional du Limousin et celui de la Haute- Vienne. Deux points noirs
subsistent : les secteurs Les Séguines-La Barre et La Barre-Le Breuil, où la
route à deux fois deux voies devient un goulet d'étranglement en repassant à
deux voies de circulation. La réalisation du premier secteur - Les
Séguines-La Barre - était annoncée au mieux pour la fin 2006, alors que, je le
rappelle, le premier avant-projet sommaire de l'itinéraire date de 1992. Elle ne
sera finalement achevée qu'à la fin 2007 et, plus probablement, dans le courant
de l'année 2008, en raison de l'absence de crédits de l'État, et ce malgré
l'effort financier du département de la Haute-Vienne, à hauteur de 9,1 millions
d'euros, et de la région Limousin, pour plus d'un million. Quant au second
secteur - Le Breuil-La Barre -, il est désormais urgent de le réaliser. Les deux
brigades de gendarmerie compétentes se déplacent en effet une à deux fois par
jour pour des accidents de la circulation dans lesquels trois à quatre personnes
décèdent tous les ans. Cette situation, déjà rendue difficile par les 6 000
poids lourds qui empruntent quotidiennement la RN 141, risque dans les mois,
voire dans les semaines à venir, de devenir ingérable et de générer des
catastrophes routières. En effet, l'augmentation du trafic des camions sur l'axe
de la route Centre Europe Atlantique a conduit bon nombre de chauffeurs de
véhicules à emprunter un autre itinéraire - la route départementale qui relie
Bellac, Mézières-sur-Issoire et Confolens - pour éviter 1'engorgement provoqué
par les ruptures de la deux fois deux voies. Or cette route départementale a
récemment connu à son tour de dramatiques accidents de la circulation, dus à son
inadaptation au trafic des poids lourds. Le conseil général de la Haute-Vienne -
c'est un fait nouveau - a donc été obligé d'interdire cet axe aux véhicules de
plus de 19 tonnes. Dès lors, plus de 3 000 poids lourds viennent s'ajouter
quotidiennement aux 6 000 déjà présents sur la RN 141. En outre, il convient
de rappeler qu'à proximité de l'axe Le Breuil-La Barre, se trouve la commune
d'Oradour-sur-Glane, dont le village martyr et le centre de la mémoire construit
par le département accueillent chaque année 300 000 visiteurs, lesquels doivent
emprunter la RN 141 pour y accéder. Des mesures doivent donc être prises afin
que soient réalisés des ouvrages permettant une bonne desserte
d'Oradour. Monsieur le ministre, je suis intervenu à maintes reprises auprès
de vous-même et de vos prédécesseurs pour dire combien il était urgent que
l'État mette tout en oeuvre afin que la RN 141 puisse jouer son rôle d'axe
routier majeur. De nombreuses promesses ont été faites. Seule une rapide mise à
deux fois deux voies de l'ensemble du trajet Limoges-Saint-Junien est à même de
mettre un terme à l'hécatombe sur la RN 141. Il reste encore environ 7
kilomètres, entre La Barre et Le Breuil, dont le financement n'est pas envisagé
par l'État. Or le temps presse, puisque la validité de la déclaration d'utilité
publique, qui date de 2000, implique que les travaux soient impérativement
commencés avant 2010. Monsieur le ministre, quand l'État décidera-t-il de
financer ces ultimes travaux et comment les financera-t-il ? M. le
président. La parole est à M. le ministre des transports, de
l'équipement, du tourisme et de la mer. M. Dominique Perben,
ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer.
Monsieur Boisserie, ainsi que vous l'avez dit vous-même, votre question
porte sur deux points différents. Je suis convaincu que la réalisation de ces
travaux est indispensable sur ce chaînon qui est l'un des plus difficiles de la
route Centre Europe Atlantique, dont chacun connaît l'importance. En ce qui
concerne la section comprise entre Les Séguines et La Barre, j'ai pu, compte
tenu des décisions du CIADT du 6 mars dernier, signer une autorisation
d'engagement de 7 millions d'euros pour 2006, ce qui nous permettra de réaliser
l'opération au plus tard en 2007. Quant à l'aménagement entre La Barre et Le
Breuil, seuls les crédits d'études ont été inscrits au contrat de plan, l'État,
la région et les collectivités ayant fait ce choix en raison de l'existence
d'autres priorités. Il importe donc d'achever les dernières études de cette
opération, compte tenu des engagements pris et des partages préexistants que
vous connaissez. Les travaux pourraient intervenir dans le cadre du nouveau
dispositif d'aménagement des routes nationales, qui fera désormais l'objet de
programmes de développement et de modernisation par itinéraires, sous la
responsabilité de l'État. Je suis bien entendu favorable à l'inscription de
cette opération, dont la taille n'est pas gigantesque, dans le projet
d'itinéraire, et j'y veillerai avec le préfet de région. J'ajoute que, si les
collectivités territoriales le souhaitent, elles pourront s'associer à cette
opération. Comme vous, je suis convaincu qu'il faut réaliser très vite cette
portion et donc l'inscrire dans le projet d'itinéraire qui débutera dès
2007. M. le président. La parole est à M. Daniel
Boisserie. M. Daniel Boisserie. Monsieur le ministre, je
vous remercie pour ces précisions, même si la deuxième partie de votre réponse
me laisse sur ma faim. Les collectivités sont en effet à bout de souffle et ne
sont pas en mesure de participer financièrement à l'opération. J'aurais souhaité
que vous puissiez recevoir au moins le président du comité, afin d'éviter que
des manifestations ne se produisent.
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