Texte de la REPONSE :
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MAINTIEN DE LA FORMATION D'AIDE A LA PERSONNE AU LYCEE DE
SAINT-PONS DANS L'HERAULT Mme la
présidente. La parole est à M. Kléber Mesquida, pour exposer sa
question, n° 1593, relative au maintien de la formation d'aide à la personne au
lycée de Saint-Pons dans l'Hérault. M. Kléber Mesquida.
Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de
la recherche, j'appelle votre attention sur le projet de fermeture de la
formation en mention complémentaire " aide à domicile " au lycée public Jacques
Brel de Saint-Pons-de-Thomières, dans l'Hérault. Ce département connaît une
forte progression démographique, avec près de 15 000 habitants nouveaux par an,
et sa population vieillit, ce qui renforce les besoins dans le secteur des
services à la personne. Il existe dans l'Hérault une formation diplômante, la
mention complémentaire " aide à domicile ", qui répond aux demandes d'emplois
dans ce secteur et donne une équivalence au diplôme d'État d'auxiliaire de vie
sociale. En effet, face au vieillissement de la population et à la politique de
maintien des personnes âgées à domicile, ainsi qu'à l'augmentation du niveau
d'activité des femmes, cette mention diplômante répond parfaitement à
l'importance des demandes des associations de personnels qualifiés et formés et
s'intègre totalement dans le plan de cohésion sociale qui devrait comporter la
création de plus de 700 000 emplois d'ici à 2010, ce qui montre bien tout son
intérêt. Le lycée de Saint-Pons-de-Thomières est la seule section publique de
l'académie à proposer cette formation. Or cette section va être fermée. En
effet, après vous avoir saisi de cette question, j'ai reçu du recteur une
information selon laquelle sa décision était prise. J'espère que mon
intervention le fera changer d'avis. La seule formation de ce type qui devrait
subsister est dispensée par des établissements privés de l'Aude et du
Gard. Pourtant, le plan académique fixe pour objectif l'élévation du niveau
de qualification. Par ailleurs, cette formation, reconnue dans le monde du
travail, et qui donne accès à des emplois qualifiés, est d'autant plus
intéressante qu'il existe peu de possibilités, pour les élèves titulaires d'un
BEP " carrières sanitaires et sociales ", de poursuivre des études dans le
secteur spécifique des services à la personne, lequel se développe de plus en
plus, notamment en direction des populations rurales désireuses de se maintenir
dans leur cadre de vie. La fermeture de cette mention complémentaire, après
la suppression l'année dernière, au profit d'un autre lycée rural qui n'avait
rien demandé, d'une demi-classe de BEP " carrières sanitaires et sociales ",
conduit à s'interroger sur la volonté du rectorat de maintenir cet établissement
rural. Pourquoi cette formation, que seul un établissement public de
l'académie dispense, est-elle condamnée à la fermeture, ne laissant d'autre
choix aux élèves voulant la suivre que de se rendre dans un établissement privé
situé dans un autre département ? Comptez-vous prendre des mesures pour remédier
à une décision en total décalage avec la demande croissante enregistrée dans le
secteur de l'aide à la personne ? Enfin, quelle est la vision des services
académiques quant à l'avenir du lycée des métiers Jacques Brel, classé
établissement rural isolé, et dont l'internat de 200 places facilite la mobilité
géographique et professionnelle ? Mme la présidente. La
parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement
supérieur et de la recherche. M. Gilles de Robien,
ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la
recherche. Vous m'interrogez sur le projet de fermeture de la formation à la
" mention complémentaire aide à domicile " du lycée professionnel Jacques Brel à
Saint-Pons-de-Thomières. Il faut d'abord que vous sachiez que, pour quinze
places offertes, seulement neuf élèves ont suivi la formation au cours de
l'année scolaire 2004-2005, et que ce chiffre est tombé à cinq pour l'année
2005-2006. C'est ce qui explique la décision prise dans l'académie de
Montpellier. Celle-ci s'est engagée dans une adaptation de sa carte des
formations afin de mettre en oeuvre son projet académique d'augmentation du
niveau général de formation et de qualification des jeunes. Certaines
formations, celles qui n'attirent pas les élèves - ce que l'on peut déplorer -
sont donc appelées à être fermées pour pouvoir en ouvrir de nouvelles là où les
besoins se font sentir. Il faut s'ajuster à la réalité du marché de l'emploi et
à celle de la demande, de l'envie de formation. Les formations aux métiers de
services à la personne sont maintenant bien représentées dans l'académie de
Montpellier, et plus particulièrement dans l'Hérault, au regard des besoins de
la profession. Ce sont des dizaines d'établissements, lycées polyvalents ou
lycées professionnels, qui proposent des formations dans ce secteur : à titre
d'exemple, vingt et un établissements forment au BEP " carrières sanitaires et
sociales ", dont quatre dans l'Hérault - et ce, dans le public aussi bien que
dans le privé. Les besoins sont donc satisfaits. Quant à l'avenir du lycée
Jacques Brel, il est lié, comme partout ailleurs, à la démographie scolaire.
Nous essayons de nous adapter aux besoins pour que les jeunes soient formés aux
métiers d'aujourd'hui et de demain et se voient ainsi offrir le maximum de
débouchés. Mme la présidente. La parole est à M. Kléber
Mesquida. M. Kléber Mesquida. Les éléments que vous avez
indiqués, et qui vous ont certainement été fournis par l'académie, ne sont pas
tout à fait exacts : ainsi, lorsqu'elle a été ouverte, la section n'était prévue
que pour douze élèves et non quinze. Cette différence n'a toutefois que peu
d'importance. Ce qui importe, c'est l'absence de communication et d'ouverture.
On ne porte pas à la connaissance des autres établissements le fait qu'au-delà
du BEP " carrières sanitaires et sociales " existe une formation complémentaire,
la seule de l'académie dispensée par un établissement public, je le rappelle -
une formation diplômante, puisqu'elle permet d'accéder au diplôme d'auxiliaire
de vie. Je regrette que l'académie ne fasse pas ces efforts de communication,
notamment afin de rappeler que les débouchés existent : dans le seul département
de l'Hérault, nous estimons à 3 000 le nombre de créations d'emploi possibles
grâce à des formations de ce niveau. Je souhaite vivement que le rectorat
revoie sa politique. En l'absence de toute communication en faveur de cet
établissement public isolé, il est vrai que seulement cinq élèves, provenant du
bassin local, se sont inscrits. Mais l'établissement comprend un internat, ce
qui permettait certainement de recruter, dans toute l'académie, le nombre
d'élèves prévu, qu'il soit de douze ou de quinze. J'espère que vos services
auront la sagesse de prendre en compte les possibilités de créations d'emploi et
reviendront sur leur décision. Mme la présidente. La parole
est à M. le ministre. M. le ministre de l'éducation nationale, de
l'enseignement supérieur et de la recherche. En tout état de cause, le
nombre de places offertes, qu'il fût de quinze ou de douze, était supérieur au
nombre d'inscriptions : neuf il y a deux ans, cinq l'année dernière. Les
débouchés existent peut-être, mais pas, semble-t-il, les jeunes désireux de
suivre cette voie. Un travail d'orientation doit sans doute effectué, non
seulement dans l'Hérault, mais dans toute la France. Je suis d'ailleurs chargé,
vous le savez, de proposer un nouveau plan d'orientation, mettant en synergie de
nombreux services de l'État, afin de mieux informer les jeunes des débouchés
potentiels et de les aider à s'orienter vers les filières porteuses en termes
d'emplois. Ainsi, non seulement les services seront rendus, mais les jeunes
pourront s'épanouir dans le métier de leur choix.
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