Texte de la QUESTION :
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M. Christian Decocq attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le fait qu'une partie de la jeunesse lors des récentes manifestations, outre les revendications contre le CPE, a exprimé également une réelle inquiétude qui confine à l'angoisse face à l'avenir, motivée par des interrogations quant à l'insertion sur le marché du travail. Cependant, il y a dans notre jeunesse la volonté de s'insérer par le travail en suivant des formations non seulement diplômantes mais offrant également de réels débouchés. A Lille, le lycée scientifique technique et professionnel Baggio propose ces formations aux élèves préparant l'entrée dans les écoles, d'ingénieur. A l'issue des deux années de préparation, près de 95 % des élèves intègrent une école. Ce lycée, situé en zone urbaine sensible, proche de la zone franche de Lille Sud, a en outre la particularité d'accueillir de nombreux élèves issus de l'immigration dans cette section, près de 20 %, et 45 % d'étudiants boursiers. Pourtant, il a récemment été décidé de fermer une classe de première année PCSI du lycée Baggio, pour des raisons d'effectifs, le lycée n'accueillant dans cette filière que 46 élèves répartis sur deux classes. Cette fermeture est décidée sans aucune concertation préalable, cela est regrettable à plus d'un titre. D'abord parce que les enseignants de ce lycée oeuvrent chaque jour pour la promotion de l'égalité des chances. Ensuite parce qu'il n'a pas été tenu compte des demandes d'inscription dans cette filière, ces demandes étant en augmentation par rapport aux années précédentes. Une solution permettant d'éviter cette fermeture est pourtant possible, seulement à condition que l'on permette au lycée Baggio d'accueillir non pas 46 élèves pour deux classes en première année, mais jusqu'à 60 étudiants, toujours répartis sur deux classes. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir suspendre la fermeture annoncée de cette classe de première année de préparation PCSI, d'une part, et d'examiner les demandes d'inscription dans cette filière, afin d'augmenter en conséquence le nombre d'élèves accueillis au lycée Baggio dans cette filière, d'autre part. Alors que le Gouvernement s'engage sincèrement dans la promotion de l'égalité des chances, et que sa volonté est de favoriser les voies de formation technique menant effectivement à un emploi, le maintien de cette classe serait un signe fort de la détermination du Gouvernement a traduire dans les faits la volonté affichée.
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Texte de la REPONSE :
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MAINTIEN DE LA FILIERE PHYSIQUE-CHIMIE-SCIENCE DE L'INGENIERIE
AU LYCEE BAGGIO DE LILLE Mme la présidente.
La parole est à M. Vincent Rolland, pour exposer la question n° 1599 de M.
Christian Decocq, relative au maintien de la filière physique-chimie-science de
l'ingénierie au lycée Baggio de Lille. M. Vincent Rolland,
suppléant M. Christian Decocq. En raison d'un empêchement de dernière
minute, M. Christian Decocq m'a chargé de poser sa question à M. le ministre de
l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la
recherche. Monsieur le ministre, lors des récentes manifestations contre le
CPE, une partie de la jeunesse a exprimé une réelle inquiétude confinant à
l'angoisse face à l'avenir, motivée par des interrogations quant à l'insertion
sur le marché du travail. Cependant, il existe dans notre jeunesse une
volonté de s'insérer par le travail en suivant des formations non seulement
diplômantes, mais offrant également de réels débouchés. À Lille, le lycée
scientifique, technique et professionnel Baggio propose ces formations aux
élèves préparant l'entrée dans les écoles d'ingénieur. À l'issue des deux années
de préparation, près de 95 % des élèves intègrent une école. Situé en zone
urbaine sensible, proche de la zone franche de Lille sud, ce lycée a en outre la
particularité d'accueillir de nombreux élèves issus de l'immigration - près de
20 % - et 45 % d'étudiants boursiers dans cette section. Pourtant, il a
récemment été décidé de fermer une classe de première année PCSI du lycée Baggio
pour des raisons d'effectifs, le lycée n'accueillant dans cette filière que
quarante-six élèves répartis sur deux classes. Cette fermeture a été décidée
sans aucune concertation préalable, et cela est regrettable à plus d'un titre.
D'abord, parce que les enseignants de ce lycée y oeuvrent chaque jour à la
promotion de l'égalité des chances. Ensuite, parce qu'il n'a pas été tenu compte
des demandes d'inscription dans cette filière, qui sont en augmentation par
rapport aux années précédentes. Une solution permettant d'éviter cette
fermeture est pourtant possible, à condition de permettre au lycée Baggio
d'accueillir non pas quarante-six élèves pour deux classes en première année,
mais jusqu'à soixante étudiants, toujours répartis sur deux classes. C'est
pourquoi je vous demande de bien vouloir suspendre la fermeture annoncée de
cette classe de première année de préparation PCSI et d'examiner les demandes
d'inscription dans cette filière afin d'augmenter en conséquence le nombre
d'élèves qui y sont accueillis au lycée Baggio. À l'heure où le Gouvernement
s'engage sincèrement dans la promotion de l'égalité des chances... M.
Jean Glavany. Sincèrement ! M. Vincent Rolland,
suppléant M. Christian Decocq. ...et des voies de formation technique
menant effectivement à un emploi, le maintien de cette classe serait un signe
fort de sa détermination à traduire dans les faits la volonté
affichée. Mme la présidente. La parole est à M. le ministre
de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la
recherche. M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation
nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur Rolland,
je suis certain que vous transmettrez fidèlement ma réponse à M.
Decocq. Permettre au plus grand nombre, et en particulier aux jeunes
d'origine modeste, d'accéder aux filières d'excellence de l'enseignement
supérieur que sont les classes préparatoires aux grandes écoles, est évidemment
une priorité du Gouvernement, conformément aux orientations fixées par le
Président de la République le 4 janvier 2006. Cet objectif qui doit être
atteint, tout en assurant une bonne gestion et une optimisation de l'utilisation
des deniers publics. Les effectifs des classes préparatoires du lycée César
Baggio à Lille ont fortement diminué ces dernières années. Ainsi, à la rentrée
2005, les quatre classes existantes en physique-chimie-science de l'ingénierie -
PSCI - et en physique-technologie-sciences industrielles - PTSI - comptaient
quatre-vingt-onze élèves pour une capacité totale de 192. Ces quatre classes
comptent donc en moyenne vingt-trois élèves, alors que la moyenne dans les
classes préparatoires scientifiques est de trente-neuf. La fermeture d'une
classe de PCSI à la rentrée 2006 conduira donc, si le lycée accueille autant
d'élèves que l'an dernier, à un effectif nettement inférieur à la moyenne,
puisqu'il devrait se situer autour de trente élèves. L'accueil de jeunes issus
des classes sociales les moins favorisées n'est donc aucunement remise en cause
puisque de nombreuses places resteront disponibles dans ce lycée et plus
généralement dans le bassin de Lille. J'ai demandé à l'ensemble des recteurs
d'académie de tout mettre en oeuvre avec les proviseurs des lycées et l'ensemble
de la communauté éducative pour qu'une place puisse être offerte à tous les
élèves aptes à suivre une scolarité en classe préparatoire. Je peux d'ores et
déjà vous indiquer que, grâce à cette mobilisation, l'académie de Lille a
enregistré 6 % de candidats de plus que l'an dernier. En outre, dès que les
résultats du baccalauréat seront effectivement connus, les rectorats prendront
contact avec tous les élèves boursiers susceptibles d'être candidats.
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