FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1605  de  Mme   Poletti Bérengère ( Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes ) QOSD
Ministère interrogé :  transports, équipement, tourisme et mer
Ministère attributaire :  transports, équipement, tourisme et mer
Question publiée au JO le :  09/05/2006  page :  4788
Réponse publiée au JO le :  10/05/2006  page :  3146
Rubrique :  sécurité routière
Tête d'analyse :  permis de conduire
Analyse :  centres d'examen. effectifs d'inspecteurs
Texte de la QUESTION : Mme Bérengère Poletti attire l'attention de M. le ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer sur la situation particulièrement difficile dans laquelle se trouvent les auto-écoles ardennaises. En effet, un élève qui échoue au code de la route ou à l'examen de conduite doit attendre plus de deux mois pour pouvoir se présenter de nouveau. La méthode d'attribution des places d'examen ne semble pas satisfaisante car, elle oblige à présenter aux épreuves les personnes qui ont le plus de chance d'être reçues à la première présentation. De plus, le passage aux 35 minutes d'examen pratique n'a engendré aucune création de postes d'inspecteurs, ce qui se solde par un manque de places d'examen. Les élèves ont besoin d'une formation suivie et la sécurité routière est l'affaire de tous. Aussi, elle lui serait reconnaissante de bien vouloir lui faire savoir les mesures qu'il va prendre et dans quels délais les Ardennes ne souffriront plus d'une pénurie d'inspecteurs.
Texte de la REPONSE :

EFFECTIFS D'INSPECTEURS DU PERMIS DE CONDUIRE DANS LES ARDENNES

Mme la présidente. La parole est à Mme Bérengère Poletti, pour exposer sa question, n° 1605, relative aux effectifs d'inspecteurs du permis de conduire dans les Ardennes.
Mme Bérengère Poletti. Madame la présidente, monsieur le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, mes chers collègues, j'attire votre attention sur la situation particulièrement difficile dans laquelle se trouvent les auto-écoles ardennaises. En effet, un élève qui échoue au code de la route ou à l'examen de conduite doit attendre plus de deux mois pour pouvoir se représenter.
La méthode d'attribution des places d'examen, dite méthode Mayet, ne semble plus satisfaisante dans la mesure où le nombre de places attribuées aux examens est fonction du nombre d'inscriptions dans les six mois précédents. Une auto-école dispose, par exemple, l'été d'un nombre de places aux examens en fonction des inscriptions faites en hiver. Ce décalage oblige à présenter aux épreuves les personnes qui ont le plus de chances d'être reçues à la première présentation.
De plus, M. le ministre des transports a mis en place une nouvelle méthode d'attribution des places d'examen dans plusieurs départements tests. Cependant, une incohérence subsiste, car plus les résultats sont bons, plus le nombre de places attribuées est important. Une auto-école dans la moyenne perdra des présentations aux épreuves.
Par ailleurs, l'allongement de l'examen pratique à trente-cinq minutes n'a engendré aucune création de postes d'inspecteurs, ce qui se solde par un manque d'examen. Cinq inspecteurs sont affectés dans mon département. Le cinquième a quitté la région la semaine dernière alors que son remplaçant, encore en formation, n'arrivera que fin octobre. Cette pénurie, malgré ces cinq inspecteurs, pèse lourdement sur mon département. Si l'on compare le nombre de personnes inscrites avec le nombre de places attribuées, le problème est malheureusement criant de vérité.
Les Ardennes sont victimes depuis plusieurs années d'une désaffection de la part des inspecteurs. Les nouveaux formés qui y sont affectés n'exercent dans ce département que deux ou trois ans, puis retournent dans leur région d'origine. Le permis de conduire est pourtant l'une des clés pour l'accès à l'emploi dans mon département, déjà sinistré en la matière. M. le ministre des transports a confirmé les bons chiffres de la sécurité routière depuis maintenant deux ans, malgré un mois d'avril difficile. Elle est l'affaire de tous et plus particulièrement des auto-écoles qui dispensent une formation de qualité.
Je vous serai donc reconnaissante de bien vouloir me faire savoir les mesures que vous allez prendre afin de permettre un suivi optimal de la formation continue à laquelle ont droit les apprentis conducteurs et, dans quels délais vous affecterez dans les Ardennes de nouveaux inspecteurs afin d'enrayer cette pénurie.
Mme la présidente. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame Poletti, c'est avec plaisir que je réponds, en l'absence de Dominique Perben, aujourd'hui retenu, à une question sur la sécurité routière qui nous concerne tous et sur laquelle j'ai beaucoup travaillé en tant que ministre des transports et que je continue de suivre en tant que ministre de l'éducation nationale.
Je vous précise que les chiffres se sont améliorés non depuis deux ans, mais depuis l'appel lancé par le Président de la République le 14 juillet 2002. Le nombre de victimes, décès ou blessés, a baissé dès cette date.
Depuis le début de l'année, la situation des Ardennes au regard des conditions d'examen du permis de conduire est plus favorable que partout ailleurs. Les délais de présentation moyens constatés dans ce département sont d'ailleurs meilleurs que dans d'autres parties du territoire : un mois entre deux présentations, contre huit à dix semaines dans certains départements urbains à forte population de candidats.
Compte tenu du nombre d'inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière affectés - huit au total -, l'effectif actuel permet d'assurer le déroulement de l'ensemble des épreuves du permis de conduire dans des conditions satisfaisantes. Ces inspecteurs sont sous la responsabilité d'un délégué à l'éducation routière qui peut également, en cas de nécessité, faire passer des examens. De ce fait, la nouvelle épreuve pratique, d'une durée totale de trente-cinq minutes, a pu être mise en place, dès le 6 juin 2005, dans le département des Ardennes, sans difficulté particulière, notamment grâce à la création de deux postes d'inspecteurs. La mise en oeuvre de la nouvelle épreuve pratique s'est traduite au niveau national par le recrutement depuis 2002 de plus de 450 inspecteurs supplémentaires, soit un accroissement de 50 % de l'effectif de ce corps de fonctionnaires : il s'agit d'un effort budgétaire sans précédent consenti au profit du service public des examens du permis de conduire. Une mutation intervenant en mai, la situation des Ardennes sera suivie avec attention afin de maintenir la qualité du service public dont bénéficient les candidats au permis de conduire dans ce département. Un nouvel inspecteur, actuellement en formation à l'Institut national de sécurité routière et de recherches - INSERR -, renforcera l'équipe à partir du 1er novembre 2006.
Par ailleurs, les conditions d'accueil des candidats ardennais font également l'objet d'une attention particulière. Deux projets de centres d'examen, l'un à Charleville-Mézières et l'autre à Rethel, sont actuellement inscrits au programme pluriannuel d'investissements immobiliers. Des crédits d'études seront en particulier affectés en 2006 au projet de Charleville-Mézières, pour un début des travaux prévu en 2007. Ces investissements s'inscrivent dans la priorité donnée par l'État à la rénovation ou à la création des centres d'examen du permis de conduire afin de garantir de meilleures conditions d'accueil aux candidats et de travail aux inspecteurs du permis de conduire. Les sommes consacrées à cet objectif ont connu une augmentation très significative ces dernières années : 4 millions d'euros en 2003, pour 8,5 millions inscrits en loi de finances pour 2006.
En conclusion, je souhaite vous confirmer tout l'intérêt que Dominique Perben porte au département des Ardennes, dans le domaine des examens du permis de conduire comme dans tous les autres. Il suivra, comme moi, avec attention sa situation afin que soit préservée la qualité du service public dont bénéficient les candidats et les fonctionnaires.
Mme la présidente. La parole est à Mme Bérengère Poletti.
Mme Bérengère Poletti. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le ministre. Malheureusement, elle présente un certain décalage par rapport à la situation décrite par certaines auto-écoles. J'entends bien que des moyens nouveaux seront octroyés. Visiblement, ils ne sont pas forcément ressentis par tous. En revanche, je me réjouis que le Gouvernement soit attentif aux conditions de passage des épreuves du permis de conduire dans mon département, car c'est un élément important pour la sécurité routière. Les auto-écoles consentent de nombreux efforts, notamment avec la mise en application des nouvelles modalités de cet examen. Elles méritent donc d'être accompagnées correctement pour que les délais de déroulement de ces épreuves soient réduits.

UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O