FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1644  de  M.   Masse Christophe ( Socialiste - Bouches-du-Rhône ) QOSD
Ministère interrogé :  aménagement du territoire
Ministère attributaire :  cohésion sociale et parité
Question publiée au JO le :  06/06/2006  page :  5726
Réponse publiée au JO le :  07/06/2006  page :  3964
Date de changement d'attribution :  06/06/2006
Rubrique :  aménagement du territoire
Tête d'analyse :  zones franches urbaines
Analyse :  extension. Marseille
Texte de la QUESTION : M. Christophe Masse interroge M. le ministre délégué à l'aménagement du territoire À l'occcasion de diverses procédures modificatives, des nouvelles zones franches ont été créées en France. Dans le département des Bouches-du-Rhône et plus particulièrement à Marseille, les secteurs des 14e, 15e et 16e arrondissements et une partie du 13e sont concernés par les dispositifs de zone franche qui sont indispensables à la redynamisation urbaine de quartiers fortement paupérisés et où les services publics ne sont pas ou peu présents. Les quartiers Nord de la ville méritent largement un tel investissement mais il existe aussi à Marseille, notamment dans la vallée de l'Huveaume dans le 11e arrondissement, une « poche » de territoire complètement désindustrialisé (le dernier départ en date étant celui de Nestlé) avec des conditions de vie précaire. Il souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement à ce sujet et savoir si, après de nombreuses interpellations à ce sujet, il peut envisager l'étude de cette requête visant à déterminer un territoire du 11e arrondissement de Marseille éligible au titre de zone franche.
Texte de la REPONSE :

DELIMITATION DES ZONES FRANCHES URBAINES
A MARSEILLE

M. le président. La parole est à M. Christophe Masse, pour exposer sa question, n° 1644, relative à la délimitation des zones franches urbaines à Marseille.
M. Christophe Masse. Madame la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité, à l'occasion de diverses procédures modificatives, des nouvelles zones franches ont été et seront créées en France.
Dans le département des Bouches-du-Rhône et plus particulièrement à Marseille, les secteurs des 14e, 15e et 16e arrondissements et une partie du 13e sont concernés par les dispositifs de zone franche urbaine, dont les avantages sont utiles à la redynamisation urbaine de quartiers fortement paupérisés, où les services publics ne sont pas ou peu présents
Si les quartiers nord de la ville de Marseille méritent largement un tel investissement, il existe aussi, également à Marseille, notamment dans la vallée de l'Huveaune, dans le 11e arrondissement, une poche de territoire complètement désindustrialisée. Après le départ récent de Nestlé, et les conséquences que nous connaissons tous, nous avons appris ce matin des licenciements chez Panzani, dans la même zone. J'ai alerté à plusieurs reprises les services de l'État à ce sujet. Il paraît évident qu'une zone pourrait être délimitée au coeur de cet arrondissement qui cumule les handicaps : désindustrialisation, friche, paupérisation et taux de chômage important.
Je crois savoir que cette solution avait été envisagée par le Gouvernement et j'aimerais connaître, dans un premier temps, les raisons de son renoncement, dont je souhaite qu'il ne soit que provisoire. Alors que le sentiment d'abandon est très profond chez les populations qui y vivent, le statut de zone franche urbaine apporterait l'espoir d'une seconde chance. En outre, un tel dispositif serait parfaitement adapté à ce territoire géographique.
Dans un second temps, madame la ministre, je souhaiterais connaître les intentions du Gouvernement à ce sujet et savoir s'il envisage, après mes nombreuses interpellations, d'étudier ma requête visant à déterminer un territoire situé dans le 11e arrondissement de Marseille et correspondant à la vallée de l'Huveaune, qui serait éligible au titre de zone franche. Les critères requis sont respectés, notamment la présence de nombreux terrains non habités, sans entreprise et possédés par la municipalité, ce qui permettrait de mettre à la disposition des entreprises une offre foncière importante.
Je répète qu'il ne s'agit pas d'abandonner les quartiers nord, qui représentent une importante zone franche à Marseille, mais de se consacrer à un territoire qui cumule les mêmes handicaps dans un autre quartier de la ville.
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité.
Mme Catherine Vautrin, ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité. Monsieur le député, à la suite des événements survenus au mois de novembre dernier, le Premier ministre a souhaité que nous puissions élargir le dispositif des zones franches. Il y en avait jusqu'à présent quatre-vingt-cinq dans notre pays et il souhaitait demander à la Commission européenne l'autorisation d'en créer une quinzaine et de procéder à l'extension de quelques zones franches existantes. Ces créations se font sur la base d'indices synthétiques qui permettent d'examiner la situation et les difficultés des quartiers concernés.
Je vous rappelle, monsieur le député, que Marseille est l'une des très rares villes de France à déjà disposer de deux zones franches urbaines : une ZFU de la première génération, " Nord littoral ", et une ZFU de la deuxième génération : " Saint-Barthélémy, Le Canet, Delorme- Paternelle ". C'est donc d'ores et déjà la ville dans laquelle est situé un des ensembles les plus vastes de zones franches urbaines de notre pays.
Les difficultés de Marseille ont été prises en compte. Parmi les extensions de ZFU existantes, retenues par le comité interministériel à la ville du 9 mars, figure la zone franche des 14e et 15e sud.
L'agrément de ces extensions par la Commission européenne dépend de critères stricts, que les autorités françaises se sont engagées à respecter : l'épuisement des disponibilités foncières dans le périmètre initial, la contiguïté des espaces avec les quartiers actuels, la limitation à vingt hectares de l'ajustement des périmètres et l'absence de population et d'activité économique dans les zones concernées.
Or le secteur de la vallée de l'Huveaune ne répond à aucun de ces critères. Bien qu'il comprenne des friches industrielles, ce territoire est propice au développement économique, en raison de la présence d'un axe autoroutier et de disponibilités foncières favorisant l'implantation de grandes entreprises. Par ailleurs, il s'agit d'une zone urbaine dense où l'on retrouve de l'habitat pavillonnaire et social. Enfin, une distance conséquente séparant le secteur concerné des deux zones franches urbaines existantes, on ne peut pas parler d'extension.
Pour autant, les spécificités du territoire de la vallée de l'Huveaune sont et resteront largement prises en compte par les financements apportés par la politique de la ville. Tout d'abord, plusieurs opérations dites " isolées ", telles que la réhabilitation des 97 logements du groupe Michelis ou la réhabilitation partielle de 214 logements de la cité Bel-Air, ont été retenues au titre du programme de rénovation urbaine. Ensuite, la première dotation de crédits de fonctionnement pour 2006 est en augmentation de 32,5 % par rapport à 2005 et s'élève à 675 000 euros, dont 234 000 euros au titre de l'État et du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations.
Le Gouvernement a donc la volonté d'accompagner ces territoires, notamment dans le cadre de la rénovation urbaine et de mesures d'ordre social, qui sont de nature à répondre aux difficultés spécifiques de ce quartier.
M. le président. La parole est à M. Christophe Masse.
M. Christophe Masse. Je vous remercie pour ces informations, madame la ministre, mais je souhaiterais pouvoir rencontrer vos services afin de rediscuter avec eux des critères qui ont été appliqués à ces secteurs, lesquels doivent pouvoir être rendus éligibles dans un proche avenir.
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité.
Mme Catherine Vautrin, ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité. Monsieur le député, mon cabinet est bien évidemment à votre disposition.

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