Texte de la QUESTION :
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Mme Catherine Génisson appelle l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur le sujet de l'échographie foetale et plus particulièrement sur la cotation de ces actes médicaux telle que fixée dans la nomenclature générale des actes professionnels. La cotation de ces actes est sous-estimée, Le rattrapage nécessaire pour atteindre les valeurs cibles de la classification commune des actes médicaux est trop lourd pour le budget alloué à la revalorisation des actes techniques. La revalorisation nécessaire est de 118 %. En termes de performance, les résultats publics de la performance du dépistage des malformations placent la France parmi les nations les plus efficaces dans ce domaine. À ce jour, les deux tiers de ces actes médicaux sont réalisés par les médecins libéraux et parmi eux les praticiens du secteur I en réalisent 75 %. Depuis trois ans, de très nombreux médecins, dont plus de la moitié des radiologues, qui réalisaient ces examens ont arrêté cette pratique. Dès lors, ceux qui continuent se retrouvent confrontés de facto à une charge supplémentaire et de ce fait avec un exercice souvent exclusif, non compensé par d'autres actes. Alors, les pratiques de dépassement se sont multipliées pour atteindre bien souvent plus de 100 euros par grossesse. Les directions locales des caisses ont permis aux médecins de continuer à faire bénéficier les femmes enceintes de ces examens. La mise en place de la récente convention n'aurait pas dû se faire en excluant les échographistes. Avec la classification commune des actes médicaux, les praticiens du secteur I ne pourront pas poursuivre leur pratique en échographie obstétricale dans la légalité. De plus, le Comité national technique sur l'échographie anténatale présidé par le professeur Roger Henrion va rendre son rapport ces jours-ci. Celui-ci imposera notamment de nouvelles contraintes de formation continue, de frais d'équipement, de formation et d'information des patients. Si cette démarche qualité est indispensable, elle ne saurait s'envisager en conservant les tarifs de 1993. En conséquence, elle lui demande de bien vouloir lui préciser les intentions du Gouvernement sur ce sujet.
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Texte de la REPONSE :
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COTATION DES ACTES D'ECHOGRAPHIE Mme
la présidente. La parole est à Mme Catherine Génisson, pour exposer sa
question, n° 1666. Mme Catherine Génisson. Monsieur le
ministre de la santé et des solidarités, je souhaite vous interroger sur le
sujet de l'échographie foetale et plus particulièrement sur la cotation de ces
actes médicaux telle qu'elle est fixée dans la nomenclature générale des actes
professionnels. La cotation de ces actes est sous-estimée. Le rattrapage
nécessaire pour atteindre les valeurs cibles de la classification commune des
actes médicaux est lourd pour le budget alloué à la revalorisation des actes
techniques, et la situation ne peut rester en l'état. La revalorisation
nécessaire est de 118 %. En termes de performance dans le dépistage des
malformations, la France se classe parmi les pays les plus efficaces dans ce
domaine. Si les actes médicaux remarquables - comme celui que nous avons pu voir
récemment à la télévision - de séparation de soeurs siamoises pratiqués aux
États-Unis n'existent plus en France, c'est que nous avons des diagnostics
anténataux de très haut niveau. À ce jour, les deux tiers des actes
d'échographie sont réalisés par les médecins libéraux et, parmi eux, les
praticiens du secteur I en réalisent 75 %. Depuis trois ans, de très nombreux
médecins, dont plus de la moitié des radiologues, qui réalisaient ces examens
ont arrêté cette pratique. Dès lors, ceux qui continuent se retrouvent
confrontés de facto à une charge supplémentaire et de ce fait avec un
exercice souvent exclusif, non compensé par d'autres actes. Aussi les pratiques
de dépassement se sont-elles multipliées pour atteindre bien souvent plus de 100
euros par grossesse. Les directions locales des caisses ont permis aux médecins
de continuer à faire bénéficier les femmes enceintes de ces examens. La mise
en place de la récente convention n'aurait pas dû se faire en excluant les
échographistes. Avec la classification commune des actes médicaux, les
praticiens du secteur I ne pourront pas poursuivre leur pratique en échographie
obstétricale dans la légalité. De plus, le comité national technique sur
l'échographie anténatale, présidé par le professeur Roger Henrion, qui vient de
rendre son rapport, imposera notamment de nouvelles contraintes de formation
continue, de frais d'équipement, de formation et d'information des patients, Si
cette démarche qualité est indispensable - et nous la cautionnons - elle ne
saurait s'envisager en conservant les tarifs de 1993. En conséquence, je vous
demande, monsieur le ministre, de bien vouloir nous préciser vos intentions sur
ce sujet. Mme la présidente. La parole est à M. le ministre
de la santé et des solidarités. M. Xavier Bertrand,
ministre de la santé et des solidarités. Madame la députée, comme vous le
soulignez, la France se situe parmi les nations les plus efficaces en matière de
dépistage prénatal des malformations, et j'entends bien qu'elle le reste. Pour
cela, il faut examiner cette question que vous posez très clairement. Dans le
cadre du plan périnatalité défini en 2004, le Gouvernement a souhaité améliorer
encore la sécurité et la qualité des soins de l'échographie foetale, en
cohérence avec les conclusions du rapport du comité national technique de
l'échographie de dépistage prénatal, auquel vous avez fait allusion. Ce
comité doit formuler des recommandations sur la formation initiale et continue
des professionnels de santé - j'y attache beaucoup d'importance et je sais que
c'est aussi votre cas - mais aussi sur les matériels utilisés et sur le contrôle
de qualité des procédures et des actes. Les professionnels de santé doivent
pouvoir continuer, dans l'intérêt même des patientes, à exercer en secteur I
dans des conditions financières satisfaisantes. Si nous ne prenons pas nos
responsabilités, on sait ce qui va se passer : des dépassements, parfois même un
recul de l'accès aux soins. Vous n'y tenez pas, je n'y tiens pas non plus. Je
sais que cela occasionne un coût, mais il faut de toute façon le faire. À cet
égard, l'adoption l'an dernier d'une nouvelle nomenclature, la classification
commune des actes médicaux - ou CCAM - qui vise à rémunérer plus justement les
actes médicaux, s'est d'ores et déjà traduite par une revalorisation de 36 % du
tarif de ces actes. Ce n'est pas assez. Voilà pourquoi il est prévu que cette
revalorisation soit complétée ultérieurement, dans le cadre des négociations
entre l'Union nationale des caisses d'assurance maladie et les syndicats
médicaux sur la CCAM, pour aboutir à terme à une revalorisation de 78 % des
tarifs. À ce niveau et dans ces conditions, je pense que nous serons réellement
en mesure de garantir l'accès aux soins et de faire en sorte qu'aucun
professionnel de santé ne se détourne de cette voie. C'est un point important.
Je sais que vous êtes tous attachés à ces dépistages ; il faut tout simplement
se donner les moyens d'avoir une politique cohérente. La date des futures
négociations n'est pas encore fixée, mais je souhaite qu'elles aient lieu
rapidement, qu'elles ne soient pas renvoyées aux calendes grecques. Je veillerai
à ce qu'elles incluent bien une deuxième étape de revalorisation des actes
d'échographie, et ce rapidement. C'est pour moi un point important. Ce n'est pas
cela qui mettra en péril les finances de l'assurance maladie. Mais si cette
deuxième étape n'était pas rendez-vous, nous risquerions de perdre de la qualité
en matière de dépistage et nous n'y tenons pas, bien au
contraire. Mme la présidente. La parole est à Mme Catherine
Génisson. Mme Catherine Génisson. Je vous remercie, monsieur
le ministre, de votre réponse. Je sais bien que la décision ne dépend pas
directement de vous mais relève de la négociation conventionnelle entre
l'assurance maladie et les syndicats de médecins concernés. Il reste que le
problème urgent. Cette deuxième étape de revalorisation est obligatoire si l'on
veut continuer d'avoir cette qualité d'offre de soins et cette égalité d'accès
aux soins. Sachez que vous pouvez compter sur notre détermination pour vous
soutenir dans vos démarches si l'assurance maladie n'était pas suffisamment
rapide pour traiter de ce sujet, ô combien important, fierté de notre médecine
française dans la mesure où nous assurons aux femmes qui attendent un heureux
événement les meilleures conditions possibles de surveillance.
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