Texte de la QUESTION :
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Mme Christine Boutin interroge M. le ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer sur les grands projets d'infrastructures routières dans le Sud Yvelines. Ces projets routiers sont présentés comme étant des solutions à des problèmes locaux (saturation de la RN 10, vie impossible pour les riverains de cette même nationale 10 à Trappes et de la D 191 à Nezel et autres villages, sécurisation pour les traversées de la RN 191), mais comment ne pas voir qu'à petits pas se réalise un axe de contournement de Paris par l'Ouest ? Elle lui demande si le Gouvernement peut préciser si cet indispensable prolongement de l'A 12 s'inscrit dans le projet (qui ne dit pas son nom) de contournement de l'Ouest parisien par une quatrième rocade.
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Texte de la REPONSE :
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PROJETS D'INFRASTRUCTURES ROUTIERES DANS LE SUD DES YVELINES
M. le président. La parole est à Mme
Christine Boutin, pour exposer sa question, n° 1701, relative aux projets
d'infrastructures routières dans le sud des Yvelines. Mme Christine
Boutin. Monsieur le garde des sceaux, j'ai été très intéressée par
votre réponse à la question précédente. Votre proposition équilibrée mérite
attention et soutien. J'aimerais vous rencontrer pour en parler, compte tenu de
mon engagement sur le dossier des prisons et consciente du fait que la faiblesse
humaine rendra toujours difficile l'administration de la justice. Pour en
revenir à mes chères Yvelines, il existe depuis fort longtemps - au moins trente
ou quarante ans - dans les cartons du ministère de l'équipement un projet de
quatrième rocade de contournement de la capitale. Ce projet a semble-t-il été
abandonné. C'est en tout cas ce que l'on nous dit depuis une dizaine d'années,
et nous en avons pris acte. Mais voilà qu'aujourd'hui, le Gouvernement nous
propose une série d'aménagements routiers dans le sud des Yvelines : le passage
à deux fois deux voies de la RN 191 à Allainville-aux-Bois, présenté comme un
aménagement de sécurité mais qui, en fait, présente toutes les caractéristiques
d'une autoroute ; l'aménagement entre Ablis et Rambouillet de la RN 12 ; le très
attendu prolongement de l'A 12 vers la RN 12, que certains voudraient voir
passer dans le vallon du Pommeret, alors que d'autres, comme moi, s'y refusent
absolument ; enfin, les travaux prévus sur la départementale 191 dans la vallée
de la Mauldre. À mon grand regret, tout cela me paraît présenter une forte
ressemblance avec l'ancien projet de quatrième rocade. Si tel est
effectivement le cas, il faut le dire, car les citoyens ont besoin de connaître
la vérité. C'est tout l'aménagement du territoire des Yvelines qui est en cause.
L'image positive qui vient spontanément à l'esprit à l'évocation du nom de notre
département est liée en très grande partie à la qualité de son environnement, en
particulier dans la zone rurale du sud-Yvelines que j'ai l'honneur de
représenter à l'Assemblée depuis de nombreuses années. C'est pourquoi je veux
savoir, monsieur le ministre, si tous ces projets d'infrastructures routières
censés résoudre des problèmes de sécurité ou des nuisances sonores ne masquent
pas en réalité un retour du projet de quatrième rocade. M. le
président. La parole est à M. le garde des sceaux, qui adore les
Yvelines. (Sourires.) M. Pascal Clément, garde des
sceaux, ministre de la justice. Je vois que vous me connaissez bien,
monsieur le président. Le département des Yvelines est tellement beau que je
pourrais envisager d'y faire une partie de ma carrière, si j'étais certain d'y
être accueilli avec enthousiasme par Mme Boutin. (Sourires.) Le projet
de prolongement de l'autoroute A 12 au sud de Saint-Quentin-en-Yvelines vient
d'être soumis à un débat public qui s'est achevé le 17 juin dernier. La
publication du bilan et du compte rendu du débat par la commission nationale du
débat public est prévue pour la mi-août. Dominique Perben disposera ensuite d'un
délai de trois mois pour prendre une décision sur les suites à donner à ce
projet. Sans préjuger des conclusions de ce débat, force est de constater que
les riverains de l'actuelle RN 10 au sud de Saint-Quentin-en-Yvelines sont
soumis à de très fortes nuisances. Plus de 50 000 véhicules empruntent
quotidiennement cet axe qui supporte des flux locaux, d'échanges et de transit.
La RN 10 constitue en fait le seul axe structurant d'un territoire où vivent 130
000 personnes. Il est donc nécessaire de trouver une solution. Permettez-moi
cependant de tenter de vous rassurer : le projet de prolongement soumis au débat
n'a pas vocation à participer à la création d'une quatrième rocade dans l'ouest
de l'Île-de-France. Son principal objectif - qu'il conviendra de conforter à
la lumière des enseignements issus du débat public - est de permettre les
échanges dans de bonnes conditions pour l'usager, pour les riverains et pour
l'environnement entre le département des Yvelines et le reste de
l'Île-de-France. Sa réalisation concourrait ainsi au développement du sud des
Yvelines. L'État n'a donc pas de projet de liaison dans la vallée de la
Mauldre, que ce soit entre l'autoroute A 13 et la RN 12 ou entre la RN 12 et la
RN 10. Plus généralement, la révision du SDRIF, qui est en cours, permettra
de préciser l'intégration des Yvelines dans le réseau des voies rapides de
l'Île-de-France. Il appartiendra à cette occasion aux collectivités
compétentes, conformément au principe de libre administration, de déterminer les
aménagements futurs de leur propre réseau routier, notamment concernant le RD
191 pour le département des Yvelines. Telles sont, madame la députée, les
informations que M. Perben m'a demandé de vous transmettre. M. le
président. La parole est à Mme Christine Boutin. Mme
Christine Boutin. J'ai bien entendu les explications de M. le ministre
et je prends acte du fait qu'il ne s'agit pas d'une quatrième rocade, mais
j'avoue n'être pas complètement rassurée. Croyez bien que la population et
les élus resteront très vigilants sur cette question qui revêt pour eux une
grande importance.
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