NUISANCES SONORES
DUES AU TRAFIC AÉRIEN À ANTIBES
M. le président. La
parole est à M. Jean Leonetti, pour exposer sa question, n° 173,
relative aux nuisances sonores dues au trafic aérien à Antibes.
M. Jean Leonetti.
Monsieur le secrétaire d'Etat aux transports et à la mer, depuis
longtemps, les avions longeant la ville de Cannes pour atterrir sur l'aéroport
de Nice-Côte d'Azur survolent l'ensemble de la ville d'Antibes en suivant la
procédure ILS. Par temps clair, ils peuvent suivre la procédure Riviera, qui
leur fait contourner le cap d'Antibes.
Cependant, ces deux procédures
présentent des inconvénients : la première n'utilise pas jusqu'à aujourd'hui de
mode d'approche à moindre bruit et la seconde devrait s'écarter de quelques
degrés supplémentaires pour éviter que les habitants du cap d'Antibes ne voient
les nuisances sonores reportées du centre-ville vers chez eux de manière
abusive.
Ma question a donc
trait au retard pris sur le calendrier de la charte de l'environnement signée
avec l'aéroport en ce qui concerne l'amélioration de la procédure ILS de moindre
bruit, à l'éloignement du cap d'Antibes des vols suivant la procédure Riviera,
et enfin - c'est une lueur d'espoir - à la procédure de guidage des avions par
satellite, qui permettrait un contournement de la ville d'Antibes par tous les
temps.
M. le président. La
parole est à M. le secrétaire d'Etat aux transports et à la mer.
M. Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports et à la mer.
Monsieur Leonetti, votre question est évidemment très importante
: quiconque a assisté en cabine de pilotage à un atterrissage à l'aéroport
de Nice est bien conscient des difficultés particulières de l'approche, qui font
que les pilotes doivent être formés spécialement, comme ils l'étaient autrefois
pour l'utilisation de l'ancien aéroport de Hong Kong.
Les modalités d'utilisation de
l'aéroport de Nice-Côte d'Azur font l'objet d'améliorations régulières. Dans ce
cadre, les procédures de l'approche face au nord-ouest, l'une des plus
fréquentes, vont être modifiées le 20 mars prochain. La pente d'approche
actuelle de 3,5 degrés sera ramenée à la pente standardisée de 3 degrés
pour la procédure ILS et pour la procédure Riviera. Les compagnies aériennes
pourront ainsi adopter des modes standardisés d'approche à moindre bruit et
mettre en oeuvre des procédures plus efficaces de gestion des traînées et de
poussée des moteurs, procédures spécifiques en cours de définition.
Ces modifications ont reçu l'avis
favorable de la commission consultative de l'environnement de l'aéroport le
6 novembre 2002 et de l'ACNUSA - Autorité de contrôle des nuisances
sonores aéroportuaires - le 6 février dernier.
D'autres modifications des
trajectoires sont également envisagées, notamment l'écartement en mer de la
procédure Riviera. Elles doivent prendre en compte les fortes contraintes de
gestion du trafic aérien qui existent aux abords de ce grand aéroport, le
deuxième en France par son trafic. L'environnement montagneux limite en effet
fortement l'espace disponible pour traiter le trafic en toute sécurité, et
notamment pour séparer les flux d'arrivées des flux de départs, ce qui pose des
problèmes pour l'utilisation simultanée des deux pistes de l'aéroport.
Des études sont en cours pour
évaluer les nouvelles possibilités qui seront offertes par la navigation par
satellite lorsque sera mis en service le complément au système GPS
développé dans le cadre du programme européen EGNOS.
Enfin, la charte pour
l'environnement de l'aéroport de Nice - Côte d'Azur, signée le
17 mars 2000, avait identifié le besoin d'établir un code de bonne
conduite environnementale pour la circulation aérienne autour de l'aéroport. Ce
code sera signé le 17 mars prochain par le préfet des Alpes-Maritimes, le
gestionnaire de l'aéroport, c'est-à-dire la chambre de commerce de Nice, les
transporteurs aériens et les organisations professionnelles de pilotes et de
contrôleurs.
J'ajoute, monsieur
Leonetti, que nous ne pourrons pas nous dispenser à l'avenir d'une réflexion sur
l'aéroport de Nice, sa situation et ses procédures d'approche, mais aussi sur la
possibilité de desservir votre région par une ligne TGV venant de
Marseille, ce qui suppose au préalable que soit défini le tracé. Car la Côte
d'Azur a besoin à la fois du transport aérien et d'un transport ferroviaire de
qualité.