FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1846  de  M.   Masse Christophe ( Socialiste - Bouches-du-Rhône ) QOSD
Ministère interrogé :  sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille
Ministère attributaire :  sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille
Question publiée au JO le :  30/01/2007  page :  921
Réponse publiée au JO le :  31/01/2007  page :  728
Rubrique :  établissements de santé
Tête d'analyse :  centre gérontologique départemental
Analyse :  effectifs de personnel. Marseille
Texte de la QUESTION : M. Christophe Masse souhaite attirer l'attention de M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille sur la situation du centre gérontologique départemental (CGD) de Marseille, établissement public de santé de 550 lits représentant l'ensemble du panel gériatrique (courts, moyens, longs séjours, HAD, SSTAD, CLIC). Dans cet établissement en pleine extension, la situation est actuellement extrêmement tendue en raison d'un déficit chronique de moyens en personnels. La nouvelle unité Alzheimer, constituée à partir de moyens redéployés, ne peut satisfaire toutes les demandes de prise en charge alors qu'elle dispose d'une structure adaptée avec un service de consultation mémoire, un accueil de jour de quinze places et trois unités d'hébergement. Le conseil d'administration ne parvient pas à obtenir des autorités de tutelle un ajustement des moyens en fonction de l'évolution de l'activité de l'établissement. Aussi il souhaiterait obtenir le soutien du Gouvernement sur ce dossier.
Texte de la REPONSE :

EFFECTIFS DE PERSONNEL
DU CENTRE GERONTOLOGIQUE DEPARTEMENTAL
DE MARSEILLE

M. le président. La parole est à M. Christophe Masse, pour exposer sa question, n° 1846.
M. Christophe Masse. Monsieur le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille, je souhaite appeler votre attention sur la situation du Centre gérontologique départemental de Marseille-Montolivet, qui vient d'achever la rénovation complète de son secteur médico-social - 240 lits - et a récemment inauguré l'ouverture d'une unité gériatrique de 120 lits. Des efforts importants ont donc été fournis.
Malheureusement, faute de moyens en personnel soignant, une seule unité Alzheimer sur les deux prévues a pu être mise en service à ce jour, cela en dépit des demandes réitérées au travers des différents budgets présentés aux tutelles.
Si on se réfère aux plans Alzheimer successifs et au plan " Solidarité grand âge ", que vous avez présenté en juin 2006, si on considère également que la maladie d'Alzheimer est, à vous écouter du moins, une véritable priorité nationale compte tenu de son développement et des besoins de prise en charge, on peut difficilement admettre une telle situation, qui se révèle en parfaite contradiction avec les mesures et les orientations affichées.
Vous n'êtes pas sans le savoir, monsieur le ministre, le renforcement des moyens en personnel soignant, qui entraîne un renforcement de la dotation soins, est, d'une manière générale, une urgence dans les EHPAD, particulièrement dans ceux qui prennent en charge les malades d'Alzheimer. Comme vous le préconisez dans le plan " Solidarité grand âge ", il est nécessaire pour accompagner ces personnes âgées d'avoir un ratio d'un agent par lit. Nous en sommes très loin aujourd'hui puisque le ratio est, en moyenne, de 0,5 agent par lit. Vous évoquez également la nécessaire lutte contre la maltraitance. Or l'insuffisance aiguë et chronique en effectifs de personnel soignant est une forme réelle de maltraitance, vis-à-vis tant des personnes âgées que des personnels soignants, contraints d'assumer des tâches qui se révèlent bien souvent au-delà de leurs capacités.
C'est pourquoi, monsieur le ministre, j'insiste avec force pour que, d'une part, les moyens financiers sollicités par le Centre gérontologique départemental de Marseille-Montolivet - l'équivalent de 15 postes de soignants - soient rapidement trouvés pour l'ouverture complète des lits Alzheimer et que, d'autre part, l'ensemble des mesures contenues dans le plan " Solidarité grand âge " soient rapidement mises en place compte tenu de l'urgence des besoins.
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille.
M. Philippe Bas, ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. Monsieur le député, si le Gouvernement actuel s'est donné le mal d'élaborer, de présenter et d'arrêter le plan " Solidarité grand âge " en juin dernier, c'est qu'il a à coeur de satisfaire des besoins qui restaient sans réponse. Du reste, le plan " Solidarité grand âge " fait suite au plan " Vieillissement solidarité " de 2003 : ce sont là les deux premiers plans de grande ampleur que notre pays a adoptés et mis en oeuvre en vue de faire face aux besoins des personnes âgées dépendantes.
Vous le savez, durant l'actuelle législature, c'est-à-dire depuis 2002, dans les maisons de retraite, ce sont 180 000 places qui auront été ou médicalisées ou créées comme telles, contre 45 000 places durant la législature précédente, c'est-à-dire quatre fois plus. Je ne jette la pierre à personne, mais je tiens à souligner que cet effort national, qui repose sur la solidarité - plus précisément, d'une part sur la journée de solidarité, d'autre part sur le redéploiement de moyens égaux au montant de la journée de solidarité en provenance de l'assurance maladie, grâce à la réforme de celle-ci -, permet de répondre aux besoins des personnes âgées dépendantes.
La traduction de cet effort est perceptible dans tous les départements de France, au travers non seulement de la création de places médicalisées ou de la médicalisation de places qui ne l'étaient pas, mais encore de la renégociation des conventions signées au début des années 2000, afin de prévoir un plus grand nombre de personnels au chevet de nos personnes âgées, aujourd'hui plus dépendantes qu'elles ne l'étaient il y a cinq, dix ou quinze ans.
En ce qui concerne le centre gérontologique départemental de Marseille, l'opération est très importante : commencée en 1996, elle s'est régulièrement poursuivie. L'assurance maladie doit encore financer des lits. Je suis heureux de vous annoncer que, dans le cadre du renouvellement de la convention tripartite en cours, l'ouverture de ces lits est un objectif prioritaire. Leur financement sera proposé au titre du programme interdépartemental d'accompagnement des handicaps et de la perte d'autonomie pour un financement sur l'enveloppe médico-sociale.

SOC 12 REP_PUB Provence-Alpes-Côte-d'Azur O