Texte de la QUESTION :
|
M. Jacques Domergue souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les épreuves de sélection des futurs médecins dans l'examen classant national. En effet, cette nouvelle épreuve de sélection soulève des interrogations et génère des inquiétudes. Le CNCI n'a communiqué aucune information relative à la mise en place pratique de cette épreuve. L'enseignement de cette épreuve, qui doit compter pour 20 % de la note totale de l'ENC, n'est absolument pas harmonisé en France, ce qui constitue une rupture de l'égalité des chances. Les étudiants en médecine sont opposés à la mise en place de cette épreuve comme épreuve « classante » pour les ENC, mais conscients de son importance dans la culture générale de tout médecin, demandent à ce qu'elle devienne une épreuve « validante », indispensable au passage en troisième cycle de médecine. En conséquence, il lui demande de fournir des réponses précises aux préoccupations des étudiants en médecine de France, et de répondre à leurs inquiétudes.
|
Texte de la REPONSE :
|
SELECTION DES ETUDIANTS EN MEDECINE PAR L'EXAMEN CLASSANT
NATIONAL M. le président. La parole est à
M. Jacques Domergue, pour exposer sa question, n° 1883, relative à la sélection
des étudiants en médecine par l'examen classant national. M. Jacques
Domergue. Monsieur le ministre délégué à l'enseignement supérieur et à
la recherche, je souhaite attirer votre attention sur les épreuves de sélection
des futurs médecins dans le cadre de l'examen classant national. La nouvelle
épreuve de sélection soulève, parmi les étudiants notamment, des interrogations
et génère des inquiétudes. Des réactions de ce genre avaient déjà été
rencontrées lorsqu'avaient été introduites les épreuves dites de culture
générale dans une sélection médicale qui est très mécanique, ces épreuves de
culture générale étant toujours plus difficiles à apprécier. Le Centre
national des concours d'internat n'a communiqué à ce jour aucune information
relative à la mise en place pratique de cette épreuve. L'enseignement de cette
épreuve, qui doit compter pour 20 % de la note totale de l'examen national
classant, soit une note très importante, n'est aujourd'hui ni clarifié ni
harmonisé en France, ce qui constitue, aux dires des étudiants, une rupture
d'égalité. J'ai cru comprendre que la Conférence des doyens, qui avait été
saisie du dossier, n'avait pas pris une position très nette sur le sujet.
Aujourd'hui encore, les interrogations sont nombreuses. Les étudiants en
médecine sont, quant à eux, opposés à la mise en place de cette épreuve, tout au
moins comme une épreuve " classante " pour les ENC. Conscients malgré tout qu'il
s'agit d'une épreuve importante, puisqu'il s'agit de juger de la qualité d'un
article en manifestant un esprit critique sur des données scientifiques, ils
proposent que cette épreuve fasse partie des épreuves validantes du cursus
médical pour le passage en troisième cycle de médecine. Pouvez-vous, monsieur
le ministre, dissiper le flou qui persiste sur cette question en répondant aux
inquiétudes des étudiants et surtout les rassurer ? M. le
président. La parole est à M. le ministre délégué à l'enseignement
supérieur et à la recherche. M. François Goulard,
ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche. Monsieur
le député, vous connaissez bien l'enseignement de la médecine, et pour cause.
Vous savez donc que l'épreuve de lecture critique d'articles scientifiques est,
sur le fond, justifiée. Il est normal et même indispensable que les étudiants en
médecine soient préparés à la lecture critique d'articles scientifiques,
notamment en prévision de la formation continue, si importante pour les
médecins. Le décret instituant cette épreuve a été pris au début de l'année
2004. Nous en avons retardé la mise en oeuvre, parce que nous sentions bien
qu'elle soulèverait des difficultés et que son acceptation n'allait pas de soi,
mais nous ne pouvons pas la retarder éternellement. Naturellement, il faut que
toutes les garanties soient prises pour s'assurer de la qualité des sujets, de
leur caractère approprié. C'est à ce travail que s'attache actuellement le
Conseil scientifique du Centre national des concours de l'internat. Il rédige
des sujets qui répondent à l'exigence de la réglementation et qui permettent de
classer de manière satisfaisante les étudiants en médecine puisque c'est l'objet
de cette épreuve. En ce qui concerne le poids de l'épreuve dans le classement
final, vous avez avancé le chiffre de 20 %, mais, pour l'instant, la décision
n'est toujours pas arrêtée. Nous pouvons en débattre, en tout cas pour la
première année de mise en oeuvre, et puis nous déciderons, en liaison avec le
ministère de la santé, comme c'est l'usage sur ces sujets, la pondération la
plus adaptée dans l'ensemble des épreuves classantes nationales. Je remarque
simplement que, s'il est naturel que des étudiants soumis à des épreuves soient
assez inquiets, il ne revient pas aux étudiants de décider de la nature des
épreuves qui permettront de les classer. Je n'ai pas personnellement un goût
particulier pour les jurys populaires. M. Jean-Pierre Blazy.
Ah bon ? M. le ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la
recherche. Et je ne crois pas que les étudiants aient vocation à
définir la nature des épreuves auxquelles ils sont soumis. Nous avons pris notre
temps. Je crois que nous pouvons faire confiance à notre système d'enseignement
de la médecine, qui a montré sa solidité, pour faire en sorte que les épreuves
soient très objectives. En tout cas, la nécessité d'assurer cet enseignement et
de le valider me paraît tout à fait avérée. M. le président.
La parole est à M. Jacques Domergue. M. Jacques Domergue.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous donner une date de mise en service de
cette épreuve ? Est-ce pour 2008 ? M. le ministre délégué à
l'enseignement supérieur et à la recherche. 2007-2008. M.
Jacques Domergue. Par ailleurs, je vous rappelle, monsieur le ministre,
que les étudiants ont un poids important dans les conseils d'université, et que
c'est à ce titre qu'ils s'expriment souvent sur la qualité des épreuves.
|