FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 1962  de  Mme   Guinchard Paulette ( Socialiste - Doubs ) QG
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  16/03/2005  page : 
Réponse publiée au JO le :  16/03/2005  page :  2010
Rubrique :  enseignement
Tête d'analyse :  politique de l'éducation
Analyse :  réforme. perspectives
DEBAT :

REFORME DE L'ECOLE

M. le président. La parole est à Mme Paulette Guinchard-Kunstler, pour le groupe socialiste.
Mme Paulette Guinchard-Kunstler. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, aujourd'hui encore, les lycéens manifestent contre votre projet de loi. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Hier, les enseignants et les parents ont aussi exprimé leur rejet de votre réforme et redoutent l'effet des restrictions budgétaires. La prochaine rentrée scolaire sera encore plus difficile, plus dramatique dans la plupart des établissements. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Ainsi, en Franche-Comté, on compte 1 500 élèves supplémentaires dans le primaire, mais dans le même temps, 70 postes d'enseignant auront été supprimés. Or vous restez sourd à ce qu'expriment les manifestants. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Vous vous obstinez à défendre un projet de loi injuste et dangereux ! (Nouvelles exclamations sur les mêmes bancs.)
Vous prenez, monsieur le ministre, la lourde responsabilité d'une fracture avec le monde de l'éducation, et surtout avec la jeunesse. C'est pour éviter cette rupture que nous vous demandons solennellement de reprendre les négociations pour rétablir les TPE, unanimement réclamés par les lycéens et les enseignants. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
Nous vous demandons de revenir sur les suppressions de postes d'enseignant grâce à un collectif budgétaire : les rentrées fiscales supplémentaires annoncées dimanche par M. le Premier ministre le permettent ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Georges Tron. N'importe quoi !
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
M. François Fillon, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la députée, le Gouvernement n'est pas sourd aux revendications des lycéens. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Je vous rappelle qu'à leur demande, et devant l'inquiétude qu'ils manifestaient, j'ai retiré du projet de loi que vous avez voté la réforme du baccalauréat, même si je pense qu'il s'agit d'une réforme nécessaire, utile, sur laquelle il faudra à l'avenir que nous revenions. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
De même, j'ai proposé que les travaux personnels encadrés en première puissent faire l'objet d'une notation comptant pour le baccalauréat.
De la même façon, nous avons sécurisé l'enseignement des sports, celui de l'éducation artistique, ou encore des sciences économiques et sociales.
Madame la ministre, écouter les jeunes ne nous exonère pas de leur dire la vérité ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Et la vérité aujourd'hui, c'est que notre système éducatif est en recul par rapport à toutes les comparaisons internationales ! La vérité, c'est qu'aujourd'hui, notre système éducatif fabrique de plus en plus d'exclus ! La vérité, c'est que notre système éducatif est plus injuste que jamais !
Je suis sûr que vous serez attentif à cela, madame Guinchard-Kunstler : un enfant d'ouvrier a dix fois moins de chances d'obtenir un baccalauréat général ou technologique qu'un enfant d'enseignant ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
C'est une situation qui n'est pas nouvelle : elle est le résultat de notre immobilisme depuis des années et des années en matière d'éducation. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française.)
Alors, oui, rien ne me fera renoncer à définir des priorités éducatives. Rien ne me fera renoncer à engager l'État à transmettre à tous les enfants de la République ce socle de connaissances et de compétences commun, qui est indispensable à leur réussite. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Enfin, rien ne me fera renoncer à optimiser l'organisation de l'éducation nationale, parce que, depuis vingt ans, la fuite en avant sur les moyens n'a résolu aucune des questions structurelles auxquelles nous sommes confrontés.
Un député du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Il a raison !
M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame Guinchard-Kunstler, dans quelques minutes, je vais quitter l'Assemblée nationale pour aller débattre de ce projet de loi au Sénat. Et je vous donne rendez-vous le 24 mars pour le vote définitif de la réforme de l'école. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française.)

SOC 12 REP_PUB Franche-Comté O