FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 2147  de  M.   Diébold Jean ( Union pour un Mouvement Populaire - Haute-Garonne ) QG
Ministère interrogé :  transports, équipement, tourisme et mer
Ministère attributaire :  transports, équipement, tourisme et mer
Question publiée au JO le :  23/06/2005  page : 
Réponse publiée au JO le :  23/06/2005  page :  3865
Rubrique :  industrie
Tête d'analyse :  construction aéronautique
Analyse :  financement. avances remboursables. maintien
DEBAT :

CONTENTIEUX ENTRE BOEING ET AIRBUS

M. le président. La parole est à M. Jean Diébold, pour le groupe UMP.
M. Jean Diébold. Monsieur le ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer, le récent salon du Bourget a clairement démontré, s'il en était encore besoin, l'âpreté du combat technologique et commercial entre Airbus et Boeing. Le succès actuel de l'A380 et les perspectives encourageantes de l'A350 n'y sont pas étrangers.
Ce succès est dû, bien sûr, à la mobilisation et la compétence de l'ensemble des équipes d'Airbus. Mais il est aussi lié aux aides continues, depuis l'origine du programme Airbus, des États européens à travers le système des avances remboursables. Notons que ces sommes, qui ont toujours été remboursées, ne constituent pas des subventions.
Or c'est précisément ce système transparent, qui respecte les règles de l'OMC, que Boeing et l'administration américaine veulent aujourd'hui faire modifier.
Pour Airbus, ce serait injuste à court terme. Alors que le Boeing 787 a bénéficié d'aides énormes - on dit même que c'est le programme d'aviation civile le plus subventionné -, le futur A350 pourrait être privé du soutien financier des États européens.
Ce serait également dangereux à long terme. En effet, c'est au titre de ses activités de défense, qui représentent 60 % de son chiffre d'affaires, que Boeing reçoit pour la recherche des aides importantes qui constituent, elles, de véritables subventions. L'Europe, dont les budgets de recherche sont très largement inférieurs, ne pourra accorder à Airbus des aides aussi importantes.
M. le président. Monsieur Diébold, veuillez poser votre question.
M. Jean Diébold. Monsieur le ministre, ainsi que nous vous l'avons dit au salon du Bourget mercredi dernier, il est essentiel de préserver le principe des avances remboursables. Pouvez-vous rassurer l'Assemblée nationale sur ce point capital et confirmer l'engagement déterminé et total du Gouvernement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer.
M. Dominique Perben, ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer. Quelques mots tout d'abord sur le succès extraordinaire du salon du Bourget. Succès populaire qui a montré l'intérêt des Français pour leur industrie et ses prouesses technologiques. Succès commercial : la société Airbus, à elle seule, a enregistré 280 commandes. Succès industriel car, à côté des grandes sociétés aéronautiques, il existe tout un tissu de sociétés industrielles sur l'ensemble de notre territoire, qui, sous-traitantes ou spécialistes de tel ou tel créneau, participent à l'aventure aéronautique, avec des dizaines de milliers d'emplois.
La question que vous posez, monsieur le député, n'est pas mineure. Les avances remboursables, qui ont fait l'objet d'un accord entre l'Union européenne et les États-unis en 1992, constituent un système transparent, efficace, qui se justifie par la durée nécessaire au retour sur investissement.
J'avoue ne pas bien comprendre la manière dont Boeing a sollicité le gouvernement américain pour attaquer ce dispositif. L'Union européenne a riposté en mettant en cause les aides américaines à Boeing. Il y a donc un contentieux.
Je persiste à penser que ce contentieux était évitable : nous aurions pu aboutir à un compromis raisonnable, en admettant l'existence d'un certain nombre de dispositifs d'aide à la recherche et à la technologie. Il reste que chacun a pris des risques, y compris la partie américaine.
Au-delà de ce contentieux, conformément à la demande du Premier ministre, nous avons engagé, avec le ministre des finances, une réflexion sur l'ensemble du dispositif d'aide à la recherche, indispensable au secteur aéronautique. À cet égard, je veux souligner l'enjeu que représente la future génération d'avions, en particulier ceux qui remplaceront à terme l'A380, car ils constituent un marché considérable auquel nous devons nous préparer dès aujourd'hui. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

UMP 12 REP_PUB Midi-Pyrénées O