FINANCEMENT DES ÉTABLISSEMENTS D'ACCUEIL
DES PERSONNES ÂGÉES
DANS LES
PYRÉNÉES-ATLANTIQUES
M. le président. La
parole est à M. Daniel Poulou, pour exposer sa question, n° 217,
relative au financement des établissements d'accueil des personnes âgées dans
les Pyrénées-Atlantiques.
M. Daniel Poulou.
Monsieur le secrétaire d'Etat aux personnes âgées, je souhaite attirer
l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la
solidarité sur les crédits affectés aux établissements d'hébergement des
personnes âgées dans les Pyrénées-Atlantiques.
Accompagner dignement les personnes
âgées quand elles sont handicapées, lutter contre toutes les formes de
maltraitance et améliorer la situation des personnes âgées en établissement sont
des objectifs auxquels nous sommes tous très attachés. Le département des
Pyrénées-Atlantiques dispose de 146 établissements d'accueil de personnes
âgées représentant 7 356 lits, dont 19 établissements et 1
190 lits pour ma seule circonscription.
La loi de finances de la sécurité
sociale pour 2003 a prévu de poursuivre les programmes pluriannuels en faveur
des personnes âgées et de signer 1 800 conventions tripartites
Etat-département-établissement, précisant particulièrement les moyens financiers
et donc humains affectés à ce secteur. Mais les responsables des établissements
privés de ma circonscription et plus généralement ceux des Pyrénées-Atlantiques
sont très inquiets du retard pris. Quelles dispositions compte prendre le
Gouvernement dans la loi de finances rectificative pour 2003 ? Plus
généralement, que se passera-t-il en cas de nouveau report ? Quelles mesures
seront proposées aux professionnels de ce secteur ?
M. le président. La
parole est à M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées.
M. Hubert Falco, secrétaire d'Etat aux personnes âgées.
Monsieur le député, vous appelez mon attention sur la médicalisation des
établissements de personnes âgées dépendantes. Je rappellerai que je me suis
déjà exprimé sur ce sujet, ici même, à l'occasion de l'examen en première
lecture, les 12 et 13 mars, de la proposition de loi sénatoriale
relative à l'APA.
Mais c'est
bien volontiers que je saisis l'opportunité de votre question pour préciser la
position du Gouvernement sur ce dossier et répondre ainsi, parallèlement, aux
inquiétudes qui s'expriment sur ce thème, en ce moment même, à l'initiative des
organisations professionnelles du secteur. Il est vrai que l'enjeu est
d'importance pour la qualité de la prise en charge et des soins des personnes
âgées en établissements : plus de 650 000 personnes y sont accueillies, plus de
10 000 établissements sont concernés, quelque 300 000 salariés y exercent une
profession ô combien difficile et pas toujours valorisée.
Ainsi que je l'ai affirmé à
différentes reprises, les objectifs de la réforme de la tarification sont bons.
Ils visent à promouvoir la qualité dans chaque établissement, à réduire les
inégalités tarifaires et à clarifier les coûts incombant à chaque financeur.
Dès lors, depuis notre arrivée au
Gouvernement, nous nous sommes attachés à amplifier la dynamique de
conventionnement. Les chiffres sont incontestables : 330 conventions ont été
signées en 2000-2001, 1 100 conventions en 2002 dont 400 au 1er semestre et
700 au second semestre. Nous entendons prolonger et entretenir cette dynamique.
Nos actes et nos récentes initiatives en attestent.
Une instruction ministérielle du
13 janvier 2003 a ainsi été diffusée à tous les acteurs pour lever les
derniers obstacles qui pouvaient subsister dans les procédures et la
méthodologie de conventionnement.
Par ailleurs, un objectif ambitieux
et volontariste de conventionnement a été, formellement et pour la première
fois, inscrit dans la loi de financement de la sécurité sociale : 1 800
conventions doivent être négociées et signées en 2003.
Tout est mis en oeuvre pour que cet
objectif de 1 800 conventions négociées et signées en 2003 soit tenu.
L'instruction budgétaire annuelle, en cours d'élaboration, qui sera diffusée
dans les prochains jours, déclinera cet objectif national par région afin de
préciser aux acteurs locaux l'objectif à atteindre.
Cet objectif pourra être satisfait
par différents moyens. Tout d'abord, par des conventions avec des établissements
déjà médicalisés et qui reçoivent une aide à ce titre tels que les unités de
soins de longue durée, pour lesquelles la démarche qualité n'en demeure pas
moins essentielle.
Ensuite, en
appliquant la réglementation - l'article 32 du décret du
26 avril 1999 - selon laquelle les conventions, sauf accord entre
les parties pour anticiper la date d'application, entrent en vigueur à compter
de l'exercice budgétaire qui suit la date de leur conclusion.
En utilisant, enfin, les quelques
marges budgétaires disponibles.
Les crédits destinés à la
médicalisation des établissements dans l'ONDAM sont en effet en augmentation de
8 % par rapport aux dépenses réellement engagées en 2002, et de 3,4 %
par rapport à l'objectif prévisionnel 2002.
Cette progression dégage une marge
budgétaire de l'ordre de 300 millions d'euros. Ces crédits permettront
notamment de couvrir l'extension en année pleine des conventions signées en
2002, de faire face aux conséquences du passage aux 35 heures, qui ont
causé d'énormes difficultés à ces établissements, et de poursuivre les
programmes pluriannuels - services de soins des infirmiers à domicile,
notamment pour les programmes Alzheimer. Le solde pourra être utilisé pour
signer le maximum de conventions à incidence 2003.
Contrairement aux déclarations de
certains, aucune enveloppe de 183 millions d'euros n'a été identifiée, en
tant que telle, dans la loi de financement de la sécurité sociale, pas plus hier
qu'aujourd'hui. La marge globale de 300 millions d'euros vise à couvrir
l'ensemble des besoins, comme je m'en suis déjà expliqué.
Telles sont, monsieur le député,
les précisions que je tenais à vous apporter. Effectivement, l'objectif de
modernisation de nos établissements pour personnes âgées doit demeurer une
priorité. Vous le savez, 20 % des lits sont totalement inadaptés et
5 % de ces établissements devraient être fermés. Nous avons donc un effort
à fournir tant pour faire face à la médicalisation que pour revaloriser le
travail des personnels qui remplissent leur mission avec beaucoup de coeur.
M. le président. La
parole est à M. Daniel Poulou.
M. Daniel Poulou.
Merci, monsieur le secrétaire d'Etat, pour ces précisions qui rassureront les
responsables des établissements et permettront la signature de ces conventions
qui étaient attendues pour 2003.