FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 2209  de  M.   Brunhes Jacques ( Député-e-s Communistes et Républicains - Hauts-de-Seine ) QG
Ministère interrogé :  cohésion sociale et parité
Ministère attributaire :  cohésion sociale et parité
Question publiée au JO le :  13/10/2005  page : 
Réponse publiée au JO le :  13/10/2005  page :  5153
Rubrique :  politique sociale
Tête d'analyse :  lutte contre l'exclusion
Analyse :  perspectives
DEBAT :

LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

M. le président. La parole est à Jacques Brunhes.
M. Jacques Brunhes. Monsieur le Premier ministre, il y a maintenant vingt ans, Coluche fondait les Restos du Coeur et installait son premier point d'accueil dans ma commune de Gennevilliers. Dans l'esprit du comédien, il s'agissait d'une action provisoire, sinon ponctuelle. Hélas, les inégalités n'ont cessé de se creuser, laissant toujours plus de monde sur le bord du chemin, un public nouveau de jeunes, d'étudiants, mais aussi de femmes seules et de retraités déshérités. Les associations caritatives qui s'emploient à réparer les dégâts sont de plus en plus débordées. Certes, le nombre des personnes inscrites aux Restos du Coeur ou dans d'autres associations caritatives n'a cessé d'augmenter en vingt ans, mais, depuis votre arrivée, il s'est accru d'une manière exponentielle. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Au cours du second trimestre 2005, le nombre d'allocataires du RMI a progressé et 80 % d'entre eux vivent dans des ménages dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté. Monsieur le Premier ministre, la pauvreté constitue aujourd'hui un phénomène de masse.
Dans le même temps, le CAC 40 s'envole de près de 35 %. (" Ah ! " sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Les salaires des grands patrons explosent. Comment ne pas être révolté par ces écarts indécents ? Comment ne pas être également indignés par ces richesses impudentes ? Ainsi, M. Bernard Arnault, dont la fortune est estimée à plus de 14 milliards d'euros (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire) n'a pas hésité à l'étaler avec outrance (Exclamations sur les mêmes bancs) lors d'une récente cérémonie très médiatisée à laquelle, insoutenable légèreté de l'être, ont participé six de vos ministres ! (" Oh ! " sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. Je vous en prie, mes chers collègues.
M. Jacques Brunhes. Je ne vous demande pas, monsieur le Premier ministre, comment vous comptez corriger ces inégalités, ce n'est pas votre ambition.
M. le président. Monsieur Brunhes, voulez-vous poser votre question ? Votre temps de parole est écoulé. (Protestations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. Jacques Brunhes. Comment allez-vous poursuivre l'aide d'urgence et l'obligation alimentaire, qui sont de la compétence des pouvoirs publics, alors que Bruxelles réduit ses subventions ? (Applaudissements sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains et du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité.
Mme Catherine Vautrin, ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité. Monsieur le député, si un point dans votre question vous concerne tous dans cet hémicycle et est également l'une des priorités de notre gouvernement, c'est incontestablement la lutte contre l'exclusion. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Le Premier ministre le rappelait d'ailleurs lors du récent conseil national de lutte contre l'exclusion qu'il a installé le 16 septembre dernier.
Vous venez de faire allusion à l'aide d'urgence et aux difficultés en la matière. Concernant l'accompagnement de l'aide d'urgence, les montants accordés en 2002 par notre gouvernement s'élevaient à 4 millions d'euros, contre plus de 17 millions d'euros aujourd'hui. (Exclamations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.) C'est dire si, très concrètement, il existe effectivement des solutions pour accompagner toutes ces associations qui font un travail absolument remarquable et que je tiens à remercier aujourd'hui au nom du Gouvernement.
Je voudrais également souligner le travail accompli avec mon collègue Dominique Bussereau sur les programmes européens d'aide alimentaire. Le Premier ministre a effectivement souhaité que nous puissions obtenir un complément financier important pour cette campagne d'hiver.
Au-delà des secours d'urgence se pose la véritable question : agir sur les trappes à pauvreté. Pour cela, il y a le logement. En 2000, 39 000 logements ont été construits (Protestations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains) alors que 75 000 l'ont été en 2004 ! Comme s'y est engagé le Premier ministre, un texte relatif à l'engagement national pour le logement, porté par Jean-Louis Borloo, vous sera très prochainement présenté.
Enfin, la seule vraie réponse à la pauvreté et à la précarité, c'est l'emploi. Les chiffres des demandeurs d'emploi baissent pour le cinquième mois consécutif. (Protestations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. Maxime Gremetz. Arrêtez ! Il n'y a que vous qui croyiez à cela !
M. le président. Monsieur Gremetz !
Mme la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité. Le gouvernement de Dominique de Villepin se mobilise donc sur le sujet.
Voilà des actes concrets ! C'est tous ensemble, par notre mobilisation, que nous ferons changer les choses ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

CR 12 REP_PUB Ile-de-France O