STATUT DES ACCUEILLANTS FAMILIAUX
DE PERSONNES ÂGÉES OU HANDICAPÉES
M. le président. La
parole est à M. René André, pour exposer sa question, n° 234,
relative au statut des accueillants familiaux de personnes âgées ou
handicapées.
M. René André. Ma
question s'adresse à M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées et
porte sur la situation des accueillants familiaux, qui, depuis la loi du
17 janvier 2002, dite loi de modernisation sociale, sont soumis à une
nouvelle réglementation.
L'accueil familial, essentiellement
des personnes âgées, mais aussi des handicapés, majeurs ou mineurs, s'inscrit à
la croisée de deux courants : le maintien à domicile ou l'orientation vers de
petites structures d'hébergement. Le contrat qui lie les accueillants aux
acceuillis est, depuis 2002, un contrat type, ce qui a pour conséquence de
réduire les disparités constatées entre les départements et d'assurer une
meilleure garantie. Il y a donc eu, incontestablement, une amélioration.
Cependant, le statut des
accueillants comporte encore de nombreuses lacunes, notamment en ce qui concerne
la retraite, la retraite complémentaire et l'indemnisation en cas de perte
d'emploi. Il m'a été indiqué que différents décrets d'application étaient en
attente : j'aimerais savoir ce qu'il en est.
Ma question est simple : quels
sont, à l'heure actuelle, les projets du Gouvernement pour améliorer le statut
de ces personnes extrêmement dévouées ?
M. le président. La
parole est à M. le ministre des sports.
M. Jean-François Lamour, ministre des sports.
Monsieur le député, permettez-moi d'abord de vous prier de bien
vouloir excuser l'absence d'Hubert Falco, retenu à l'inauguration du salon
Gerontexpo.
Vous avez bien voulu
appeler son attention sur la situation des accueillants familiaux agréés, dont
vous avez salué à juste titre le dévouement et la disponibilité. Comme vous
l'avez souligné, il est nécessaire de soutenir et de promouvoir ce type
d'accueil qui offre aux personnes âgées et aux personnes handicapées un cadre
familial sécurisant et leur permet ainsi de demeurer dans leur environnement
habituel et familier.
Il
importait donc de remédier aux difficultés et aux conditions de travail
précaires auxquelles sont confrontés les accueillants familiaux, d'améliorer
leur statut et de rénover en profondeur le dispositif créé par la loi du
10 juillet 1989 relative à l'accueil des personnes âgées ou
handicapées adultes par des particuliers à leur domicile à titre onéreux.
C'est chose faite avec
l'article 51 de la loi de modernisation sociale du
17 janvier 2002 qui, d'une part, renforce les droits réciproques des
accueillants et des accueillis, favorisant par là même une meilleure qualité du
service ; et, d'autre part, améliore les conditions de travail et la
professionnalisation des accueillants familiaux tenus désormais de s'engager à
suivre une formation, condition de l'octroi de l'agrément.
Pour rendre le nouveau dispositif
opérationnel et harmoniser les modalités de l'accueil, deux projets de décret
d'application et un projet d'arrêté fixant le contrat type national viennent
d'être préparés par la direction générale de l'action sociale.
Le premier décret, à caractère
financier, précise le montant de la rémunération journalière de base des
accueillants familiaux, calculé de telle sorte qu'il leur permette de valider
quatre trimestres par an au titre de l'assurance vieillesse et des droits à la
retraite, tandis qu'est garanti le principe du versement d'une indemnité de
congés payés égale au dixième de cette rémunération journalière des services
rendus, désormais déterminée par référence au SMIC horaire.
S'agissant du statut et de la
rémunération des accueillants familiaux, l'article L. 443-12, que
l'article 51 de la loi de modernisation sociale a introduit dans le code de
l'action sociale et des familles, donne à présent la possibilité aux
accueillants familiaux d'être, avec l'accord du président du conseil général,
salariés par des personnes morales de droit public ou de droit privé qui gèrent
des établissements et services pour personnes âgées ou adultes handicapés.
Le second décret, en Conseil d'Etat
celui-là, permet de clarifier les procédures et les conditions de l'agrément,
les modalités de contrôle et de suivi du dispositif, la composition de la
commission consultative de retrait d'agrément ainsi que les modalités
spécifiques d'accueil concernant les adultes handicapés relevant des
dispositions de l'article L. 343-1 du code de l'action sociale et des
familles qui n'ont pu acquérir un minimum d'autonomie et dont l'état nécessite
une surveillance médicale et des soins constants.
L'arrêté ministériel enfin,
troisième volet de votre question, fixe le contrat type d'accueil qui décline
les obligations respectives matérielles et morales des accueillants et des
accueillis.
Ces projets de
textes vont être communiqués très prochainement pour concertation et afin de
recueillir leur avis aux organismes et fédérations concernés. Leur publication
devrait intervenir d'ici à l'été.
M. le président. La
parole est à M. René André.
M. René André. Je
veux d'abord simplement remercier M. le ministre, ensuite me féliciter des
textes qui sont en préparation, enfin souhaiter que la concertation intervienne
rapidement et que la publication des textes intervienne réellement avant le
début de l'été.