DEBAT :
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APPRENTISSAGE DES QUATORZE ANS M. le
président. La parole est à M. Jean Ueberschlag, pour le groupe
UMP. M. Jean Ueberschlag. Ma question s'adresse à M. le
ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la
recherche. Monsieur le ministre, face à la déscolarisation d'un nombre
croissant de jeunes, face à l'échec scolaire, et pour répondre à celles et ceux
qui souhaitent intégrer rapidement le monde du travail, le Premier ministre a
proposé d'abaisser l'âge de l'entrée en apprentissage de seize à quatorze ans.
Il a bien précisé qu'il ne s'agissait en aucun cas de sortir prématurément des
enfants de l'école, puisque l'apprentissage sera relié au collège et qu'il ira
de pair avec l'acquisition des savoirs fondamentaux. (" Très bien ! " sur les
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Vous-même avez
indiqué que cette nouvelle possibilité de partir en apprentissage dès quatorze
ans constituerait un dispositif scolaire complètement intégré à l'école. Aussi,
monsieur le ministre, pouvez-vous nous confirmer les intentions du Gouvernement
d'ouvrir l'apprentissage dès quatorze ans ? M. Maxime
Gremetz. Vive le progrès ! M. Jean Ueberschlag. Par
ailleurs, pouvez-vous nous indiquer quelles garanties vous envisagez de mettre
en place quant à l'acquisition durant l'apprentissage du socle commun de
connaissances générales ? Enfin, comptez-vous permettre aux jeunes qui
suivent cette voie de revenir s'ils le souhaitent vers un parcours plus
classique à l'école ou au lycée grâce aux filières spécifiques ? M.
André Chassaigne. Cette mesure, c'est n'importe quoi ! M.
Jean Ueberschlag. N'oublions pas qu'un contrat d'apprentissage est un
contrat de travail, et qu'à ce titre, l'apprentissage est bien plus qu'un simple
dispositif social. (" Très bien ! " et applaudissements sur les bancs du
groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M. le
président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de
l'enseignement supérieur et de la recherche. M. Gilles de
Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement
supérieur et de la recherche. Mesdames et messieurs les députés, notre
République peut-elle laisser des jeunes en situation d'interrogation, voire
d'hostilité vis-à-vis du système éducatif ? La réponse de l'ensemble de la
représentation nationale est évidemment non. C'est pourquoi, avec Gérard Larcher
et Renaud Dutreil, nous travaillons à l'élaboration d'un système d'apprentissage
junior à quatorze ans. Ce sera une solution pour les jeunes qui ont, très tôt,
une vocation professionnelle ou qui veulent découvrir le monde extérieur en
conciliant savoir théorique et vie active. J'ai reçu en début de semaine
l'ensemble des représentants de parents d'élèves et
d'enseignants,... M. Maxime Gremetz. Ils ne sont pas
d'accord ! M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement
supérieur et de la recherche. ...dont les préoccupations rejoignent les
vôtres, monsieur le député. Premièrement, cet apprentissage devra être bâti sur
la base du volontariat. Deuxièmement, l'obligation scolaire sera respectée, dans
la mesure où le dispositif sera réversible : jusqu'à seize ans, le jeune pourra,
s'il le souhaite, revenir au collège pour y suivre l'enseignement traditionnel.
(Exclamations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et
républicains.) D'autre part, le parcours d'apprentissage devra être
progressif, de façon à permettre au jeune de choisir son domaine d'activité.
Enfin, ce parcours aboutira évidemment à l'acquisition du socle commun de
connaissances, avec une qualification professionnelle sanctionnée par un
diplôme. M. Maxime Gremetz. Quelle méconnaissance
! M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement
supérieur et de la recherche. Fort de ces acquis, l'élève pourra
poursuivre ses études s'il le souhaite. L'apprentissage est un parcours
d'excellence, qui peut mener les jeunes aux plus hautes études. Sachons
construire un système qui permettra aux jeunes de saisir cette
opportunité. Ils recherchent l'espoir, donnons-leur une vraie réponse !
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. Maxime Gremetz. Personne n'est d'accord
avec ça ! M. André Chassaigne. C'est n'importe quoi !
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