FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 2369  de  M.   Deprez Léonce ( Union pour un Mouvement Populaire - Pas-de-Calais ) QG
Ministère interrogé :  justice
Ministère attributaire :  justice
Question publiée au JO le :  07/12/2005  page : 
Réponse publiée au JO le :  07/12/2005  page :  7922
Rubrique :  justice
Tête d'analyse :  fonctionnement
Analyse :  procès d'Outreau. conséquences
DEBAT :

DYSFONCTIONNEMENTS DE LA JUSTICE

M. le président. La parole est à M. Léonce Deprez, pour le groupe UMP.
M. Léonce Deprez. Monsieur le ministre de la justice, la justice étant rendue au nom du peuple français, il est juste que les élus de la nation lui demandent des comptes lorsque de graves dysfonctionnements viennent porter atteinte à sa dignité.
Nous sommes quelques-uns ici, députés du Pas-de-Calais, à avoir vécu il y a quelques années un drame judiciaire résultant d'une grossière erreur du juge Pascal à Bruay-en-Artois. Depuis trois ans, le Pas-de-Calais en vit un autre, d'une ampleur encore plus grande, qui vient de trouver sa conclusion.
Monsieur le ministre, le Gouvernement est-il prêt à réparer le préjudice très grave causé à des familles, qui s'est traduit en années de prison et de déshonneur ? Êtes-vous prêt à proposer au Gouvernement et au Parlement les réformes nécessaires pour que nos concitoyens retrouvent confiance dans la justice de leur pays ?
Et, puisque ce drame a noirci l'image du Pas-de-Calais, justice sera-t-elle faite pour ce département qui a tant apporté à la France et qui a droit lui aussi à réparation par la mise en valeur de son territoire ?
M. le président. La parole est à M. le garde des sceaux, ministre de la justice.
M. Pascal Clément, garde des sceaux, ministre de la justice. Comme vous le savez, monsieur le député, dès que j'ai connu le verdict de la cour d'assises de Paris, j'ai présenté mes excuses au nom de l'institution judiciaire. Le Président de la République m'a demandé de saisir l'inspection judiciaire. S'il en ressortait qu'il y avait faute ici ou là, il est évident que je saisirais le Conseil supérieur de la magistrature.
Par ailleurs, le Premier ministre m'a demandé de créer une inspection tripartite pour analyser le recueil de la parole de l'enfant, l'un des aspects les plus difficiles de ce drame. En fonction des résultats auxquels celle-ci aboutira, nous déciderons s'il est nécessaire d'aller au-delà de ce qui avait été préconisé par mon prédécesseur.
Je soumettrai prochainement au Parlement un projet de loi qui prévoira notamment la saisine de deux juges d'instructions si l'affaire s'avère complexe, mais aussi le réexamen de l'affaire par la chambre d'instruction au bout de six mois de détention provisoire, avec l'ouverture d'une fenêtre d'information à l'intention de la presse et du public.
Nous devons également réfléchir, comme me l'a demandé le Président de la République, sur la responsabilité des magistrats.
M. Bernard Roman. Il serait temps !
M. le garde des sceaux. J'ai déjà annoncé qu'il nous sera possible, en nous appuyant sur un avis du Conseil de l'Europe, de poursuivre un magistrat sur le plan disciplinaire s'il a commis une erreur grossière d'appréciation.
Bref, monsieur le député, tout sera fait pour rendre à la justice la confiance des Français. Elle le mérite, les Français le méritent. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur quelques bancs du groupe Union pour la démocratie française.)
M. le président. J'espère que les conclusions de la commission d'enquête parlementaire dont les membres seront désignés la semaine prochaine enrichiront vos projets, monsieur le garde des sceaux. (" Très bien ! " sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

UMP 12 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O