Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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Analyse : |
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DEBAT : |
M. Bernard Depierre. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, vous avez rappelé ce matin sur une antenne de radio vos priorités pour l'éducation et la scolarité de nos enfants. Vous avez une nouvelle fois évoqué les problèmes posés par la méthode d'apprentissage globale de la lecture. (" Ça n'existe plus ! " sur plusieurs bancs du groupe socialiste.) La réussite de nos enfants passe en priorité par un acquis indispensable : la maîtrise de la langue française. Or, aujourd'hui, la méthode d'apprentissage dite globale suscite de plus en plus de critiques. Une étude récente réalisée par des orthophonistes établit que la plupart des cas qu'ils traitent ne relève pas de handicaps naturels, mais plus certainement des méthodes employées. Quel bilan peut-on dresser ? Y a-t-il des études scientifiques sur le sujet ? M. Yves Durand, M. Jean Le Garrec et M. Patrick Roy. La méthode globale n'existe plus, il faut retourner à l'école ! M. Bernard Depierre. Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous confirmer que vous souhaitez l'abandon de cette méthode au profit de la méthode traditionnelle, dite syllabique, qui a fait ses preuves dans le passé ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française.) M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le député, la langue, c'est notre patrimoine et l'on sait que, pour un jeune, rater la marche de l'apprentissage de la lecture risque d'en faire un exclu. Or, aujourd'hui, nous constatons malheureusement que 15 % de jeunes sortent du primaire sans maîtriser les bases de la lecture. (" C'est scandaleux ! " sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) C'est trop et c'est particulièrement injuste, car nous savons aujourd'hui où se trouvent les difficultés. J'ai évidemment eu la curiosité de regarder les rapports des scientifiques sur le sujet. Les orthophonistes attribuent en grande partie l'épidémie de dyslexie à l'approche globale de l'apprentissage de la lecture. M. Yves Durand. Elle n'est plus utilisée ! M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les spécialistes des neurosciences expliquent que le cerveau est constitué de telle façon que c'est avec les méthodes syllabiques que l'on apprend le mieux à lire. J'en ai tiré les conséquences car tel est mon devoir vis-à-vis tant des parents inquiets des échecs de leurs enfants que des enseignants qui cherchent l'efficacité pour les enfants dont ils ont la charge. Je vais donc donner des instructions extrêmement claires pour que l'on arrête de sanctionner - vous rendez-vous compte ! - des professeurs qui emploient la méthode syllabique. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Je vais même plus loin : il faut abandonner la méthode globale ou les méthodes assimilées ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur quelques bancs du groupe Union pour la démocratie française.) M. Yves Durand et M. Jean Le Garrec. La méthode globale n'existe plus ! Combien de fois faut-il le répéter ! M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Je vais donc prendre contact avec les éditeurs de manuels scolaires pour discuter avec eux et m'entretenir avec les maires qui achètent lesdits recueils de façon à abandonner une fois pour toutes la méthode globale ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française.)
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