FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 2403  de  M.   Liberti François ( Député-e-s Communistes et Républicains - Hérault ) QG
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  21/12/2005  page : 
Réponse publiée au JO le :  21/12/2005  page :  8508
Rubrique :  enseignement
Tête d'analyse :  établissements
Analyse :  violence. protection des enseignants
DEBAT :

DRAME DU LYCEE D'ETAMPES

M. le président. La parole est à M. François Liberti, pour le groupe des député-e-s communistes et républicains.
M. François Liberti. Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Monsieur le ministre, l'agression inadmissible dont a été victime une enseignante, vendredi, à Étampes dans l'Essonne, a suscité une profonde et légitime émotion. Fort heureusement, ses jours ne sont pas en danger, mais ce grave incident soulève, une fois encore, le problème des moyens d'encadrement dont disposent les établissements scolaires. Vous proposez, monsieur le ministre, d'ouvrir des permanences de la justice et de la police dans ces établissements scolaires, mais, comme vient de l'exprimer l'unanimité de la communauté éducative, cette proposition est loin de répondre aux enjeux. Cette violence, inacceptable à l'école comme ailleurs, n'est que l'expression d'un délitement d'une société fondée sur les inégalités, l'insolence de la richesse de quelques-uns vis à vis du plus grand nombre, la remise en cause des valeurs de la République, de l'égalité, ainsi que la soumission des services publics au dogme de la marchandisation et de l'ultralibéralisme. C'est moins d'une réponse sécuritaire accompagnant cette dérive ultralibérale que les établissements, les enseignants et les jeunes ont besoin que d'un encadrement d'adultes dont le métier est d'éduquer et de former. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Yves Nicolin. Baratin !
M. François Liberti. La réponse appropriée est le recrutement de personnels d'encadrement et de santé dont le nombre a décru : 30 000 postes ont disparu ces dernières années. C'était tout le sens de notre intervention lors du vote du budget pour 2006. Au lycée d'Étampes où s'est déroulé le drame, l'équipe éducative réclame depuis longtemps une infirmière à temps plein, un proviseur adjoint, ainsi qu'une psychologue. Allez-vous les entendre, monsieur le ministre ? Allez-vous procéder aux recrutements nécessaires ? Allez-vous, comme le demandent les parlementaires communistes et républicains, prendre l'engagement de mettre en place un collectif budgétaire afin de donner à l'éducation nationale les moyens nécessaires pour renforcer l'encadrement éducatif et pédagogique dans tous les établissements scolaires ? (Applaudissements sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le député, je ne voudrais pas qu'on parte d'un acte particulièrement odieux pour poser un problème général, mais je vais vous dire quels sont les moyens dont dispose le lycée Louis-Blériot car je vous dois cette réponse.
Pour 370 élèves, il y a 22 personnels non enseignants, dont une infirmière et une assistante sociale à temps partiel, trois assistants d'éducation, quatre aides éducateurs et deux emplois vie scolaire. Quant aux enseignants, il y a trente-trois équivalents temps plein, quarante-sept enseignants à temps plein ou à temps partiel. Il y a entre douze et vingt-quatre élèves par classe, et le taux d'encadrement est d'un adulte pour six élèves, ce qui est tout à fait satisfaisant. Il serait malhonnête de dire qu'une telle agression n'aurait pas été commise si ce taux avait été meilleur, vous ne l'avez d'ailleurs pas dit.
L'éducation nationale est très clairement une priorité de la nation. Les crédits de la mission " Enseignement scolaire " se montent à 58,5 milliards d'euros, c'est-à-dire bien plus que l'ensemble de l'impôt sur le revenu. Ils sont en hausse de 3,65 % en 2006 par rapport à 2005, et vous ne les avez pas votés. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
L'éducation nationale ne peut pas ignorer les évolutions démographiques. Il y a 411 000 élèves de moins qu'il y a dix ans. Au cours de la même période, on a créé 19 000 emplois d'enseignants et, pour 2006, nous créons mille emplois de professeur et 300 emplois d'infirmière.
Au-delà des chiffres, monsieur Liberti, la plus grande richesse de l'éducation nationale, c'est le dévouement des hommes et des femmes qui, sans compter, se donnent à leur mission d'enseignement, personne ne peut le nier. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

CR 12 REP_PUB Languedoc-Roussillon O