DEBAT :
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LUTTE CONTRE LES RESEAUX D'IMMIGRATION M. le président. La parole est à M. Marc
Francina, pour le groupe UMP. M. Marc Francina. Ma question
s'adresse à M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement
du territoire. Mercredi dernier, l'opération baptisée Pachtou a abouti à
l'interpellation simultanée de quatre-vingt-dix personnes en France, en Italie,
en Grèce, en Turquie et en Grande-Bretagne, démantelant ainsi la plus importante
filière d'immigration irrégulière. Mis en place il y a cinq ans, ce réseau
très structuré a permis à des milliers de clandestins de se rendre en
Grande-Bretagne via la région de Calais en échange d'importantes sommes
d'argent. Selon les enquêteurs, parmi les sept personnes interpellées en
Grande-Bretagne, figurent l'organisateur et le financier présumés du réseau, et
trois des suspects sont visés par un mandat d'arrêt européen lancé par la
justice française. En France, plusieurs personnes interpellées au cours de ce
spectaculaire coup de filet ont été mises en examen, poursuivies pour aide à
l'entrée et au séjour irréguliers d'un étranger commise en bande organisée,
tandis que dix autres ont été remises en liberté sans qu'aucune charge ne soit
retenue contre elles. Cette action coordonnée, qui est une première, traduit
l'efficacité d'une collaboration des policiers et des magistrats européens, dont
l'enquête avait débuté en octobre 2004. Monsieur le ministre d'État, quel
bilan tirez-vous de cette opération concertée avec nos partenaires européens en
matière de lutte contre l'immigration ? Pouvez-vous nous indiquer de quelle
manière vous entendez lutter contre ces réseaux organisés qui profitent de la
misère humaine d'immigrés en quête de l'eldorado européen ? (Applaudissements
sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. le président. La parole est à M. le
ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du
territoire. M. Nicolas Sarkozy, ministre d'État, ministre
de l'intérieur et de l'aménagement du territoire. Monsieur le député, cette
opération est exemplaire. C'est une opération exemplaire parce que le
Parlement a fait de l'esclavagisme un crime contre l'humanité et que les
esclavagistes des temps modernes, ce sont les trafiquants qui utilisent la
misère humaine pour faire venir dans nos pays des gens qui n'ont ni logement, ni
emploi. Il n'y aucune faiblesse à avoir à leur endroit. C'est une opération
exemplaire parce qu'elle a mis en réseau les polices de cinq pays, la Grèce, la
Turquie, la Grande-Bretagne, l'Italie et la France. Nous sommes confrontés aux
mêmes problèmes, nous devons nous défendre tous ensemble contre les
trafiquants. C'est une opération exemplaire parce qu'on estime que ce réseau
a fait venir jusqu'à 4 000 immigrants irréguliers, dont une grande partie se
retrouvait dans le Calaisis par l'intermédiaire de Kurdes, d'Irakiens et
d'Afghans. C'est une opération exemplaire parce que vingt-deux personnes ont
été interpellées dans notre pays, et que nous allons recommencer des opérations
de cette nature. Les trafiquants n'ont aucune faiblesse à attendre de
nous. M. Jean Le Garrec. Lamentable ! M. le
ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du
territoire. La seule réponse, c'est une fermeté déterminée car ils
n'ont aucune excuse. Rien ne doit permettre à ces réseaux de prospérer sur le
sol de la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union
pour un mouvement populaire et sur quelques bancs du groupe Union pour la
démocratie française.)
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