DEBAT :
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LUTTE CONTRE LE RACISME ET L'ANTISEMITISME M. le président. La parole est à M. Yves Jego,
pour le groupe UMP. M. Yves Jego. Ma question s'adresse à M.
le ministre d'État, Nicolas Sarkozy (" Ah ! " sur les bancs du groupe
socialiste), et concerne un fléau insidieux, qui réapparaît trop souvent au
coeur de nos sociétés, avec son cortège de drames : je veux parler du racisme,
de l'antisémitisme et de la xénophobie. Chacun se souvient que notre pays a
connu, au début des années 2000, une résurgence d'actes racistes ou antisémites,
souvent violents et toujours intolérables. Chacun se souvient également du
désarroi de nombre de nos compatriotes, qui se sont sentis abandonnés face aux
menaces et aux agressions dont ils étaient l'objet. Lors de votre arrivée au
ministère de l'intérieur, en 2002, monsieur le ministre d'État, vous avez fait
du combat contre ce fléau une de vos priorités. Contrairement à ce qui avait pu
prévaloir dans le passé, vous ne vous êtes pas contenté de discours ou de
colloques, mais vous avez choisi la voie difficile et courageuse de l'action,
souhaitant, au-delà de la compassion à l'égard des victimes, obtenir des
résultats. Aujourd'hui, alors que l'actualité internationale pourrait
provoquer la résurgence de ces phénomènes, pouvez-vous nous indiquer les
dispositions prises pour faire à nouveau diminuer de façon significative les
agressions racistes, antisémites ou xénophobes ? (Applaudissements sur
plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. le président. La parole est à M. le
ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du
territoire. M. Nicolas Sarkozy, ministre d'État, ministre
de l'intérieur et de l'aménagement du territoire. Monsieur le député, la
question de l'antisémitisme dans notre pays a préoccupé toutes les formations
politiques, en particulier lorsque le nombre des menaces et des actions
antisémites a explosé au début des années 2000. Tout d'abord - et j'espère
que ce point sera partagé sur tous les bancs de cette assemblée -, chaque fois
qu'un juif de France a peur, ce qui est en question, ce n'est pas la communauté
juive de France, mais l'ensemble de la communauté nationale (Applaudissements
sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe
Union pour la démocratie française), car l'antisémitisme est une tache sur
le drapeau de la République. Il ne s'agit pas d'une question
communautaire. Ensuite, face à l'antisémitisme, il n'y a qu'une seule
politique possible : la fermeté la plus totale. Il est trop facile de dire qu'il
faut expliquer. Ce qu'il faut, c'est combattre, car quand on cherche à expliquer
l'inexplicable, on s'apprête à excuser l'inexcusable. Les chiffres de 2005,
que nous venons de recevoir, traduisent une diminution de 50 % des menaces et
des violences antisémites dans notre pays. (Applaudissements sur quelques
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Il ne me viendrait
pas à l'idée de considérer que le travail est fait, mais convenez que si ces
chiffres avaient enregistré une augmentation de 50 %, vous auriez été nombreux à
me poser, à juste titre, la même question. M. Patrick
Lemasle. La hausse, vous l'avez eue l'année dernière ! M. le
ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du
territoire. Nous allons cependant renforcer notre réponse.
Premièrement, nous allons généraliser la vidéosurveillance grâce au texte que
vous avez voté. Deuxièmement, le Premier ministre a reconduit le crédit de 3
millions d'euros destiné à renforcer la sécurité dans un certain nombre de lieux
de culte. Troisièmement, nous expulserons systématiquement les prêcheurs de
haine, notamment les imams qui tiennent des propos antisémites.
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. Maxime Gremetz. La racaille
! M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement
du territoire. Nous en avons expulsé vingt et un en 2005, et les
services seront très vigilants. Tous ceux qui tiennent des propos qui ne sont
pas conformes à l'idéal républicain et au respect de chacun seront expulsés, car
ils n'ont rien à faire en France. En la matière, monsieur le député, il n'y a
qu'un seul juge de paix : les faits. Et les faits sont têtus : en 2005, les
agressions ont diminué de moitié par rapport à l'année précédente.
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire et sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie
française.)
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