DEBAT :
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SERVICES AU PUBLIC EN MILIEU RURAL M. le président. La parole est à M. Jean
Auclair, pour le groupe UMP. M. Jean Auclair. Ma question
s'adresse à M. le ministre délégué à l'aménagement du territoire et concerne la
modernisation des services au public, notamment dans les zones rurales. Vous
vous souvenez, mes chers collègues, de la tragi-comédie montée en Creuse par la
gauche pour, paraît-il, défendre les services publics. Tragi-comédie accompagnée
de prétendues démissions d'élus et de défilés dans les rues, au son de
L'Internationale avec force boules de neige -n'est-ce pas madame Royal
? Aujourd'hui, le rapport de M. Durieux, président de la Conférence nationale
des services publics en milieu rural, est connu. Une étude spécifique sur les
attentes de la population de la Creuse en matière de services a été lancée.
Certains auront à coeur d'en méditer l'édifiant résultat. Les Creusois ont
exprimé leurs priorités : premièrement, la santé et les services aux personnes
âgées mises à mal par les 35 heures ; deuxièmement, les commerces de proximité ;
troisièmement, l'accès aux nouvelles technologies de l'information et de la
communication et les transports ; quatrièmement, la formation ; cinquièmement,
les services d'accueil de la petite enfance. Il n'y a pas un mot, monsieur le
ministre, sur la fermeture des perceptions, élément déclencheur des
manifestations. M. Maxime Gremetz. C'est vrai ! Il a raison
! M. Jean Auclair. En effet, les agitateurs oublient
toujours les usagers, pour ne parler que d'emplois publics. Il ressort de
cette étude que les Creusois, sans doute comme tous les Français, se moquent
totalement que le service leur soit apporté par le public ou le privé. Ils ont
bien compris qu'en milieu rural, pour faire des économies et assurer un service
meilleur et plus large, il convenait d'associer le public et le
privé. M. Maxime Gremetz. Au public les charges, au privé
les profits ! M. Jean Auclair. Ne faire aucune proposition,
refuser l'adaptation des services revient à tuer les services publics. Nous,
mesdames, messieurs de l'opposition, nous ne porterons pas cette responsabilité.
(Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des
député-e-s communistes et républicains.) Monsieur le ministre,
pouvez-vous nous préciser votre vision de l'avenir des services au public, qui,
je n'en doute pas, est une véritable ambition pour ce gouvernement ?
(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.) M. le président. La parole est à
M. le ministre délégué à l'aménagement du territoire. M. Christian
Estrosi, ministre délégué à l'aménagement du territoire.
Monsieur Auclair, notre vision des services au public en milieu rural est
offensive et moderne. Elle est à l'image de ce qu'est notre vision pour la
France. Elle est résolument tournée vers l'avenir. M. Maxime
Gremetz. Ah ! M. le ministre délégué à l'aménagement du
territoire. Monsieur Auclair, vous avez raison de rappeler que nous
avons eu le courage, pour la première fois après tant d'années de démantèlement
des services publics en milieu rural, d'aborder ce sujet sans
tabou. M. Maxime Gremetz. Vous fermez les services publics
en milieu rural ! M. le ministre délégué à l'aménagement du
territoire. Le 2 août dernier, avec Nicolas Sarkozy (Exclamations
sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et
républicains) nous avons envoyé une circulaire à tous les préfets de France
pour leur demander de ne plus fermer un seul service public en milieu rural et
de ne le fermer que s'il y avait un accord des élus locaux, et d'engager un
grand débat de modernisation de ces mêmes services publics en milieu
rural. Comme vous le dites, ce qu'attendent les Français, c'est un service
rendu de qualité, ce n'est pas un service public tel qu'on le connaissait il y a
soixante ans - ce qui est une vision archaïque des choses. C'est au contraire
désormais un service au public modernisé, tel que vous l'avez conçu. Les
priorités sont clairement affichées, notamment dans la Creuse : service de
proximité pour la formation, l'école, les crèches, les transports, les services
de santé. C'est tout cela qu'attendent les Françaises et les
Français. M. Maxime Gremetz. La Creuse est belle
! M. le ministre délégué à l'aménagement du territoire. Dans
le prolongement du rapport Durieux, le Premier ministre m'a demandé de préparer
la rédaction d'une charte à signer avec l'Association des maires de France. De
plus, quatorze opérateurs ont également accepté de la signer : SNCF, EDF, La
Poste etc, sans oublier l'UNEDIC, la Caisse d'allocations familiales, l'ANPE et
bien d'autres administrations. M. Maxime Gremetz. De quoi
vous plaignez-vous alors ? M. le ministre délégué à l'aménagement du
territoire. Nous arrivons à fixer désormais des règles du jeu, alors
que notre pays était à cet égard depuis longtemps dans une jungle
totale. Telle est, monsieur Auclair, notre vision des choses : mutualisation,
polyvalence, souci que chacun puisse mettre en commun ses savoir-faire et
volonté de tourner résolument notre regard vers l'avenir. Hier, c'était le
démantèlement. Avec nous, c'est désormais la modernité dans la ruralité de
France, avec un vrai service au public. (Applaudissements sur
plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
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