DEBAT :
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EVALUATION DU CONTRAT NOUVELLES EMBAUCHES M. le président. La parole est à M. Claude
Gaillard, pour le groupe UMP. M. Claude Gaillard. Monsieur
le Premier ministre, ma question concerne l'emploi et la lutte contre le
chômage. M. Jean-Louis Idiart. Retirez le CPE
! M. Claude Gaillard. Mais d'abord, je voudrais dire,
m'adressant à l'opposition, qui, naturellement, a déjà gouverné et a vocation à
gouverner de nouveau un jour (" Oui, mais quand ? " sur plusieurs
bancs du groupe socialiste), qu'il y a des limites dans la démagogie et la
caricature et que les dépasser est quasiment criminel ! (Exclamations sur les
bancs du groupe socialiste.) Il y a plus de six mois, le débat sur le
contrat " nouvelles embauches " nous a déjà valu de graves procès d'intention.
Le groupe UMP a alors demandé qu'il soit procédé à une évaluation au bout de
deux ans. Étant donné ce qu'est la discussion aujourd'hui, je souhaiterais, pour
départager l'Assemblée sur ce sujet,... M. Maxime Gremetz.
C'est les jeunes qui vont nous départager ! M. Claude Gaillard.
...que vous puissiez nous donner les premières évaluations pour voir si
ces nouveaux chemins empruntés par le Gouvernement pour lutter efficacement
contre le chômage conduisent à apporter des réponses favorables et optimistes,
qui nous aideront progressivement à sortir notre pays des difficultés dans
lesquelles il est depuis de trop nombreuses années. (Applaudissements sur les
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M. le
président. La parole est à M. le ministre des petites et moyennes
entreprises, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales. (" Et
Borloo ? " sur plusieurs bancs du groupe socialiste.) M. Jean Le
Garrec. À Reims ! M. Henri Emmanuelli. Rendez-nous
Vautrin ! M. Renaud Dutreil, ministre des petites et
moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et des professions libérales.
Monsieur Claude Gaillard, pendant très longtemps, la politique de l'emploi a
méconnu les très petites entreprises, alors qu'elles représentent plus de 95 %
des entreprises de notre pays et plus de 40 % des emplois ; pendant très
longtemps, ce sont des patrons et des syndicalistes de très grandes entreprises
qui ont élaboré le droit du travail. Nous avons été les premiers à nous
interroger sur la capacité des très petites entreprises à créer de l'emploi dans
notre pays, et nous en avons déduit la nécessité du contrat " nouvelles
embauches ". Près de sept mois après sa mise en oeuvre, 350 000 contrats ont été
signés. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du
groupe des député-e-s communistes et républicains.) Jamais une mesure
nouvelle n'avait reçu pareil accueil aussi bien du côté des salariés que du côté
des employeurs. M. Maxime Gremetz. Arrêtez ! M.
le ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et
des professions libérales. Nous savons, par les enquêtes que nous avons
faites, que plus d'un tiers de ces emplois n'auraient jamais existé si nous
n'avions pas créé le contrat " nouvelles embauches " ! Plus de 100 000 emplois
ont été ainsi été créés, nombre d'entre eux profitant à des jeunes, qui ont
signé avec enthousiasme ces contrats, parce que, entre le chômage et l'ANPE, et
ces contrats portés par des très petites entreprises, ils n'ont pas hésité une
seconde. M. Alain Vidalies. Parlez-nous des 50 000 RMIstes
en plus ! M. le ministre des petites et moyennes entreprises, du
commerce, de l'artisanat et des professions libérales. Monsieur Claude
Gaillard, nous voyons bien que, face au chômage, il faut être pragmatique.
(Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Il faut essayer. Et il
faut juger l'arbre à ses fruits. Mais nous voyons aujourd'hui ceux qui se
résignent, qui ne font rien, qui critiquent, ceux qui, comme Mme Royal
(Exclamations sur plusieurs bancs du groupe socialiste), punissent
aujourd'hui les artisans et les commerçants de Poitou-Charentes ! (Huées
sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Je
voudrais ici me faire l'écho de la très vive émotion de ces petites entreprises
qui se battent chaque jour pour survivre et qui sont aujourd'hui punies par ceux
qui ont été élus dans le cadre de la République. C'est scandaleux ! Quant à
nous, nous nous battons pour créer des emplois, et nous sommes soutenus par ces
entreprises, qui créent plus de 350 000 emplois. (Applaudissements sur
plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
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