Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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Analyse : |
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DEBAT : |
M. Pierre Goldberg. Monsieur le Premier ministre, votre politique, vos choix et votre philosophie enfoncent les jeunes étudiants et les jeunes déjà exclus du monde du travail dans le pire des marasmes. Le résultat d'une politique au seul service du MEDEF,... (" Ah ! " sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M. Claude Goasguen. Le MEDEF est contre le CPE ! M. Pierre Goldberg. ...c'est l'exclusion des élèves les plus en difficulté dès l'âge de quatorze ans, le travail de nuit autorisé dès quinze ans et la punition des familles les plus fragiles par la suspension du versement des allocations familiales ! M. Alain Néri. Honteux ! M. Pierre Goldberg. Rien ne semble vous arrêter pour imposer d'une manière ou d'une autre, mais le plus souvent de façon autoritaire, un partage plus inégalitaire que jamais des richesses créées entre le capital et ses actionnaires, d'une part, et, d'autre part, le travail et les salariés. Maintenant, pour poursuivre la casse du droit du travail, vous imposez le CNE instaurant la précarité pour les salariés de plus de vingt-six ans, et le CPE pour mieux exploiter les jeunes et les faire virer de l'emploi... (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Je répète pour le cas où vous n'auriez pas compris : le CPE pour mieux exploiter les jeunes et les faire virer de l'emploi sans motif, ce qui aboutit purement et simplement à leur interdire tout rêve d'une vie meilleure. En effet, pendant deux ans, ils travailleront sans pouvoir commencer à construire leur avenir. Ce que vous leur offrez est terrible, monsieur le Premier ministre. Mais vous avez commis une grave erreur. Dans votre volonté de déréglementation continue et autoritaire du droit du travail, vous avez compté sans la prise de conscience, la mobilisation, la protestation et surtout sans l'intelligence aiguisée du peuple de France qui, dans sa large majorité, vous condamne, à commencer par les jeunes qui, une nouvelle fois, assument avec lucidité et courage leurs responsabilités. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M. le président. Monsieur Goldberg, avez-vous une question à poser ? M. Pierre Goldberg. J'y viens, monsieur le président ! Monsieur le Premier ministre, retirez le CPE pour débloquer la situation ! (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Retirez-le par respect pour le peuple français ! Retirez-le car vous êtes déjà déjugé ! (Applaudissements sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains et du groupe socialiste.) M. le président. La parole est à M. le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement. M. Jean-Louis Borloo, ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement. Monsieur le député, nous avons reçu aujourd'hui même de l'ACOSS les chiffres du CNE, dont vous venez de parler longuement. Je vous rappelle nos débats de juillet dernier. Nous vous disions alors que si une commerçante qui emploie deux ou trois personnes... M. Maxime Gremetz. Arrêtez ! M. François Liberti. Cela ne prend plus ! M. le ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement. ...ou un artisan ou un petit chef d'entreprise ne sont pas certains d'avoir une activité suffisante et hésitent à embaucher, quitte à renoncer à une commande, il faut essayer de lever les freins à l'emploi. Neuf mois plus tard, nous en sommes à 355 000 contrats signés (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), dont 49 000 ce mois-ci (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire). J'en viens au CPE et à une question très légitime que vous aviez posée. À vous entendre, le CNE allait s'imposer à tous dans toutes les entreprises. Nous vous avions répondu au contraire qu'il ne s'appliquerait que dans certains cas. Les chiffres sont là : le CNE représente 10 à 11 % des contrats. Autant dire qu'il n'est utilisé que lorsqu'il est nécessaire. Comme vous aviez prétendu que le CNE se généraliserait dans les entreprises, vous essayez aujourd'hui de faire croire à la jeunesse de France que le CPE s'appliquera à tous les jeunes, alors qu'il sera réservé à ceux qui ont besoin d'une première expérience. (Protestations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains et du groupe socialiste.) Ces jeunes, vous les avez reçus dans vos permanences et ils vous l'ont dit : ils veulent travailler, mais on leur demande partout une expérience qu'ils n'ont pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
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