DEBAT :
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CONSEIL DES MINISTRES FRANCO-ALLEMAND M. le président. La parole est à Mme Irène
Tharin, pour le groupe UMP. Mme Irène Tharin. Monsieur le
ministre des affaires étrangères, le Président de la République Jacques Chirac
et la Chancelière allemande Angela Merkel se sont réunis hier à Berlin à
l'occasion d'un conseil des ministres franco-allemand. Cette réunion de travail
avait notamment pour objet de forger une position commune à l'approche du
prochain Sommet européen des 23 et 24 mars. De nombreux sujets ont été
évoqués par les deux chefs d'État, parmi lesquels le contenu de la nouvelle "
directive services ", qui a été récemment réécrite par le Parlement européen
dans un sens beaucoup plus respectueux de la législation du travail de chaque
État membre et protecteur du droit des salariés. (Exclamations sur les bancs
du groupe des député-e-s communistes et républicains.) Cette réunion a
également porté sur la définition d'une stratégie commune européenne dans le
domaine de l'énergie. On mesure en effet aujourd'hui combien une politique
énergétique commune s'impose en Europe face aux défis qui attendent chacun des
États membres dans ce secteur sensible. En effet, le marché de l'énergie est
important, non seulement parce qu'il en va de la compétitivité internationale de
nos fleurons industriels, mais aussi parce que ce secteur stratégique
conditionne notre indépendance. Enfin, cette réunion a permis d'évoquer les
enjeux d'avenir pour l'Union européenne, en particulier les efforts budgétaires
qui vont être consentis dans le domaine de la recherche, car l'on sait que c'est
en allant dans cette direction que l'Europe assurera dans le futur ses capacités
à créer de la croissance économique et restera un acteur international de
premier plan. Monsieur le ministre, ces sujets sont importants pour l'avenir
de l'Europe et pour l'avenir de la France en Europe et dans le monde.
Pouvez-vous détailler à la représentation nationale les conclusions que le
Président de la République et la Chancelière allemande ont pu tirer de cette
journée de travail et pouvez-vous nous confirmer que le couple franco-allemand
demeure bien le moteur de la construction européenne ? (Applaudissements sur
les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M.
le président. La parole est à M. le ministre des affaires
étrangères. M. Philippe Douste-Blazy, ministre des
affaires étrangères. Madame la députée, nous pouvons tirer deux
enseignements du sixième conseil des ministres franco-allemand. Le premier,
c'est la large convergence de vues entre l'Allemagne et la France dans la
préparation du prochain Conseil européen, qui aura lieu la semaine prochaine.
D'abord sur l'énergie, car nous défendrons ensemble la même politique européenne
de l'énergie, fondée sur la sécurité de l'approvisionnement et le respect de
l'environnement. Ensuite sur la " directive services ", puisque nos deux pays
défendront ensemble l'approche équilibrée du Parlement européen. Le deuxième
enseignement, c'est la qualité de la coopération bilatérale, notamment dans le
domaine de la recherche et de l'innovation, puisque - c'est l'Europe des
projets, dont parlait le Premier ministre - trois projets très concrets verront
le jour : concernant Internet, le moteur de recherche franco-allemand Quaero ;
en matière de recherche médicale, l'IRM franco-allemand destiné au dépistage des
maladies neuro-dégénératives ; enfin, le projet biophotonique, que le ministre
de la recherche, M. Goulard, a présenté hier au conseil des ministres. Nous
avons également signé deux accords, l'un sur la sécurité routière, l'autre sur
l'interconnexion des trains à grande vitesse. Le couple franco-allemand va
bien et ce conseil des ministres a été très constructif. Comme l'a dit hier la
Chancelière Angela Merkel, " nous voulons faire comprendre que la France et
l'Allemagne sont le moteur de la coopération européenne. " (Applaudissements
sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
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