FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 2619  de  Mme   Boyce Josiane ( Union pour un Mouvement Populaire - Morbihan ) QG
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  29/03/2006  page : 
Réponse publiée au JO le :  29/03/2006  page :  2254
Rubrique :  enseignement supérieur
Tête d'analyse :  universités
Analyse :  blocages. manifestations contre le contrat première embauche
DEBAT :

BLOCAGE DES UNIVERSITES

M. le président. La parole est à Mme Josiane Boyce, pour le groupe UMP.
Mme Josiane Boyce. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, depuis plusieurs semaines maintenant, de nombreuses universités sont bloquées, souvent par une minorité d'étudiants. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) D'autres sont partiellement perturbées. (Mêmes mouvements.)
Or ces blocages ne sont, dans la plupart des cas, que le résultat de l'action de quelques poignées d'individus, dont certains parfois étrangers à la communauté étudiante, qui paralysent le bon déroulement de l'ensemble des enseignements.
Est-il normal qu'une minorité perturbe à ce point les établissements scolaires et universitaires (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), alors que les étudiants, dans leur grande majorité - majorité silencieuse -, veulent assister à leurs cours, accéder aux bibliothèques universitaires et travailler sereinement ?
Aujourd'hui, tous ces étudiants sont inquiets parce que la période des examens approche ; inquiets parce que les nombreuses heures de cours perdues ne pourront être rattrapées ; inquiets enfin de voir les efforts constants et assidus qu'ils ont fournis, depuis la rentrée de septembre, devenir vains à cause d'une minorité. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
Monsieur le ministre, que comptez-vous faire ?
Plusieurs députés du groupe socialiste. Rien !
Mme Josiane Boyce. Comment entendez-vous rassurer l'immense majorité des étudiants, soucieux de leurs études et de leur avenir ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame Boyce, vous savez qu'en France, à la demande des universités, des étudiants, les diplômes délivrés sont nationaux. C'est la loi.
Il faut, pour que ces diplômes universitaires nationaux aient une valeur, que l'intégralité du programme universitaire ait été enseignée.
M. Patrick Roy. Retirez le CPE ! (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Nous ne pouvons nous résoudre à ce que des diplômes soient sous-évalués, parce qu'une partie du programme n'aurait pas été enseignée. C'est la raison pour laquelle, j'ai demandé, avec François Goulard, aux présidents d'université de bien vouloir nous communiquer leur plan de rattrapage, ainsi qu'un calendrier précis, afin que cette année universitaire ne soit en aucune façon une année blanche.
Je voudrais d'abord m'adresser à celles et ceux qui bloquent les amphithéâtres. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Ils causent du tort (" Villepin ! Villepin ! " sur les bancs du groupe socialiste), le plus grand tort à leurs camarades et, surtout, à ceux qui sont les plus modestes.
M. Marcel Dehoux. C'est la faute du Premier ministre !
M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. En effet, ce sont les étudiants les plus modestes qui souffrent le plus. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Les étudiants les plus modestes ont besoin des mois de juillet et août pour, le cas échéant, faire des petits boulots, leur permettant de financer leurs études et de poursuivre ainsi leur cursus universitaire. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Christian Paul. Et les bourses ?
M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ceux qui bloquent les amphithéâtres rendent donc un bien mauvais service à leurs camarades. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Au nom d'une prétendue solidarité, ils commettent une profonde injustice. (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Il est vrai que ce sont souvent des minorités qui utilisent la force, les muscles (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste), contre l'immense majorité des étudiants qui veulent poursuivre les cours, recevoir un enseignement et obtenir des diplômes.
M. Jean Glavany. Continuez à croire cela !
M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les responsables sont passibles des sanctions prévues par la loi. Ils commettent un véritable déni de justice. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) Ils feraient bien d'y réfléchir. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

UMP 12 REP_PUB Bretagne O