DEBAT :
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COHERENCE DE L'EQUIPE GOUVERNEMENTALE M. le président. La parole est à M. Gaëtan
Gorce, pour le groupe socialiste. M. Gaëtan Gorce. Ma
question s'adresse à M. le Premier ministre, même si j'ai bien compris, monsieur
le Premier ministre, que vous ne répondiez pas à ceux qui vous contredisent.
(Murmures sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) À cette heure, si grave pour notre pays, permettez-moi, comme
un grand nombre de Français, de m'interroger sur la cohérence de votre équipe
gouvernementale et sur l'image qu'elle donne. Au moment où se déroulent des
manifestations d'une très grande ampleur, on aurait pu penser que votre ministre
de l'intérieur aurait eu mieux à faire que de disserter sur votre action,
puisqu'il est en charge de l'ordre public. (Applaudissements sur de nombreux
bancs du groupe socialiste.) À l'entendre, on comprend que sa première
urgence est de dresser, en ces moments si difficiles pour vous et votre
majorité, un réquisitoire en règle contre la méthode que vous avez suivie. C'est
ce qu'il a fait, hier, à Douai, dénonçant " l'absence d'esprit de compromis " et
rappelant " qu'il ne doit pas y avoir de textes gouvernementaux en matière
sociale qui n'aient pas fait l'objet d'une concertation préalable ". Se faisant
psychologue, il s'est même cru autorisé à préciser que " la fermeté n'est pas la
rigidité. " Comment pouvez-vous accepter que votre ministre de l'intérieur
vous fasse ainsi la leçon ? (Murmures sur les bancs du groupe de l'Union pour
un mouvement populaire.) M. René Dosière. Absolument
! M. Gaëtan Gorce. Cette autorité, dont vous prétendez faire
preuve à l'encontre de notre jeunesse, ne serait-elle pas mieux employée si elle
s'exerçait à l'égard de vos ministres ? (Protestations sur les bancs du
groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Plusieurs députés
du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Démago
! M. Gaëtan Gorce. De deux choses l'une en effet. Soit
votre ministère de l'intérieur a de meilleures recettes que les vôtres, mais
alors que fait-il encore dans votre gouvernement ? M. René
Couanau. C'est nul ! M. Gaëtan Gorce. Je veux du
reste rappeler à ceux qui l'auraient oublié qu'il a dit, le 2 février, sur LCI,
qu'il n'y avait pas de meilleure solution possible que le CPE. Soit il n'a
pas de meilleures recettes, et il cherche seulement à se démarquer dans son seul
intérêt électoral ; si tel est le cas, il manque à ses responsabilités et même à
ses devoirs. La France en a assez de ce jeu de rôles par lequel vous prenez
l'un et l'autre en otage les intérêts de l'État. Le devoir de l'opposition est
de vous rappeler que c'est l'avenir de notre jeunesse, la stabilité de notre
économie, la cohésion de notre société qui sont en jeu. Plusieurs
députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Démago
! M. Gaëtan Gorce. Quand cesserez-vous, monsieur le Premier
ministre, de faire de la République le champ clos de vos rivalités personnelles
avec M. le ministre de l'intérieur ? (Applaudissements sur de nombreux bancs
du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.-
Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. le président. La parole est M. le
ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des
jeunes. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des
député-e-s communistes et républicains.) M. Marcel
Dehoux. Donnez-nous Borloo ! (Rires sur les bancs du groupe
socialiste.) M. le président. Calmez-vous
! M. Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, au
travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. La situation de
centaines de milliers de jeunes au chômage, de centaines de milliers de jeunes
qui galèrent depuis des années, ce n'est pas un jeu, mais une réalité, monsieur
Gorce ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Vos
allusions à de prétendus jeux politiques sont bien loin des préoccupations des
jeunes et de leurs familles. (Applaudissements sur les bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire.- Protestations sur les bancs du groupe
socialiste.) Pour notre part, nous voulons répondre au problème du
chômage des jeunes, et non pas à vos petits jeux politiciens. (Mêmes
mouvements.) Tel est l'engagement du Gouvernement. Telle est l'action que
nous conduisons, unis derrière le Premier ministre, avec Jean-Louis Borloo, avec
Catherine Vautrin, avec Gilles de Robien, avec François Goulard !
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.- Protestations sur les bancs du groupe socialiste dont les députés
scandent : " Au Sénat ! Au Sénat ! ") M. le président.
Mes chers collègues, un peu de dignité. Le spectacle que vous donnez n'est même
pas digne de l'Opéra comique ! M. le ministre délégué à l'emploi, au
travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. Il faut faire en
sorte que les jeunes cessent de galérer et qu'ils n'entrent pas dans l'emploi
par des CDD ou des contrats en intérim. Le seul jeu qui compte, c'est de faire
gagner la jeune génération ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire. - Rires et vives exclamations sur les bancs
du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et
républicains.)
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