DEBAT :
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DEVELOPPEMENT DES BIOCARBURANTS M.
le président. La parole est à M. Gérard Menuel, pour le groupe
UMP. M. Gérard Menuel. Ma question s'adresse à M. le
ministre de l'agriculture et de la pêche et concerne l'évolution du dossier des
biocarburants, éthanol et diester. Au début des années 90, la France avait
une avance considérable que ce soit en matière de recherche ou de projets prêts
à être développés. Quinze ans après, force est de constater qu'elle a perdu sa
position de leader européen. Des pays comme l'Espagne, l'Allemagne, mais aussi
la Pologne produisent désormais davantage de biocarburants que la deuxième
puissance agricole mondiale que nous sommes. Il y a quelques semaines, dans
cette même enceinte, nous débattions des blocages qui nuisent à la mise en place
d'une politique ambitieuse d'utilisation des biocarburants dans notre pays. On
connaît les groupes de pression qui essaient de freiner l'inéluctable évolution
d'un secteur qui, sur le plan environnemental, ne comporte que des avantages :
réduction des émissions de gaz carbonique, renforcement de notre indépendance
énergétique, création de 40 000 emplois. Cependant, depuis quelques mois, des
perspectives plus heureuses se dégagent. Cette dynamique se traduit par une
multiplication des biocarburants défiscalisés grâce aux appels d'offre et l'on
envisage la construction de plusieurs unités de production dans tout
l'hexagone. Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous rappeler les perspectives
nouvelles dégagées par ces récents agréments, nous indiquer les futures étapes
accompagnant cette évolution et nous garantir que la méthode retenue permettra
de respecter l'ensemble de nos engagements ? (Applaudissements sur divers
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M. le
président. La parole est à M. le ministre de l'agriculture et de la
pêche. M. Dominique Bussereau, ministre de l'agriculture
et de la pêche. Monsieur le député, nous allons rattraper notre retard et
donner à nos agriculteurs de nouveaux horizons. Non seulement, ils nourriront
nos compatriotes, exporteront leurs produits et porteront notre industrie
agroalimentaire - premier employeur industriel de France - mais ils fourniront
aussi une partie importante de l'énergie de notre pays à un moment où l'énergie
est chère et où les ressources fossiles diminuent. De surcroît, avec les
biocarburants, nous entrons dans un cycle vertueux du respect des accords de
Kyôto et de l'amélioration de notre environnement. Le Premier ministre a
annoncé des objectifs ambitieux pour notre pays : 5,75 % de nos besoins en
énergie en 2008, 7 % en 2010 et 10 % en 2015. Nous étions les mauvais élèves,
assis au fond près du radiateur ; à l'issue de ce programme nous serons les
premiers en Europe. Aux six usines déjà annoncées par Jean-Pierre Raffarin,
Dominique de Villepin en a ajouté dix nouvelles. Les biocarburants
représentent 25 000 emplois et des investissements sur tout le territoire. C'est
un espoir pour notre agriculture. C'est un nouveau visage de la France. C'est la
raison pour laquelle cette majorité et le Gouvernement se sont courageusement
engagés en faveur des biocarburants. (Applaudissements sur plusieurs bancs du
groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
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