DEBAT :
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EXAMENS DANS LES LYCEES ET LES UNIVERSITES M. le président. La parole est à M. Yves
Durand, pour le groupe socialiste. M. Yves Durand. Monsieur
le ministre de l'éducation nationale, c'est bien par son obstination que le
Gouvernement a déclenché un puissant mouvement de protestation dans les
universités et dans de nombreux lycées, provoquant ainsi des grèves et des
blocages. Et ce mouvement n'est ni minoritaire ni manipulé, contrairement à ce
que certains ont tenté de faire croire. (Applaudissements sur les bancs du
groupe socialiste. - Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.) C'est bien votre volonté de passer en force pour
imposer la précarité aux jeunes qui est en effet à l'origine de leur révolte. Il
faut saluer la détermination et l'esprit de responsabilité des organisations de
jeunesse, lycéennes et étudiantes, qui ont ainsi permis, en liaison avec les
organisations syndicales, de mettre fin au CPE. Certes, bien des dispositions
funestes de votre loi dite d'égalité des chances demeurent, comme
l'apprentissage à quatorze ans... M. Lucien Degauchy. Très
bonne mesure ! M. Yves Durand. ...ou le travail de nuit dès
quinze ans. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.) Néanmoins, la mort du CPE est d'ores et déjà une
grande victoire collective, non pas de notre camp, monsieur le Premier ministre,
mais de l'ensemble de la jeunesse. (Applaudissements sur les bancs du groupe
socialiste.) À cette victoire collective, il faut maintenant ajouter la
réussite individuelle de chaque étudiant et de chaque lycéen. Monsieur le
ministre de l'éducation nationale, vous leur devez bien cela ! Il est désormais
de votre responsabilité de réunir, non pas quelques-uns ou quelques
organisations, mais les conditions d'un retour à la sérénité dans les
universités et dans tous les lycées, cette sérénité que vous avez brisée avec
votre passage en force. Un député du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire. La question ! M. Yves Durand.
Vous n'y parviendrez pas à coup de circulaires ou de déclarations aussi
provocatrices qu'inapplicables. Il vous appartient d'instaurer dès maintenant
une véritable concertation - enfin ! - avec les présidents d'université et
toutes les organisations d'enseignants, de chefs d'établissement, d'étudiants,
de lycéens, afin d'assurer la bonne tenue des examens et la qualité de leur
préparation pour chaque étudiant et chaque lycéen. Il vous appartient de leur
offrir les mêmes chances de réussir leur examen, dont la valeur ne pourra être
contestée. C'est aussi ce message-là que les jeunes vous adressent. Allez-vous
enfin l'entendre ? (Applaudissements sur les bancs du groupe
socialiste.) M. le président. La parole est à M. le
ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la
recherche. M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation
nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur Durand,
un principe nous guide tous : faire en sorte que les examens se déroulent dans
des conditions optimales et que la qualité des diplômes soit celle qu'on peut
attendre de diplômes nationaux délivrés par l'État. Il est donc très important
que les programmes soient enseignés dans leur totalité sans faire d'impasse.
Pour le baccalauréat, les épreuves sont arrêtées depuis le mois de février et
les dates ne sont pas modifiables. M. Christian Bataille.
Pourquoi ? M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement
supérieur et de la recherche. C'est le 13 juin pour les terminales et
le 12 juin pour les épreuves de français en classe de première. Mais d'ici là,
il est possible de terminer les programmes. Je sais que les proviseurs et les
enseignants y travaillent déjà depuis plusieurs jours et qu'ils réussiront.
Comme le baccalauréat n'est pas le résultat d'un contrôle continu - il y a un an
et demi, vous aviez d'ailleurs encouragé les lycéens à refuser cette option -,
les épreuves doivent absolument avoir lieu à la date prévue. J'ai donc le devoir
de faire en sorte que la totalité des programmes soit enseignée. J'en prends
l'engagement car je sais que je peux m'appuyer sur l'ensemble des chefs
d'établissement et des enseignants, qui sont attachés à cet objectif et qui se
mobilisent à cet effet. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union
pour un mouvement populaire.)
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