DEBAT :
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ALTERNATIVES AU TRANSPORT ROUTIER M. le président. La parole est à M. Bernard
Deflesselles, pour le groupe UMP. M. Bernard Deflesselles.
Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le ministre délégué à
l'aménagement du territoire. Monsieur le ministre, depuis vingt ans, la route
ne cesse de gagner des parts de marché dans le transport terrestre de
marchandises en France. En 2004, elle représentait plus de 80 % du trafic en
tonnes transportées par kilomètre. A contrario, sur la même période, le
fer a perdu près de 14 points, pour ne plus représenter que 12 % des transports
terrestres. Quant au transport fluvial, il demeure très modeste, avec seulement
2 % du trafic global. Les conséquences sont claires : augmentation de la
pollution atmosphérique, avec son lot de problèmes sanitaires, engorgement -
frisant parfois la saturation - de la majeure partie de notre réseau routier, ce
qui renchérit de fait le coût d'acheminement de nos marchandises, accroissement
des risques humains et matériels lors du transport de matières
dangereuses. Afin d'y remédier en partie et de répondre aux attentes de nos
concitoyens, le Gouvernement, par votre intermédiaire, monsieur le ministre,
vient de tirer toutes les conséquences de cette situation : fin mars, il a
présenté un plan en faveur de l'offre de transports complémentaires au transport
routier de marchandises. À l'heure où les préfets de région entament des
négociations sur les contrats de projets 2007-2013, quelles ambitions allez-vous
poursuivre en matière de transports alternatifs, au plan national et dans un
département qui nous est cher, les Bouches-du-Rhône ? (Applaudissements sur
plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. le président. La parole est à M. le
ministre délégué à l'aménagement du territoire. M. Christian
Estrosi, ministre délégué à l'aménagement du territoire. Vous
avez raison, monsieur Deflesselles, (" Ah ! " sur les bancs du groupe
socialiste), depuis quinze ans, la route ne cesse de gagner des parts de
marché sur la voie fluviale, le rail et le transport maritime. C'est
inacceptable ! M. Jacques Desallangre. Pourtant, on
l'accepte ! M. le ministre délégué à l'aménagement du
territoire. Face à cette situation, nous envisageons, avec Dominique
Perben, un report du transport de marchandises sur des modes alternatifs. Nous
ne pouvons donc que nous réjouir que Dominique de Villepin et Nicolas
Sarkozy,... M. André Chassaigne. Quel tandem ! M.
le ministre délégué à l'aménagement du territoire. ...lors du dernier
CIACT (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), dans le cadre du
futur contrat de projet 2007-2013, aient décidé de consacrer un volet important
à l'intermodalité, au ferroviaire et à tous les modes de transport alternatifs.
Cela nous permettra de relever des défis importants pour l'attractivité de notre
territoire et la protection de l'environnement. Premier défi : le transport
fluvial. Des projets de liaison existent entre Seine et Nord, et entre la mer du
Nord et la mer Méditerranée, avec deux études en cours : l'une entre la Saône et
la Moselle, l'autre entre la Saône et le Rhin. Certains avaient abandonné ce
projet ; nous le reprenons aujourd'hui sans tabou. Le deuxième défi est celui
du rail. Une autoroute ferroviaire va ouvrir entre Perpignan et Bettembourg, au
Luxembourg. Nous en envisageons une deuxième entre Fos-sur-Mer et Turin, par le
col du Mont-Cenis. Le troisième défi est celui des voies maritimes. Le
Premier ministre a signé avec son homologue espagnol un accord sur l'ouverture
d'une autoroute maritime entre Bilbao et l'Atlantique, voire la Manche et la Mer
du Nord. Nous en envisageons d'autres entre Fos-Marseille, Tanger, Barcelone,
Rome et Gênes. Ainsi, monsieur le député, le département des Bouches-du-Rhône
sera une véritable ouverture sur la Méditerranée. Pour prolonger notre action,
nous allons mettre en place des pôles de compétitivité, sous la forme d'une
plate-forme logistique, au Havre 2000 et sur le port de Fos-Marseille. Nous
voulons agir, et ne plus subir ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire.)
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