EFFECTIFS DU COMMISSARIAT DE POLICE
D'ORANGE
M. le président. La
parole est à M. Thierry Mariani, pour exposer sa question, n° 270,
relative aux effectifs du commissariat de police d'Orange.
M. Thierry Mariani.
Monsieur le ministre délégué aux libertés locales, je souhaite appeler votre
attention et celle de M. le ministre de l'intérieur sur les conditions de
travail des policiers du commissariat d'Orange, dans le Vaucluse, et notamment
sur le manque d'effectifs.
Malgré les efforts du Gouvernement
pour recruter de nouveaux personnels, et alors que la loi pour la sécurité
intérieure vient juste d'être publiée au Journal
officiel, certains commissariats comme celui d'Orange assurent leurs
missions avec les plus grandes difficultés. Il s'ensuit une insécurité de voie
publique dont les premières victimes sont les habitants. Cette insécurité
quotidienne est constituée essentiellement d'agressions contre les personnes et
les biens, avec notamment de très nombreuses dégradations : détériorations de
voitures, tags, feux de poubelles, vols à la roulotte.
La solution du problème réside en
grande partie dans l'augmentation des effectifs du commissariat de police
d'Orange. De fait, en dépit du sérieux et de la motivation des personnels, la
police nationale n'est plus en mesure d'assurer effectivement ses missions, tant
que les recrutements décidés par le nouveau gouvernement ne se seront pas
concrétisés sur le terrain. Si le commissariat compte aujourd'hui soixante-huit
fonctionnaires, tous corps confondus, seuls quarante fonctionnaires, dont seize
adjoints de sécurité, assurent des missions de sécurité de voie publique. Un
renfort de cinq fonctionnaires supplémentaires permettrait de disposer de trois
véhicules à l'extérieur et garantirait la présence continue et constante des
forces de l'ordre, notamment l'après-midi et en début de soirée, c'est-à-dire
aux heures où les difficultés sont les plus grandes.
Ce renfort permettrait surtout de
mener les enquêtes nécessaires au recul de la délinquance de voie publique, dont
le taux d'élucidation peut être fortement amélioré. En effet, si la présence des
policiers sur la voie publique est de nature à rassurer la population, c'est
sans doute au détriment d'un approfondissement des enquêtes consécutives aux
plaintes des particuliers. Les policiers en place n'en sont nullement
responsables ; le commissariat obtient même des résultats très honorables, mais
qui ne pourront pas perdurer dans le temps si ses effectifs ne sont pas remis à
flot.
Ces résultats sont
esentiellement le fait d'un excellent encadrement et d'une forte mobilisation
des policiers, puisque le travail d'investigation et de voie publique a permis
en février, et la tendance se confirme en mars, d'inverser tous les indicateurs,
qui étaient jusqu'à présent à la baisse. Cette amélioration tient aussi, bien
sûr, à la nouvelle politique mise en oeuvre par le Gouvernement, dont chacun,
monsieur le ministre, se félicite. Les policiers ont réussi à effectuer
récemment plusieurs arrestations qui illustrent la qualité de leur travail dans
des affaires complexes de violences urbaines, notamment dans les quartiers de
l'Argensol et de Fourchevieilles.
Je voudrais saluer aussi le travail
accompli par les policiers depuis le début de l'année en matière de sécurité
routière. Les contrôles de vitesse et d'alcoolémie ont été intensifiés et
permettent de lutter plus efficacement contre la délinquance routière.
Cependant, et ce sera ma
conclusion, à l'approche de la période estivale qui se traduit, dans le
département du Vaucluse, par un afflux particulièrement important de touristes,
il est nécessaire de renforcer les effectifs pour organiser au mieux la sécurité
des biens et des personnes. Quels moyens votre ministère entend-il mettre à la
disposition du commissariat d'Orange et de la police nationale pour les aider à
lutter efficacement contre les actes de petite et moyenne délinquance qui, à
Orange comme ailleurs, excèdent l'ensemble de la population.
M. le président. La
parole est à M. le ministre délégué aux libertés locales.
M. Patrick Devedjian, ministre délégué aux libertés locales. Comme
vous le savez, monsieur Mariani, la loi d'orientation et de programmation
pour la sécurité intérieure du 29 août dernier prévoit la création de 13
500 emplois dans la police et la gendarmerie. Cela dit, il faut former ces
personnels. La montée en puissance de ce dispositif prendra donc un peu de temps
et c'est seulement à la fin de l'année que nous pourrons bénéficier sur le
terrain de ces recrutements.
Sans même attendre les effets
concrets de cette loi, je suis d'ores et déjà en mesure de vous annoncer que les
effectifs du commissariat d'Orange seront renforcés dès le mois de mai par deux
agents du corps de maîtrise et d'application. Ainsi, au total, quarante-six
personnels, gradés et gardiens de la paix, seront affectés à cette
circonscription. Ce premier renfort permettra, comme vous le souhaitez, une
amélioration des prestations de sécurité, notamment en augmentant les effectifs
chargés des missions de sécurité de voie publique.
Par ailleurs, pour faire face à
l'augmentation des diverses sujétions des services locaux durant la période
estivale, le préfet du Vaucluse pourra, en cas de besoin, bénéficier du concours
des forces mobiles, dont la gestion, jusqu'à présent très centralisée, est
désormais confiée au préfet de zone, ce qui assouplit considérablement leurs
conditions d'emploi.
Ces
dispositions devraient permettre d'améliorer encore les bons résultats
enregistrés par la circonscription d'Orange dans la lutte contre la délinquance,
qu'il s'agisse de la baisse du nombre de faits constatés ou de l'amélioration du
taux d'élucidation. Vous avez raison, monsieur le député, d'insister sur la
qualité du travail des personnels, dont les résultats sont en progression de
l'ordre de 30 %.
M. le président. La
parole est à M. Thierry Mariani.
M. Thierry Mariani.
Je tiens à vous remercier, monsieur le ministre, pour cette bonne nouvelle, à
savoir qu'au mois de mai, deux agents supplémentaires du corps de maîtrise et
d'application seront affectés au commissariat d'Orange. C'est une bonne décision
qui sera bien accueillie.
J'aurais préféré, bien sûr, des
effectifs supplémentaires, mais je suis parfaitement conscient, d'une part, de
l'important effort de recrutement lancé par le Gouvernement et, d'autre part, du
délai de plusieurs mois qui sera nécessaire pour former les policiers comme les
gendarmes avant la montée en charge du dispositif.
Il reste, je le dis sans esprit
polémique, que chacun connaît le retard que subissent un certain nombre de
commissariats et les difficultés supplémentaires qu'a engendrées l'application
des 35 heures.
Merci pour
vos efforts. La population saura les apprécier et j'espère que les résultats
suivront.