DEBAT :
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SITUATION DE L'EMPLOI CHEZ DIM A AUTUN M. le président. La parole est à M. Jean-Paul
Anciaux, pour le groupe UMP. M. Jean-Paul Anciaux. Monsieur
le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des
jeunes, le 15 mai 2006, les directions de Dim SA et de Playtex SA, filiales du
groupe DBA, ont présenté leurs plans stratégiques 2006-2007, ainsi qu'un projet
de réorganisation de leurs activités. Cette réorganisation se traduirait par
une baisse des effectifs de l'ordre de 950 postes étalée sur 2006 et 2007 et
répartie à travers l'Europe, la France étant le principal pays touché. Pour
Dim SA à Autun, centre historique de la marque, implanté dans ma
circonscription, près de 200 suppressions de postes sont envisagées. Depuis
plusieurs mois, notamment après le rachat par Sun Capital Partners, nous sommes,
en concertation avec vos services et ceux du ministère de l'industrie, mobilisés
sur ce dossier, en relation étroite avec l'ensemble des syndicats de
l'entreprise. J'ai demandé la mise en place de la cellule de veille, qui a
facilité jusqu'alors les échanges d'informations, et j'ai conduit, comme ils le
souhaitaient, les représentants des organisations syndicales au ministère de
l'industrie en décembre 2005. Monsieur le ministre, Autun et son bassin
d'emploi, l'Autunois Morvan, sont aujourd'hui durement touchés par cette
annonce. Aussi, je souhaite que le Gouvernement interpelle la direction de
l'entreprise sur ses intentions en matière de reclassement du personnel,
d'investissements futurs et de participation à la reconversion du bassin. Je
demande que les responsables politiques et socio-économiques soient invités à
participer à l'élaboration d'une stratégie de redynamisation. Celle-ci peut
concerner les infrastructures, la formation, les équipements. L'objectif tient
en un seul mot, monsieur le ministre : l'emploi. L'emploi qui peut être sauvé,
l'emploi qui peut être adapté, l'emploi qui peut être créé. Les collectivités
locales ont déjà fait part de leur intention de s'impliquer et de leur volonté
d'accompagner les mesures que l'État devra nécessairement mettre en oeuvre.
Localement, les services de l'ANPE et des ASSEDIC sont d'ores et déjà fortement
mobilisés. L'entreprise doit s'impliquer. Aussi, à l'issue de la période de
concertation et de négociation avec les partenaires sociaux, il est
indispensable qu'elle fasse part de ses intentions concrètes, et, surtout, de
ses futurs investissements sur le site d'Autun. Monsieur le ministre, je
demande que le site d'Autun bénéficie une attention très soutenue, eu égard au
poids économique et au nombre d'emplois que représente Dim sur l'Autunois
Morvan. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.) M. le président. La parole est à
M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle
des jeunes. M. Patrick Lemasle. Il n'y a plus de
Gouvernement : où est de Villepin ? où est Sarkozy ? M. Gérard
Larcher, ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion
professionnelle des jeunes. Monsieur le député, 404 emplois sont concernés
en France par le plan de restructuration du groupe DBA, qui, sur l'ensemble de
l'Europe, annonce la suppression de 950 emplois. Ce sont des emplois qui sont
occupés en grande majorité par des femmes, qui exercent leur métier depuis
longtemps avec compétence mais sans avoir reçu d'autres qualifications. La
dimension humaine de ce dossier économique est donc particulièrement
sensible. Voilà pourquoi, avec le Gouvernement, nous avons d'abord souhaité
un temps de pause, et notamment le rétablissement des quotas à partir de l'été
dernier pour un certain nombre de produits importés massivement, dont les
produits fabriqués par Playtex. Voilà pourquoi le 16 janvier dernier, avec
François Loos, nous avons signé avec l'ensemble de la profession textile, en
présence des partenaires sociaux, un dispositif pour accompagner socialement et
économiquement les hommes et les territoires. Monsieur Anciaux, trois sites
sont touchés : Autun, Château-Chinon et Levallois-Perret. Et, naturellement,
nous nous préoccupons de ces trois sites. Compte tenu des conditions que vous
avez su créer, monsieur le député, avec les partenaires sociaux, avec François
Loos et le ministère du travail, je puis apporter les réponses
suivantes. D'abord, le groupe DBA et Sun Capital doivent assumer leurs
responsabilités, notamment vis-à-vis du territoire, conformément au décret que
nous avons pris avec Jean-Louis Borloo en août dernier, mais également
responsabilités en matière de réindustrialisation, d'accompagnement et de
reclassification des personnels. La maison de l'emploi de votre région devrait
également apporter une dynamique particulière autour des pôles de compétitivité
du bois ou du nucléaire. Mais j'avoue que je suis inquiet pour les femmes
employées à Château-Chinon. Voilà pourquoi, comme vous l'avez souhaité,
François Loos et moi-même organiserons dans les jours à venir une réunion avec
les représentants du personnel, puis avec la direction et les porteurs du
capital, pour connaître les projets d'avenir du groupe DBA en France.
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.)
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