FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 2810  de  M.   Biessy Gilbert ( Député-e-s Communistes et Républicains - Isère ) QG
Ministère interrogé :  budget et réforme de l'Etat
Ministère attributaire :  budget et réforme de l'Etat
Question publiée au JO le :  15/06/2006  page : 
Réponse publiée au JO le :  15/06/2006  page :  4199
Rubrique :  fonctionnaires et agents publics
Tête d'analyse :  effectifs de personnel
Analyse :  perspectives
DEBAT :

REDUCTION DES EFFECTIFS DE FONCTIONNAIRES

M. le président. La parole est à M. Gilbert Biessy., pour le groupe des député-e-s communistes et républicains.
M. Gilbert Biessy. Monsieur le Premier ministre, vous venez d'annoncer pour l'an prochain la suppression de quelque 15 000 postes de fonctionnaires, dont 8 700 au moins dans l'éducation nationale, au prétexte de réaliser des économies.
M. Hervé Novelli. Ce n'est pas assez !
M. Gilbert Biessy. Cette réduction sans précédent du nombre des agents de l'État témoigne, une fois encore, du mépris dans lequel vous tenez notre fonction publique, le peu de cas que vous faites de nos services publics et des besoins de nos concitoyens. Il est scandaleux de faire des fonctionnaires les boucs émissaires de vos choix politiques désastreux. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Pourquoi supprimer autant de postes dans l'éducation nationale...
M. Robert Lamy. Il y a moins d'élèves !
M. Bernard Roman. Allez donc le dire dans les banlieues !
M. Gilbert Biessy. ...quand les événements qui se sont déroulés dans nos banlieues à l'automne dernier devraient au contraire nous inciter à renforcer l'efficacité de notre système éducatif et à améliorer l'encadrement scolaire de nos enfants ?
M. Georges Tron. Arrêtez !
M. Gilbert Biessy. Une fois de plus, vous faites fausse route. Vous consentez des cadeaux fiscaux démesurés aux ménages les plus aisés, aux détenteurs de gros patrimoines et aux entreprises du CAC 40, le tout à fonds perdus (Vives protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), pour venir ensuite nous expliquer qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses et qu'il faut faire des économies.
M. Georges Tron. Arrêtez donc !
M. Gilbert Biessy. De qui se moque-t-on ? De l'ensemble des Français qui sont demandeurs de services publics toujours plus performants et efficaces, ce qui ne peut se faire sans maintenir un niveau d'emploi élevé dans la fonction publique. Vous vous moquez tout autant de nos agents publics, auxquels vous continuez de refuser tout rattrapage de pouvoir d'achat. Il est vrai que vous vous apprêtez à ne pas revaloriser le SMIC cette année, sans doute pour permettre à quelques poignées d'actionnaires d'accroître encore leurs profits. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Monsieur le Premier ministre, quand prendrez-vous la mesure des besoins réels de nos concitoyens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains et sur quelques bancs du groupe socialiste.)
M. Georges Tron. C'est pitoyable !
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement.
M. Jean-François Copé, ministre délégué au budget et à la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le député, cet éternel numéro de la gauche qui consiste à expliquer que le service public marche moins bien si l'on n'augmente pas tous les ans le nombre de fonctionnaires est d'un autre temps ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.) En réalité, notre responsabilité consiste à mettre les fonctionnaires là où nous en avons besoin pour rendre le meilleur service public. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Comme je n'entends pas, et Thierry Breton non plus, tomber dans le piège classique que vous nous tendez en mettant de l'idéologie partout, nous avons trouvé cette fois-ci une recette magique ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.) Nous avons réalisé dans tous les ministères des audits qui permettent de documenter, à l'emploi près, les raisons de nos choix (Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains), aussi bien dans les secteurs où les effectifs augmentent que dans ceux où ils diminuent !
Par exemple, dans l'éducation, les élèves augmentent en primaire et les postes aussi.
M. Gilbert Biessy et M. Jacques Desallangre. Non ! Non !
M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État. Dans le secondaire, il y a moins d'élèves et les effectifs seront diminués. C'est le bon sens et l'esprit de responsabilité ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
En plus, dans cette affaire, il n'y aura que des gagnants : les contribuables en auront pour leurs impôts, les usagers bénéficieront de la modernisation du service public et les fonctionnaires récupéreront la moitié des gains de productivité réalisés.
M. Jacques Desallangre. Vous vous moquez du monde !
M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'État. Je vous invite, monsieur le député, à regarder ce qui se passe dans le reste du monde. Ça bouge partout ! La semaine dernière, j'ai rencontré mon homologue du nouveau gouvernement italien. Figurez-vous qu'il vient du mouvement communiste, comme vous. Mais, lui, il est aujourd'hui chargé de réfléchir à un programme de privatisations !
Les temps changent et, je vous le confirme, Karl Marx est vraiment mort ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Jacques Desallangre. Ce n'est pas digne de vous !

CR 12 REP_PUB Rhône-Alpes O