FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 28397  de  M.   Falala Francis ( Union pour un Mouvement Populaire - Marne ) QE
Ministère interrogé :  anciens combattants
Ministère attributaire :  anciens combattants
Question publiée au JO le :  17/11/2003  page :  8731
Réponse publiée au JO le :  02/03/2004  page :  1585
Rubrique :  anciens combattants et victimes de guerre
Tête d'analyse :  lieux de mémoire
Analyse :  cimetière national de Saint-Hilaire-le-Grand. soldats russes. croix orthodoxe. érection
Texte de la QUESTION : M. Francis Falala appelle l'attention de M. le secrétaire d'État aux anciens combattants au sujet du cimetière national de Saint-Hilaire-le-Grand, dans la Marne, où reposent plus d'un millier de soldats russes morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale et constituant la plus grande nécropole russe en France. Plus précisément, en 1916, à la demande du gouvernement français, en application de la convention militaire de réciprocité de l'alliance franco-russe, le tsar Nicolas II décide l'envoi d'un corps expéditionnaire de plus de 40 000 militaires répartis en quatre brigades. Deux d'entre elles rejoignent l'armée d'Orient à Salonique et les autres sont engagées en Champagne. Elles s'y distinguèrent au cours de l'offensive Nivelle, près d'Auberive, au fort de la Pompelle, ainsi qu'au nord de Reims, au prix de lourdes pertes : 70 officiers et 4 472 sous-officiers et soldats sont tués, blessés ou disparus. Au moment de la Révolution d'octobre 1917, les brigades sont désengagées et une faction d'officiers et volontaires forment alors une « légion pour l'honneur » et continuent de se battre jusqu'à l'Armistice sous l'uniforme français au sein de la division marocaine. Le cimetière russe issu de cet épisode de notre histoire jouxte le monastère orthodoxe de l'Ermitage mais n'a pu, pour l'instant, recevoir une croix orthodoxe, rappelant la confession de la grande majorité des défunts inhumés. Á ce titre, il lui demande dans quelle mesure cet oubli peu acceptable pour notre pays pourrait être pallié, eu égard au sacrifice consenti par ces soldas morts pour la France. Il souhaite savoir s'il y a possibilité qu'il soit dérogé aux règles nationales pour ériger, à tout le moins latéralement sur ce site, une croix orthodoxe par respect et fidélité pour ces Russes venus se battre aux côtés des soldats français.
Texte de la REPONSE : Le secrétaire d'État aux anciens combattants tient à préciser que le cimetière russe de Saint-Hilaire-le-Grand (Marne), où reposent les corps de 915 soldats des 1re et 3e brigades de l'armée impériale russe engagées en 1916 dans l'effort de guerre français du premier conflit mondial, a été entièrement restauré en 1998. La possibilité d'y installer une croix orthodoxe, envisagée à cette occasion, a été écartée, l'État ne pouvant, en érigeant un monument à caractère confessionnel sur un site public, déroger au principe de laïcité affirmé à l'article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958. Toutefois, lors de ces travaux, un effort particulier a été fait pour rappeler l'histoire des soldats inhumés dans le cimetière. Un panneau historique illustré a en effet été apposé à l'entrée de ce lieu de mémoire et une plaque commémorative, à l'effigie de l'aigle impérial russe, a été installée en son centre. Par ailleurs, la religion orthodoxe des soldats qui y reposent est rappelée par la chapelle adjacente, érigée à leur mémoire lors de la création du cimetière et qui constitue, de par son architecture caractéristique, l'élément le plus significatif des environs. Une réservation a également été aménagée dans le sol, près de la stèle commémorative, pour permettre aux associations d'y installer un emblème au cours de leurs cérémonies du souvenir.
UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O