DEBAT :
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FINANCEMENT DE LA SECURITE SOCIALE M. le président. La parole est à M. Gérard
Bapt, pour le groupe socialiste. M. Gérard Bapt. Comme celle
de M. Le Guen, ma question s'adresse à M. le ministre de la santé et des
solidarités. Il faut bien reconnaître, monsieur le ministre, que vous avez
fait des progrès, du moins dans la flamboyance de la communication, en égalant
pratiquement le talent de M. Copé, le ministre du budget, pour travestir les
réalités. Vous y parvenez si bien que, ce matin, lors de la réunion commune
de la commission des finances et de la commission des affaires sociales, vous
vous êtes bien gardé de répondre aux inquiétudes exprimées par le président de
la commission des finances, M. Méhaignerie, à l'égard de l'évolution des comptes
sociaux de la nation. M. Charles Cova. Posez votre question
! M. Gérard Bapt. Faut-il vous rappeler vos engagements de
2004 ? Dans ce même hémicycle, vous nous aviez promis, à l'occasion de la
réforme de l'assurance maladie, le retour à l'équilibre pour 2007 et la mise en
place du dossier médical personnel, qui devait permettre d'économiser 3,5
milliards d'euros. En vérité, ces engagements et cette communication
flamboyante ne visent qu'à masquer votre échec (Protestations sur plusieurs
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire). Oui, vous avez
échoué à revenir à l'équilibre pour 2007. Vous avez échoué à mettre en place les
instruments de la maîtrise médicalisée, en vous limitant simplement à diminuer
le nombre d'arrêts de travail. Vous avez échoué encore, de manière tout aussi
évidente, à organiser la permanence des soins dont, ce matin, la Commission
nationale de l'assurance maladie constatait l'inefficacité flagrante. Cependant,
vous réduisez les moyens des urgences hospitalières ! La Fédération
hospitalière s'alarme de ce qu'il lui manquera, en 2007, 900 millions d'euros
pour couvrir les dépenses obligatoires, qu'il faudra, une fois de plus, reporter
sur les exercices suivants, alors même que règne la plus grande incertitude sur
la pérennité des maisons médicales de garde. Quel est le bilan de votre
mandature, au-delà des 45 millions de dettes supplémentaires que vous léguez à
nos enfants et à nos petits-enfants ? Avez-vous réduit les déserts médicaux qui
sont en train de s'installer et qui aggravent l'inégalité d'accès aux soins
entre les assurés ? Je vous saurais gré, monsieur le ministre, d'une réponse
précise. (Applaudissements sur les bancs du groupe
socialiste.) M. le président. La parole est à M. le
ministre de la santé et des solidarités. M. Xavier Bertrand,
ministre de la santé et des solidarités. Monsieur le député, j'ai essayé
d'être attentif, mais je n'ai pas bien compris quelle était votre question.
(Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s
communistes et républicains.) Il est vrai que, bien souvent, faute
d'arguments convaincants, on renonce à en poser une. Vous parlez d'échec,
mais la principale raison du vôtre, en 2002, est le manque de courage et le
trop-plein de démagogie. (Protestations sur les bancs du groupe
socialiste.) Mme Martine David. Nous sommes en 2006
! M. le ministre de la santé et des solidarités.
Visiblement, vous n'avez pas retenu la leçon, alors que les attentes des
Français vis-à-vis de la politique ont profondément changé. Mme
Martine David. Bien sûr, vous savez tout ! M. François
Hollande. Parlez-nous de la cantonale dans l'Aisne ! M. le
ministre de la santé et des solidarités. Voulez-vous parler
d'engagement ? Avec Philippe Douste-Blazy, nous nous étions engagés sur le
déficit de l'assurance maladie fin 2005. Nous avions promis qu'il serait de 8,3
milliards d'euros, et nous l'avons réduit en fait à 8 milliards. Je m'étais
engagé à ce qu'il soit, cette année, de 6,3 milliards d'euros. Il est de 6
milliards. Chaque fois, nous sommes allés plus loin que nos
engagements. M. Jérôme Lambert. Mais, chaque fois, c'est un
nouveau déficit ! M. François Hollande. Six milliards
d'euros ? Quel succès ! M. le ministre de la santé et des
solidarités. Nous nous sommes également engagés sur le médecin
traitant, qui a été plébiscité par et pour les Français. Quant aux
génériques, nous nous étions engagés à ce que, grâce aux pharmaciens, aux
médecins et aux efforts des assurés sociaux, ils représentent plus de deux tiers
des médicaments. Certains, dont vous-mêmes, nous ont accusés d'irréalisme, mais
l'objectif est atteint. Quand nous nous engageons aujourd'hui pour la fin de
l'année prochaine, les Français savent bien que nous tiendrons également
parole. M. Maxime Gremetz. Allez-vous dire un mot de la
faillite des hôpitaux ? M. le ministre de la santé et des
solidarités. Vous avez parlé du dossier médical personnel. Les
expérimentations ont commencé. Plus de 30 000 personnes pourront l'essayer en
grandeur nature avant la fin de l'année. Laissez-moi vous dire une chose,
monsieur Bapt : en matière d'engagement, c'est vrai qu'il y a une différence
entre vous et nous. Nous, nous tenons les nôtres ! (Applaudissements sur
plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
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