DEBAT :
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SECURITE DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN M. le président. La parole est à Mme Chantal
Bourragué, pour le groupe UMP. Mme Chantal Bourragué. Ma
question s'adresse à M. Nicolas Sarkozy, ministre d'État, ministre de
l'intérieur et de l'aménagement du territoire. (" Ah ! " sur les bancs du
groupe socialiste.) Plus d'un million de Français empruntent
quotidiennement les transports en commun pour se rendre à leur travail. Or, vous
le savez, de nombreuses agressions ont eu lieu dans les trains, les bus, les
métros et les tramways, lesquelles ont fait la une de nos journaux en 2005 et
2006. Dans la nuit du 31 décembre dernier, le train régional Nice Lyon a été
le théâtre de violents incidents. Personne n'a oublié qu'une bande de jeunes
délinquants a injurié et violenté les voyageurs, durant cette nuit. Parce que
chacun a le droit de se déplacer sans être inquiété, vous aviez réaffirmé votre
détermination, monsieur le ministre d'État, à lutter, sans relâche, contre la
délinquance et l'insécurité dans les transports. M. David
Habib. C'est raté ! Mme Chantal Bourragué. Pour
préserver notre droit d'emprunter en toute tranquillité les transports en commun
dans notre vie quotidienne, vous avez, en janvier 2006, créé une police
ferroviaire des transports. Pleinement opérationnelle, depuis le mois de juin
dernier, la police ferroviaire est chargée de coordonner sur l'ensemble du
territoire l'action du service régional de la police des transports. Afin de lui
permettre d'obtenir des résultats, vous aviez annoncé qu'elle fonctionnerait en
collaboration avec la SNCF et la RATP. M. Michel Lefait. La
question ! Mme Chantal Bourragué. Après quelques mois de
fonctionnement, pouvez- vous, monsieur le ministre, nous dresser un bilan de son
action ? Les Français peuvent-ils désormais emprunter sans crainte les
transports en commun ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire.) M. le président.
La parole est à M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de
l'aménagement du territoire. M. Nicolas Sarkozy, ministre
d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire. Madame la
députée, les personnes qui empruntent les transports en commun n'ont bien
souvent pas d'autre choix. Or il est du devoir d'une démocratie et d'une
république de faire en sorte que nul n'ait peur, ni pour lui-même ni pour les
siens, en utilisant les transports en commun. M. Patrick
Lemasle. Cela fait cinq ans maintenant que vous vous occupez de la
sécurité ! M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de
l'aménagement du territoire. La situation que nous avons trouvée en
arrivant au pouvoir était catastrophique : là encore, les chiffres sont
incontestables. La délinquance dans les transports en commun avait littéralement
explosé, augmentant de 30 % en 2000-2001. (" Tout à fait " sur les
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M.
Jean-Louis Bianco. Cela fait cinq ans que vous êtes au pouvoir
! M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement
du territoire. Face à cette situation, nous avons, madame Bourragué,
essayé de réorganiser les services de sécurité en région parisienne et nous
avons créé la police des transports. M. Patrick Lemasle.
Aujourd'hui, c'est un échec. M. le ministre d'État, ministre de
l'intérieur et de l'aménagement du territoire. Ce sont aujourd'hui 1
300 trains qui sont quotidiennement sécurisés en région parisienne. Et la
délinquance dans les transports en commun - là où elle avait augmenté de 30 % en
2000-2001 - a reculé de 8 % l'an passé. Mme Martine David.
Ce n'est pas vrai ! M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur et
de l'aménagement du territoire. Ces chiffres, résultant du même
appareil statistique, sont incontestables. Je mets d'ailleurs quiconque au défi
de les contester. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du
groupe des député-e-s communistes et républicains.) Mme Martine
David. Ils sont faux ! M. le ministre d'État, ministre de
l'intérieur et de l'aménagement du territoire. Le système a si bien
fonctionné en Île-de-France que des élus de gauche comme de droite nous ont
demandé de créer le même à Lille, Lyon et Marseille. J'en appelle au témoignage
des maires de ces villes. Nous avons donc mis en oeuvre ce système en
2005 à Lille, Lyon et Marseille. Le résultat ne s'est pas fait attendre : dès
2005, la délinquance a diminué de 7 % dans les transports en commun de ces
villes ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.) Et ce n'est pas tout, mesdames et messieurs les
députés : en 2006, nous avons demandé, et nous en avons parlé avec le Premier
ministre (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des
député-e-s communistes et républicains),... M. Jean
Glavany. Ah ! Vous vous parlez ? M. le ministre d'État,
ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire. ... de
mettre en place ce système de sécurité pour les TER. (Mêmes mouvements.) Si
la situation dans les TER ne vous intéresse pas, mesdames, messieurs de
l'opposition, elle intéresse certainement ceux qui nous regardent et qui
empruntent ces trains ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire.) Nous avons donc, en 2006, créé un
nouveau système dans les TER. Eh bien, madame Bourragué, neuf mois après, les
résultats sont là : la délinquance a reculé de 4 % parce que, désormais, la
police des transports est coordonnée. Vous le voyez, il y a d'un côté le
bilan accablant de la gauche et de l'autre, le nôtre, dont nous n'avons pas à
rougir, loin de là ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire.- Exclamations sur les bancs du groupe
socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
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