FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 29938  de  M.   Cova Charles ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-et-Marne ) QE
Ministère interrogé :  justice
Ministère attributaire :  justice
Question publiée au JO le :  08/12/2003  page :  9330
Réponse publiée au JO le :  12/10/2004  page :  7970
Date de changement d'attribution :  31/03/2004
Rubrique :  propriété
Tête d'analyse :  multipropriété
Analyse :  sociétés de vente. pratiques frauduleuses. lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Charles Cova souhaite attirer l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur le timeshare. En effet, ce droit d'utilisation à temps partagé d'un bien immobilier donne lieu à de nombreux contentieux. Aussi, même si la législation a été renforcée, notamment depuis la loi n° 98-566 du 8 juillet 1998, celle-ci est ignorée et souvent transgressée, les escroqueries et abus de confiance restant courants en la matière. Aussi, il désirerait savoir s'il est envisagé de prendre de nouvelles mesures pour accroître la protection des consommateurs.
Texte de la REPONSE : La loi n° 98-566 du 8 juillet 1998, publiée au Journal officiel du 9 juillet 1998, a transposé dans le droit français la directive européenne 94/47/CE du Parlement européen et du Conseil du 26 octobre 1994 concernant la protection des acquéreurs pour certains aspects des contrats portant sur l'acquisition d'un droit d'utilisation à temps partiel de biens immobiliers. Ce texte a pour objectif de protéger le consommateur en réglementant le contrat passé entre un professionnel et un consommateur, défini de façon suffisamment large pour englober toutes les formes juridiques qui peuvent s'appliquer aux hébergements mis en marché sous le régime du temps partagé. Afin de lutter plus efficacement contre ces pratiques, la chancellerie a récemment entrepris une opération de recensement des plaintes déposées auprès des parquets français en la matière pour favoriser autant que faire se peut leur regroupement au niveau national. Ainsi, en juin 2004, plus de soixante sociétés, notamment de droit étranger, et des milliers de victimes ont été recensées. En outre, des réunions ont eu lieu sous l'égide d'Eurojust afin de recenser les informations nécessaires susceptibles de conduire à une stratégie de regroupement des procédures et des poursuites, cette concertation étant indispensable pour permettre une indemnisation des victimes concernées par cette escroquerie d'envergure. Cette intervention d'Eurojust a été facilitée par la loi n° 2004-204 du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité et qui confère à cet organisme le droit de demander, d'une part, aux procureurs généraux certains actes d'action publique et, d'autre part, aux autorités judiciaires des informations issues des procédures judiciaires. Par ailleurs, cette même loi a permis l'entrée en vigueur sur le territoire national du mandat d'arrêt européen, qui facilite et accélère, entre États membres de l'Union européenne, les procédures de remise de personnes recherchées pour l'exercice de poursuites pénales, ainsi que des dispositions de la décision-cadre du Conseil de l'Union européenne du 13 juin 2002 relative aux équipes communes d'enquête. Dans ce cadre, et notamment pour la poursuite d'escroqueries transnationales en matière de« timeshare », la loi donne désormais aux agents étrangers détachés en France des pouvoirs de police judiciaire analogues à ceux d'un agent de police judiciaire, et aux agents détachés français une compétence territoriale étendue à l'État dans lequel opère l'équipe commune. Tenant compte de l'évolution des pratiques du marché, des développements technologiques et de la capacité d'innovation des professionnels, qui ont rendu inopérantes, au moins pour partie, les règles protectrices en vigueur, le Gouvernement poursuivra par ailleurs son action afin d'améliorer la protection des acheteurs d'un droit d'utilisation à temps partiel d'un bien immobilier et de faire évoluer la réglementation européenne.
UMP 12 REP_PUB Ile-de-France O