FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 30028  de  Mme   Briot Maryvonne ( Union pour un Mouvement Populaire - Haute-Saône ) QE
Ministère interrogé :  santé
Ministère attributaire :  santé
Question publiée au JO le :  08/12/2003  page :  9343
Réponse publiée au JO le :  06/01/2004  page :  165
Rubrique :  assurance maladie maternité : prestations
Tête d'analyse :  frais pharmaceutiques
Analyse :  remboursement. médicaments homéopathiques
Texte de la QUESTION : Mme Maryvonne Briot souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la baisse de remboursement des médicaments homéopathiques, de 65 % à 35 %. Cette mesure doit permettre de réduire le déficit de l'assurance maladie mais les médecins homéopathes et les patients se montrent inquiets quant à la mise en place d'une telle mesure. En effet, les médicaments homéopathiques ne représentent que 7 % du volume général des ventes de médicaments en France. En 2003, 40 % des patients ont consommé des médicaments homéopathiques. Avec une telle mesure il est probable que ce nombre croissant de patients va s'orienter vers des spécificités allopathiques qui sont de 4 à 5 fois plus chères et qui aggraveront de fait le déficit de l'assurance maladie. Elle souhaiterait connaître plus précisément les intentions du Gouvernement en la matière.
Texte de la REPONSE : La dégradation des finances sociales oblige aujourd'hui à s'interroger sur chaque poste de dépense de l'assurance maladie. L'objectif est, avec la plus grande économie de moyens possible, de continuer d'assurer à tous les Français l'accès aux innovations thérapeutiques indispensables et souvent coûteuses. Dans ce but, la sécurité sociale doit mieux dépenser son argent en s'assurant qu'elle admet au remboursement des médicaments, et qu'elle fixe leur prix, en fonction de la preuve scientifique de leur efficacité. C'est une politique de bon sens. Depuis 1977, la loi prévoit deux niveaux de remboursement des médicaments, 65 % pour les plus efficaces soignant les maladies graves et 35 % pour les autres. En ce qui concerne l'ensemble des médicaments allopathiques existants, de nombreux efforts ont été faits pour respecter ce principe. Une réévaluation de l'ensemble des spécialités remboursables a été entamée en 1999. Elle a abouti à un reclassement de certains médicaments mis en oeuvre par trois décisions en septembre et décembre 2001 puis en avril 2003. Elle a conduit aussi à identifier un certain nombre de médicaments dont le service médical rendu est aujourd'hui insuffisant pour justifier le remboursement. La qualité de l'évaluation scientifique sera en outre renforcée. C'est tout l'objet de la réforme de la commission de la transparence en cours. Force est de constater que le même effort d'évaluation des performances des médicaments homéopathiques n'a pas eu lieu. Les médicaments homéopathiques sont tous pris en charge au taux réservé aux pathologies les plus graves et aux médicaments les plus efficaces, 65 %. Ils ne font pas l'objet des mêmes tests. En effet, les médicaments allopathiques comportent des indications et sont testés sur cette base tandis que les médicaments homéopathiques ont une approche plus globale qui vise à soigner les personnes comme un tout. La réduction du taux de prise en charge vise donc à rétablir une situation jusqu'ici anormale qui conduisait à prendre mieux en charge des médicaments non évalués que certains médicaments dont l'efficacité est prouvée. Au regard d'une pratique thérapeutique à laquelle de nombreuses personnes, malades ou prescripteurs, sont attachées, il a été décidé de maintenir ces spécialités au remboursement au taux de droit commun, ce qui permet également le maintien de la prise en charge du ticket modérateur par les organismes complémentaires.
UMP 12 REP_PUB Franche-Comté O